L'ile déserte : les Étasuniens contemporains
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Liste de 16 livres
créee il y a environ 13 ans · modifiée il y a 4 mois
Contre-jour (2006)
Against the Day
Sortie : 2008 (France). Roman
livre de Thomas Pynchon
Chaiev a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Et quelquefois j'ai comme une grande idée (1964)
Sometimes a Great Notion
Sortie : septembre 2013 (France). Roman
livre de Ken Kesey
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Une bien étrange attraction (1971)
Another Roadside Attraction
Sortie : 26 août 2010 (France). Roman
livre de Tom Robbins
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
La Fonction du balai (1987)
The Broom of the System
Sortie : 2009 (France). Roman
livre de David Foster Wallace
Chaiev a mis 10/10.
Le Monstre des Hawkline (1974)
The Hawkline Monster : A Gothic Western
Sortie : 1977 (France). Roman
livre de Richard Brautigan
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Jesus' Son (1992)
Sortie : janvier 2002 (France). Recueil de nouvelles
livre de Denis Johnson
Chaiev a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
La Contrevie (1986)
The Counterlife
Sortie : 3 juin 1989 (France). Roman
livre de Philip Roth
Chaiev a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Central Europe (2005)
Europe Central
Sortie : 2007 (France). Roman
livre de William T. Vollmann
Chaiev a mis 9/10.
Un bonheur parfait (1975)
Light Years
Sortie : 1975. Roman
livre de James Salter
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Très étonnant, nan mais vraiment très étonnant. Très très. Salter avance tout doucement, n'est jamais là où on l'attend, et il raconte cette histoire de couple (cette non histoire de couple, cette histoire de non couple) avec une originalité dont on ne se rend pas compte immédiatement, mais qui finit par emporter le lecteur très loin. Dans les interstices, les micro-bonheurs, les détails, les souffles, les rien. On dirait que l'auteur raconte des événements sans importance, sans relief, mais à l'arrivée une émotion incroyable se dégage de cette prose si tendre, si attentive. Une tristesse nostalgique habite ces phrases simples et profondes à la fois, comme une rivière qui l'air de rien arrive lentement à la mer (le livre est éminemment aquatique, naturel, matériel). Un peu comme un cousin outre-atlantique des Choses de Perec. C'est rare. Ce n'est pas rien.
États sauvages (1994)
Going Native
Sortie : 1996 (France). Roman
livre de Stephen Wright
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
C'est marrant parce que ça a beau commencer l'air de rien, genre Carver en plus débridé, pavillons étasuniens proprets, vie de famille aisée et petit diner entre copains, on sent dès la deuxième page que quelque chose est niché au cœur de ces phrases, une bombe à fragmentation qui va exploser, on ne sait pas quand, on ne sait pas comment. L'espèce d'équilibre que Wright arrive à trouver entre humour déjanté, tension dramatique, satire sociologique est totalement bluffant, et puis quand même le gars est un portraitiste hors pair, qui parvient à rendre crédible, vivant, touchant, le moindre outsider, tout cabossé ou border line qu'il soit. Dernier point frappant – outre la grande intelligence structurelle d'un roman composé de nouvelles – c'est la liberté que s'offre (et offre au lecteur par la même occasion) Wright de laisser quelques zones d'obscurité dans ces débordements éminemment cinématographiques : la violence est omniprésente, parfois ostensible, mais aussi, d'autres fois, plus subreptice. Une violence invisible, mystérieuse, tapie, qu'on sent, qu'on perçoit, mais qu'on n'est jamais à même de délimiter ou de comprendre complètement.
Embuscade pour un piano (1971)
The Bushwhacked Piano
Sortie : 5 janvier 2012 (France). Roman
livre de Thomas McGuane
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Les aventures de Nicholas Payne, trublion sans attaches en mouvement perpétuel dans une Amérique bourgeoise et bien pensante, est surtout l’occasion pour McGuane de donner libre cours à un don exceptionnel d’écriture. Son héros est comme une boule de billard devenue folle, qui n’arrête pas d’entrer en collision avec tout ce qu’elle croise, et la plume de McGuane dessine ces arabesques tonitruantes avec une dextérité et un humour qui laisse pantois. Sorte de chaînon manquant entre la poésie fantaisiste de Brautigan et l’humour désespéré de Forster Wallace, ce roman met à nu l’american way of life comme un gant qu’on retourne avant d’en frapper son ennemi juré. Qu’il raconte un rodéo, un pique-nique au milieu des moustiques ou une opération d’hémorroïde, McGuane est partout à son aise, multipliant les rapprochements surréalistes et les bonheur d’expression, les accélérations, les dialogues percutants, et l’ironie mordante. La grande réussite du romancier est de parvenir à garder une ligne claire au milieu de ce maelström qui ne tourne jamais à la farce gratuite : le portrait explosé d’un jeune homme en révolte qui bon an mal an finit par trouver sa vérité et garder sa pureté au milieu d’une cacophonie insupportable faite d’hypocrisie et de faux-semblants.
L'avenir n'est plus ce qu'il était (1966)
Sortie : septembre 2007 (France). Roman
livre de Richard Fariña
Chaiev a mis 9/10.
Annotation :
Ecrit au tout début des années soixante, mais publié en 1966, deux jours avant la mort accidentelle de son jeune auteur, « Been Down So Long It Looks Like Up To Me » est un roman hors norme qui ouvre la voie à la littérature post-beat qui fleurira dans les deux décennies suivantes. On pense évidemment à Pynchon en premier lieu (qui fut un camarade de Fariña à Cornell) mais aussi à Robbins, à Dodge, à McGuane et bien sûr, plus près de nous à Wallace. Même goût pour les parias déjantés, ivres de liberté, de drogue et de sexe dans un pays corseté de bien-pensance et de puritanisme militant, même attirance pour les frontières troubles entre réel et imaginaire, même fantaisie débridée où la seule stratégie possible est l’explosion et l’humour dévastateur. Prenant pour prétexte la révolte d’étudiants refusant le couvre-feu imposée par la doyenne d’une université de la côte est, Fariña dresse le portrait d’une génération perdue mais heureuse de l’être. Un tableau exubérant et tragique, drôle et désespéré, que mène à train d’enfer l’excentrique et paumé Gnossos Pappadopoulis, qui par la grâce de l’écriture vitriolée de Fariña rentre dans le panthéon des héros malgré-eux étasuniens.
Stone junction (1990)
Sortie : 12 mars 2008 (France). Roman
livre de Jim Dodge
Chaiev a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
CRITIQUE INSIDE ↓
Trois fermiers s'en vont au bal (1985)
Three Farmers on Their Way to a Dance
Sortie : 22 avril 2004 (France). Roman
livre de Richard Powers
Chaiev a mis 9/10.
Les Reconnaissances (1955)
The Recognitions
Sortie : 1973 (France). Roman
livre de William Gaddis
Chaiev a mis 8/10.
Annotation :
Pour son premier roman, le jeune Gaddis, 32 ans, frappe fort : prenant comme thème directeur la falsification, il en exploite à fond tous les filons sur plus de 1000 pages, entremêlant les pays, les personnages et les rebondissements souvent incompréhensibles dans une oeuvre symphonique à la cacophonie savamment étudiée. Planté sur ses deux pieds sans aucun scrupule ni aucune pitié pour son lecteur, il déroule un long témoignage à charge contre ses concitoyens new-yorkais rempli de sous-entendus aussi bien politiques, sexuels, artistiques que religieux : ici on fait feu de tout bois. Impressionnante ambition que celle de l’auteur, qui rebat les cartes des grands qui l’ont précédés (Dos Passos et Faulkner en premier lieu) afin de lancer la littérature étasunienne dans une nouvelle direction, et l’on pourra s’amuser à voir tout ce que lui doivent les écrivains des générations suivantes, de Pynchon à Forster Wallace. On est donc plutôt du côté de la Haute Couture, expérimentale, parfois excessive, souvent lassante, que du Prêt-à-porter, le dessein de l’auteur n’étant pas de peaufiner un roman parfait, mais de jouer le trop-plein pour extirper à main nue, phrase après phrase, une vérité ultime aussi chatoyante que complexe, ultime horizon à jamais irrattrapable.
« Le Révérend Gwyon avait alors quarante-deux ans. C’était un homme d’une taille au-dessus de la moyenne, aux cheveux rares et grisonnants, au visage plein et au teint florissant. Ses vêtements, tout en étant de la couleur prescrite pour le deuil, avaient un rien d’audace qui avait troublé ses supérieurs dès le commencement. Son haleine, à mesure qu’il vieillissait, était parfumée de plus en plus souvent aux graines de carvi, ces graines qu’on emploie pour donner du goût aux alcools, et ses yeux brillaient à certains moments d’un intense intérêt pour la question présente, et l’instant d’après se fixaient bien au-delà des limites temporelles. Il avait désormais l’air d’un homme attendant quelque chose qui s’était passé depuis longtemps. »