La moussaka c'est pas caca (enfin ça dépend)

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Voici encore une note qui va me valoir des amis. Oui Lanthimos est un surdoué, j'ai été le premier à crier mon admiration pour "Canine" et "The Lobster", et je crois qu'il fait partie de ces nombreux réalisateurs qui ont trop entendu ces compliments.

J'aime les films malins, prétentieux, qui en font des caisses, mais parfois ça glisse. Et là, je suis littéralement parti dans le décor face à ce truc boursouflé d'esthétisme, de symbolisme (il faudrait qu'on en parle de ça car la métaphore lourdingue commence à me gaver sévère en cette année 2017), de froideur totalement fabriquée, de Kubrickeries qui m'ont fait sourire au début mais plus que lassé très rapidement.

Ce qui faisait l'originalité de Lanthinos semble ici tourner à la recette, le garçon ayant mis toutes ses obsessions dans un shaker et secoué bien fort.

J'avoue sans honte qu'il y a quelques (nombreuses) années, je me serais fait avoir par un tel film, je l'aurais même probablement considéré comme une œuvre magistrale, mais là rien à faire, je n'y ai vu qu'un objet totalement fabriqué pour épater et choquer le bourgeois, et un mot m'est venu quand les lumières se sont rallumées : RIDICULE

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Mon Dieu comme je me sens seul au monde avec ma note pourrie ! "La Favorite" reçoit tous les éloges du monde et j'ai été absolument incapable de profiter de ce que j'y décelais pourtant. J'ai bien vu que c'était beau, drôle, cruel, grandiloquent comme j'aime, que les actrices étaient formidables, en particulier Olivia Colman, mais je suis resté à la porte pour une raison toute simple : je ne parviens plus à passer au-delà du maniérisme de Lanthimos, je ne vois plus que ses recettes, que ses trucs de mise en scène là pour faire grimper aux rideaux les jurys des festivals et les cinéphiles. Pour résumer, je ne vois plus un film, j'ai le sentiment d'arriver dans une foire à la focale.

Nous nous sommes tant aimés avec Yórgos. L’amour étant aveugle je ne voyais que ses qualités durant les premières années de notre idylle. Puis un cerf sacré m’a ouvert les yeux et depuis c’est un malin faussement sulfureux mais vraiment prétentieux qui se trouve face à moi.

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"Her Job" est un modeste et joli film social grec, une fable politique maligne, un beau portrait de femme brisée, elle-même symbole d’un pays sous respiration artificielle, martyrisé économiquement et donc moralement.

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"Adults in the Room" est un thriller politique et économique qui correspond parfaitement à Costa-Gavras.

Ce jeune homme de 86 ans semble jubiler, se délecter en orchestrant ce jeu de dupes, cette partie d’échecs à la fois pédagogique et délicieusement cynique. Amusant et édifiant à la fois.

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Ce film grec tente un peu de se la jouer à la "The Lobster" de Yórgos Lánthimos, mais sans la folie, la méchanceté ni le cynisme. Vaguement intriguant dans sa première partie puis rapidement totalement abscons.

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J'avoue que je ne m'attendais pas à ça, à ce film où l'on danse sur le désespoir, le malheur et l'horreur, où le buddy movie peut à tout instant se transformer en film politique et cruel. Et puis il y a ce duo improbable sur le papier, Anthony Quinn - Alan Bates, qui pourtant s'avère les minutes passant terriblement attachant.

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Avant de signer le mythique "Zorba le Grec" Michael Cacoyannis était quasiment inconnu chez nous, et pourtant il avait déjà derrière lui quelques films loin d'être inintéressants et qui avaient surtout un point commun répondant au doux nom d'Ellie Lambeti, sublime étoile filante.

Grâce au remarquable travail de restauration de Tamasa Distribution ces films sont enfin visibles en France depuis 2019.

Celui-ci est selon moi le moins intéressant, sorte de comédie romantique sur fond social comme chaque pays en a fourni des caisses. Pas désagréable mais loin d'être révolutionnaire.

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Celui-ci date de 1956 et on sent un Michael Cacoyannis plus mature, sa mise en scène se fait assurée et par instants très Nouvelle Vague. C'est du mélo, de la vraie tragédie grecque, et Ellie Lambeti y est resplendissante.

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Là on est un an plus tard et ce "Fin de crédit" est clairement mon Cacoyannis préféré. Toujours de la romance, du mélo, on se croirait dans un film italien, entre Fellini et Antonioni. Cruelle satire politique et sociale mais également œuvre flamboyante où le joyau Lambeti brille brille brille.

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Promis après je vous lâche la grappe avec Cacoyannis mais un dernier mot tout de même pour vous signaler cette curiosité que quasiment personne n'a vue, et c'est un tort.

Le réalisateur grec quitte sa zone de confort, soit le mélange de romance et de drame social, pour s'attaquer à ce qui s'apparente quasiment à un film catastrophe. Il ne faut pas être claustrophobe mais c'est un drôle de petit morceau de bravoure, je vous l'assure.

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Sur la vingtaine de films que j'ai pu voir pour le moment parmi la (faible) sélection officielle de Cannes 2020, c'est largement ce que j'ai vu de plus beau en terme de mise en scène et de photographie.

De plus beau ou de plus ch..., c'est selon, puisqu'on dirait du Nuri Bilge Ceylan. :-D

Autant dire qu'il aurait reçu la Palme d'Or si le festival n'avait pas été "covidé".

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A défaut de m'avoir intéressé une seconde ce film grec au message totalement abscons aura passionné ma liste de pénis qui tient à saluer Dimitris Lalos pour sa faculté à régulièrement oublier son slip.

Que ce soit en urinant sur sa cuisse afin de soigner une plaie, en conduisant en mode décontracté du gland ou, et ça c'est fort, en effectuant un poirier de toute beauté, le garçon n'est pas frileux.

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Ce documentaire grec raconte beaucoup de choses sur la folie de la mondialisation, avec didactisme mais sans oublier un certain optimisme. Parce qu'il parle finalement plus d'humain que d'économie et de politique, ce qui fait du bien par les temps qui courent.

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Ce film grec est une sorte de pendant documentaire du "Patients" de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, le côté feel-good en moins, car ici c'est du brut, on regarde ces grands accidentés, qui pour la plupart ne remarcheront jamais, droit dans les yeux, dans leur souffrance, et ça fait mal.

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C'est bien connu, l'amour fait faire de drôles de choses, comme faire tourner huit fois un être au jeu, pour le dire gentiment, plutôt curieux. C'est ainsi que Jules Dassin n'a pu résister à mettre en scène Melina Mercouri, par exemple dans ce truc aussi léger qu'une moussaka mais finalement pétillant et charmant.

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Ce film grec aussi indigeste qu'une mauvaise moussaka sortira le 1er juin. Certains y voient du Almodóvar, et en effet l'influence est nette. Mais pas sûr que le mélange avec un truc à la Guy Ritchie soit des plus heureux...

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"Dodo" porte très bien son titre tant ces 2h12 sont interminables avec cette réunion de famille qui tourne au règlement de comptes, un genre en soi au cinéma mais qu'on a vu tellement mieux traité, et cette façon lourdingue de compiler au forceps les thèmes chers au réalisateur et qu'il a parfois montrés avec une infinie délicatesse ou une réelle folie. Aucune des deux ici, le volatile (à qui je donne mes étoiles) étant la seule originalité de ce film qui en refusant de choisir un genre, un ton, oublie de raconter autre chose que des banalités, intimes ou plus politiques.

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Ce film est aussi inconnu que son réalisateur, Claude Bernard-Aubert, et en rappelle un autre très peu vu également, "Celui qui doit mourir" de Jules Dassin. Deux œuvres situées en Gréce et qui dissèquent le fonctionnement de l'âme humaine, l'endoctrinement, la lâcheté et la folie collective. Ici c'est sur fond de guerre et la dernière partie est saisissante, quand le récit s'emploie à expliquer comment une foule, donc un collectif, n'a comme solution que le sacrifice pour venir à bout d'une idéologie. Preuve que l'absurdité du monde ne date pas d'hier...