L'expressionnisme au cinéma, des pionniers jusqu'aux tentatives les plus récentes - ou comment transposer les buts et les techniques de la peinture au cinéma, art de l'image en mouvement ...

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La référence incontournable : formes très anguleuses, éléments architecturaux penchés ou distordus, perspective faussée, contrastes lumineux très marqués - et surjeu des comédiens au service d'un discours très politisé (la folie, la manipulation, l'abus de pouvoir ...)

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Un autre film/référence de l'expressionnisme allemand : les contrastes du noir et blanc, l'interprétation sur-expressive, les extraordinaires décors de Hans Poelzig.

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Par un maître, l'esthétique expressionniste au service de l'épouvante. - et surtout un mode original de narration avec la multiplication des narrateurs.

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Murnau toujours, mais avec une esthétique bien plus complexe - incluant courbes, brumes mais avec de très forts contrastes - le romantisme reste très présent, entre effroi et sublime magnifiés par une nature rebelle.

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L'esthétique, le jeu sur-expressif, mais aussi un montage très novateur - par lequel les coupes, les ruptures prennent autant d'importance pour le récit que les plans eux-mêmes.

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L'affrontement du bien et du mal, l'opposition très tranchée entre le blanc et le noir, les décors angulaires, géométriques (le moulin) ou encombrés (l'antre du vampire), le jeu plus qu'appuyé des acteurs - mais aussi un grain de sable dans la caméra, une surexposition non prévue qui donne aussi au film un grain unique, vaporeux, poétique - et ... impressionniste.

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Plus qu'un héritage de l'expressionnisme allemand (même si Eisenstein avait été très impressionné par l'oeuvre de Fritz lang), on a ici affaire à une très étonnante "synthèse" entre les exigences réalistes de l'URSS, l'héritage du cinéma muet (et de son jeu très caractéristique) et du lyrisme flamboyant propre à la Russie - tout cela se résolvant dans l'expressionnisme.

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Même si Fritz Lang refusait l'étiquette de réalisateur "expressionniste", toute son oeuvre, en particulier par le souci du contraste ou à travers le jeu plus qu'expressif des comédiens, toute son oeuvre confirme cette tendance (qui renvoie d'ailleurs toujours à une traduction individuelle plus qu'à des principes d'école) - jusqu'à ses chefs d'oeuvre du parlant, M évidemment ou Fury.

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Musique assourdissante ou décalée, plans décadrés, clairs obscurs très appuyés, masques grimaçants de tous les seconds rôles ... l'esthétique expressionniste au service du film noir.

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Orson Welles - cinéaste individuel, plus que personnel par excellence, et excessif, toujours soucieux de reconstruire la réalité - jusqu'à son propre personnage, malaxé dans la Soif du mal.

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Chéreau était un des représentants contemporains les plus caractéristiques de l'expressionnisme.
Ainsi la Chair de l'Orchidée (pas forcément réussie), avec ses couleurs sombres et sales, son atmosphère glauque, son récit syncopé, ne présente que très peu d'analogies avec le roman de James Hadley Chase. Une véritable adaptation.

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Chéreau à nouveau - mais avec une esthétique différente, relevant davantage du fauvisme, avec ses immenses plaques et ses immenses taches d'un rouge flamboyant et extrême - au-delà du sang. Le jeu des comédiens est à l'avenant.

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Zulawski, cinéaste excessif et expressionniste par excellence - dans la narration constituée d'éléments juxtaposés comme une ligne brisée, limitée à l'action la plus brute, sans graisse ni résurgences psychologiques, au plus près des corps.
Le titre est sarcastique, évidemment.

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L'apogée du cinéma expressionniste moderne - réalisation hallucinée, interprétation hystérique, folie, tout cela dans un noir et bleu noir envahissant.

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Tim Burton - ou l'esthétique gothique comme déclinaison moderne de l'expressionnisme.

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Lynch évidemment.
En bleu et noir, mais avec de beaux contrastes lors des retours aux réels.

(La peinture de David Lynch peut elle-même relever d'un expressionnisme abstrait très sombre).
https://vidalcuglietta.com/david-lynch-painting/159980/david-lynch-painting-new-david-lynchs-unified-field-at-pafa/

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Encore plus maîtrisé (ainsi du contraste entre zones claires et très sombres.

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Hommage explicite à l'expressionnisme allemand en 1998.

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Suggestion de Superjér.

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Le monument du cinéma expressionniste - les excès de l'interprétation, des situations et et des dialogues, la violence des couleurs, les stridences de Gato barbieri.

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Bertolucci à nouveau, pour un autre grand film - mais avec une approche très différente de l'expressionnisme, presque plus nuancé : des grandes plages blanches, ou d'opposition entre blanc et noir (le magistral passage de l'exécution dans la forêt,dont je n'ai pas trouvé d'images) jusqu'aux plans juxtaposant des taches de couleurs très tranchées et très vives.
L'interprétation même de Trintignant, loin de l'outrance expressionniste "ordinaire" (celle héritée du muet) n'en est pas réaliste pour autant mais d'une extrême stylisation dans son excès glacial.

On trouve sur le site de Jean Charpentier (référence fournie) une remarquable analyse du travail magistral accompli ,par vittorio Storaro pour la photographie du film.

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Des décennies après, Requiem pour un massacre s'inscrit dans la longue tradition du cinéma russe et soviétique, celle de Vertov, d'Eisenstein, de Poudovkine, de Dovjenko - un pseudo réalisme baignant dans le plus profond des lyrismes (avec des passages presque impressionnistes au débur du film, et même des échappées surréalistes), avec expressionnisme exacerbé, gros plans sur des visages torturés sortis des premiers films muets, outrance des masques et des mots, silences plus signifiants encore que les mots, par la grâce du sur-jeu et du montage. Le film s'inscrit dans cette grande tradition, en tire la moelle substantifique.