Les critiques de films les plus stupides de la presse professionnelle

Ce que je ne supporte pas dans la critique (et que je trouve intolérable chez des professionnels) c'est le mépris du metteur en scène, des spectateurs, de n'importe quel membre de l'équipe quelque soit la qualité du film. Un critique qui s'abaisse à l'insulte, au jeu de mot facile pour dénigrer un ...

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30 films

créee il y a presque 7 ans · modifiée il y a environ 1 mois

Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain
7.1

Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001)

2 h 02 min. Sortie : 25 avril 2001. Comédie romantique

Film de Jean-Pierre Jeunet

thobias a mis 10/10.

Annotation :

Serge Kaganski, Libération

"Il est temps de dire tout le mal que l'on pense de ce film à l'esthétisme figé et qui, surtout, présente une France rétrograde, ethniquement nettoyée, nauséabonde."
" la poésie frelatée et le propos insignifiant masquent (à grand-peine) une vision de Paris, de la France et du monde (sans même parler du cinéma) particulièrement réactionnaire et droitière, pour rester poli."
" J'habite dans le quartier du canal Saint-Martin qui est représenté dans le film. Que vois-je tous les jours en sortant dans la rue? Des Parisiens, certains sans doute français «de souche», d'autres d'origine antillaise, maghrébine, africaine, indienne, kurde, turque, juive, russe, asiatique... Je vois des couples hétéros, mais aussi pédés, lesbiens, queer... Que vois-je dans le Montmartre de Jeunet? Des Français aux patronymes qui fleurent bon le terroir. Je vois aussi un beur désarabisé qui s'appelle Lucien. Mais où sont les Antillais, les Maghrébins, les Turcs, les Chinois, les Pakis, etc? Où sont ceux qui vivent une sexualité différente? Où sont les Parisiens qui peuplent la capitale en 1997 (année où est censé se passer le film)?"
" je suis en revanche tenaillé par une hypothèse assez dérangeante mais qui ne me paraît pas farfelue au vu des analyses qui précèdent: si le démagogue de La Trinité-sur-Mer cherchait un clip pour illustrer ses discours, promouvoir sa vision du peuple et son idée de la France, il me semble qu'Amélie Poulain serait le candidat idéal."

Cyclo
7

Cyclo (1995)

Xich lo

2 h 03 min. Sortie : 27 septembre 1995. Policier, Drame

Film de Trần Anh Hùng

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Les inrocks Serge Kaganski

En fait, Cyclo ressemble furieusement à un film Benetton : non seulement parce qu'il risque de diviser autant que les campagnes publicitaires du tricoteur italien, mais aussi parce que la vision esthétique et éthique du cinéma proposée par Tran Anh Hung semble très proche des idées d'Oliviero Toscani en matière de communication. On sait que la méthode habituelle des publicitaires est de dé-réaliser le réel pour le transformer en un monde de signes visant à vendre un produit. Toscani a juste poussé cette logique un peu plus loin, en s'appropriant les parcelles du réel les plus taboues jusqu'à repousser très loin les limites de la déontologie.

Délaissant les habituelles ménagères et autres sempiternels mannequins, Toscani-Benetton ont ainsi détourné à leur profit des images de sidéen, de boat-people ou de bidonvilles - images de malheur universelles - pour vendre leur laine à travers le monde, tout en faisant passer un message aussi subliminal qu'hypocrite sur une prétendue solidarité désintéressée: "Voyez, nous, à Benetton, on n'oublie pas les horreurs planétaires et on vous rafraîchit la mémoire, à vous, les consommateurs." Et pour le pull, on accepte aussi American Express. Toutes proportions gardées, Tran Anh Hung fait la même chose : en prétendant offrir un portrait radical de la grouillante Hô Chi Minh [...]

A priori, complètement différent de ce premier film (La Papaye était filmée en France et en studio, Cyclo est au contraire tourné en plein ex-Saigon), Cyclo sanscrit finalement dans la même lignée publicitaire : un cinéma symptomatique d'une époque où Séguéla est plus célèbre que Paul Virilio, totalement soumis à la dictature de l'imagerie high-tech telle quelle est formatée par la télévision, un cinéma fabriqué par une nouvelle génération de gens qui sont davantage des communicateurs que des cinéastes. Un art du sensoriel, du signe Kleenex, de la surface, qui évacue toute pensée.

Tran Anh Hung gagnera d'ailleurs plus de blé en enchaînant clips et pubs qu'en tournant des films, cette marotte d'un autre temps qui survit tant bien que mal en France. Le plus triste, c'est qu'en couronnant Cyclo ? un an après avoir élu le très mauvais Before the rain de Manchelski ? la Mostra de Venise s'est discréditée encore un peu plus, à moins que, dans un souci de pragmatisme, elle n'aie fait un nouveau pas vers le cinéma dominant du futur.

Starship Troopers
7.4

Starship Troopers (1997)

2 h 09 min. Sortie : 21 janvier 1998 (France). Action, Science-fiction, Guerre

Film de Paul Verhoeven

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Christophe Honoré Cahiers du cinéma

Film réalisé que « pour faire un maximum d’entrées auprès de jeunes Américains pendant un week-end de vacances, des puceaux accros aux jeux vidéo qui entrent dans une salle comme ils se mettent aux manettes d’un Doom-like, avec pour seul objectif de voir bousiller tout ce qui apparaît dans leur champ visuel ».

Bande de filles
6.2

Bande de filles (2014)

1 h 52 min. Sortie : 22 octobre 2014. Drame

Film de Céline Sciamma

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.
Avec "Bande de filles" de Céline Sciamma (2014), nous avions découvert, effarés, le gouffre qui sépare le monde des cités du fantasme touristique que peut s'en faire une cinéaste bon chic bon genre se déguisant en bonne copine des gueudines du bitume pour faire valoir un regard sociologique d'une effarante pauvreté.

La Planète des singes - L'Affrontement
6.4

La Planète des singes - L'Affrontement (2014)

Dawn of the Planet of the Apes

2 h 10 min. Sortie : 30 juillet 2014 (France). Action, Drame, Science-fiction

Film de Matt Reeves

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Le Nouvel Observateur
par François Forestier
Le film, lui, est un magasin d'exposition pour effets spéciaux, maquillages, 3D et costumes en poil de yak. Bête à pleurer (...), le scénario a été écrit par un gars qui a le QI d'une pelure de banane.

Instinct de survie
5.2

Instinct de survie (2016)

The Shallows

1 h 27 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Drame, Thriller

Film de Jaume Collet-Serra

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.
Il faut un mépris profond et beaucoup de condescendance envers l'idée même de cinéma populaire pour défendre ce genre de piège à neuneus sous prétexte qu'il s'agit d'un simple divertissement estival.

The Witch
6.5

The Witch (2016)

The VVitch: A New-England Folktale

1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique

Film de Robert Eggers

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.
Il n'est, au bout du compte, qu'une efficace série B plombée par sa prétention.

On sent tellement le côté Sundance derrière cette approche éléphantesque du genre que rien n'y fait : cette débauche d'effets creepy sent le vide à plein nez.

Tout cela est le b.a.-ba du genre, mais Robert Eggers se veut bien au-dessus de tout ça et sombre inexorablement. Il ne faut pas confondre sérieux (tout ce que l'on demande à un film de ce genre) et présomptueux : Robert Eggers y croit probablement à fond, mais il n'a aucune distance quant à son immaturité d'apprenti cinéaste.

C'est toute la différence entre une série B réussie et un faux grand film qui, à force de bander ses muscles, ne fait que révéler son vrai statut : celui d'une petite baudruche qui n'impressionnera que quelques geeks fragiles échappés des forêts d'elfes et de paladins de l'heroic fantasy.

The Neon Demon
6.5

The Neon Demon (2016)

1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Winding Refn

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.
"The Neon Demon" est le nouveau film de Nicolas Winding Refn, qui est un peu le Cristiano Ronaldo du cinéma contemporain : un auteur bourré de talent, que l'on aimerait admirer, mais dont l'arrogance et les simagrées de petit prince voulant jouer les Kubrick ont tendance à calmer les ardeurs de ses fans les plus transis.

Refn se rêve en génie dans son délire narcissique de plus en plus écœurant de vanité (voir le NWR qui s'affiche au générique comme une sorte de logo de grande marque de luxe) et c'est bien ennuyeux. C'est un formidable alchimiste prenant le cinéma comme une matière ou une substance magique, capable de nous terrasser le temps de visons inouïes, mais il n'est toujours pas certain qu'il soit un cinéaste.

Sieranevada
6.6

Sieranevada (2016)

2 h 53 min. Sortie : 3 août 2016. Drame

Film de Cristi Puiu

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

Le boulet

"Sieranevada" de Cristi Puiu : le boulet du Cannes 2016.


L'élégance de la programmation aura été de programmer dès l'ouverture cet insupportable pavé qui suit en faux temps réel une sorte de cérémonie de veillée mortuaire virant à la farce familiale.

Puiu, qui avait réalisé un si beau premier long, est devenu une caricature du cinéma roumain d'auteur : un cinéma visant une radicalité morte née, d'une complaisance affolante, ne racontant que des banalités.

L'ironie n'est pas mordante, les scènes se répètent jusqu'à l'écoeurement et ce petit théâtre familial qui se rêve en trip à la Cassavetes ne ressemble bientôt plus qu'à un court métrage d'étudiant incapable de se terminer.

Green Room
6.6

Green Room (2016)

1 h 35 min. Sortie : 27 avril 2016 (France). Thriller, Action

Film de Jeremy Saulnier

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

Le film se transforme alors en simple teen-movie nourri d'effets de slasher, multipliant les fausses alertes de train fantôme à la "bouh, fais-moi peur" et se contentant d'ouvrir le décompte mécanique des victimes comme dans un énième épisode de "Vendredi 13".

Ajoutons à cette déception un scénario d'une rare fumisterie où les traîtrises grossières et autres révélations de sitcom tentent de modifier le statut des personnages en cours de route pour relancer la machine.

Magnolia
7.6

Magnolia (1999)

3 h 04 min. Sortie : 1 mars 2000 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

thobias a mis 10/10.

Annotation :

Cahiers du Cinéma
par Erwan Higuinen
(...) le film est une relecture façon cinéma indépendant US de la routine des soap operas. Magnolia vaut ce que valent Les Feux de l'amour, ni plus ni moins.

Saint Amour
6.4

Saint Amour (2016)

1 h 41 min. Sortie : 2 mars 2016. Comédie dramatique

Film de Benoît Delépine et Gustave Kervern

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

"Saint Amour" avec Depardieu : il faut vite en finir avec l'imposture Kervern et Delépine

C'est un cinéma de bœufs plus qu'un cinéma de beaufs.

Ce cinéma pseudo-libertaire, braconnant sur les terres du bon sentiment et ne rêvant que d'être au centre malgré son goût pour les marges (les motards ou les punks auparavant, les paysans de "L'Amour est dans le pré" ici), n'est qu'un petit édifice bourgeois et ethno-centré que viennent valider quelques caméos grand luxe – un défilé de stars venues faire coucou – et une revendication d'excentricité qui ne cherche même plus à dissimuler sa facticité.

Même l'argument de l'humour et du cynisme grolandais, jusqu'au happy-end cauchemardesque dans une ferme aux allures d'abattoir, ne tient plus la route face à ce goût pour le pathétique et le mélodrame flapi que les cinéastes rêvent de faire passer pour de la bienveillance.

Ni drôle ni émouvante, cette comédie viciée par la misanthropie et la haine des autres (rien de plus étouffant que ce terroir franchouillard dans lequel Houellebecq patauge en bouffon de service) est en outre une fossoyeuse de talent : jamais le génial Poelvoorde n'a semble si mauvais acteur que dans les films de Kervern et Delépine. Chapeau les artistes.

Les 8 Salopards
7.4

Les 8 Salopards (2015)

The Hateful Eight

2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western

Film de Quentin Tarantino

thobias a mis 10/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

C'était la leçon de tous les autres films, autrement plus inventifs, de Tarantino. Celle des "Huit Salopards" dit tout le contraire : vieilli et bizarrement aigri, le cinéaste de "Pulp Fiction" s'est replié dans une forme dont la mesquinerie et la suffisance semblent désormais complètement ringardisées.

Mon roi
6.9

Mon roi (2015)

2 h 04 min. Sortie : 21 octobre 2015. Drame, Romance

Film de Maïwenn

thobias l'a mis en envie.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

"Mon Roi" avec Vincent cassel : l'imposture Maïwenn en 5 points

Avec "Mon Roi", la cinéaste a débarqué au dernier festival de Cannes en imaginant probablement qu'elle faisait partie du gotha du cinéma mondial : le film, qui relate une crise amoureuse adolescente en se prenant pour un drame psychologique de la plus haute maturité, n'est pourtant qu'un documentaire sur les ravages de la vulgarité néo-beauf sur le cinéma français contemporain.

L'incroyable nullité de jeu qui émane du film est révélatrice de l'arrogance sociale et du mépris de classe qui régissent cette génération dorée du cinéma français qui règne aujourd'hui sur le box-office.

Entièrement soumis à cette idée d'un microcosme qui se donne en spectacle, le film devient un sorte de document sur son tournage (au fond le seul principe qui régit le cinéma de Maïwenn depuis "Le Bal des actrices"). Et ouvre sur des questions aussi passionnantes que celles-ci : comment Gilles Lelouche a-t-il fait pour manquer ce tournage ? Quid de François Cluzet ? Pourquoi avoir choisi Norman plutôt que Kev Adams dans le rôle de la serpillière comique de service ?

Engoncé entre les murs de grands appartements parisiens, "Mon Roi" ressemble à un caprice d'enfant gâté. Dès que l'on s'aventure "dans le monde extérieur", les gesticulations hystériques de la mise en scène et son horizon "hyperréaliste" se crispent et révèlent un univers de pur fantasme.

Ces caricatures ambulantes, portées par les bons mots de Norman (que l'on croirait sorti d'un remake d'une comédie de Judd Apatow par Agnès Jaoui), ne répondent même plus aux clichés sociologiques qui pèsent sur le reste du film : ils sont le signe d'une autosatisfaction et d'une suffisance pathétiques (tous sont évidemment amoureux de cette bourgeoise qui essaie si gentiment de parler comme eux).

Ce drôle de mélodrame sur le rien, visiblement étouffé par une ambition générationnelle mal dégrossie, est au fond bien trop satisfait de lui-même pour ouvrir sur un quelconque mystère.

Ses éructations esthétiques et sa fierté à ne rien raconter font de "Mon Roi" l'archétype le plus puéril et le plus criard d'un jeune cinéma bourgeois français sans la moindre aptitude au romanesque.

Sicario
7

Sicario (2015)

2 h 01 min. Sortie : 7 octobre 2015 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

La mise en scène sans ampleur de Villeneuve, qui réalisera le remake de "Blade Runner" (il y a de quoi trembler), est marquée par des effets visant à impressionner ou secouer le spectateur.

Avec sa musique écrasante, ses plans aériens ronflants, le film bande ses muscles avec orgueil et donne l'impression d'être en surrégime permanent.

C'est le propre des imposteurs les plus arrogants que de miser avec tant de suffisance sur ce genre de surchauffe en imaginant que le spectateur n'y verra que du feu : "Sicario" ressemble ainsi à du Michael Mann sans la moindre invention formelle, créant l'illusion que des visages graves, des mâchoires crispées et des mines de gros durs suffisent à donner de la consistance à des personnages.

Denis Villeneuve, qui s'est fait un nom très vite ("Incendies", "Prisoners") à un talent plutôt passe-partout – celui des faiseurs sans personnalité et aptes à se fondre dans la machinerie hollywoodienne actuelle. Le voir ainsi gonfler comme une baudruche à vue d'oeil, avant qu'il ne s'attaque au film culte de Ridley Scott, est assez inquiétant.

Il ne fait aucun doute que les seules qualités visuelles de "Sicario" proviennent du génie de son directeur de la photographie, Roger Deakins. Le cinéaste d'origine canadienne n'a lui pas grand chose pour lui, sinon sa volonté de "bouger" le spectateur sans autre forme de procès que de l'écraser sous des effets d'intimidation et de mystification grossiers.

Cette volonté trop voyante rend "Sicario" bien tristounet, et foncièrement antipathique.

Youth
6.9

Youth (2015)

La Giovinezza

2 h 04 min. Sortie : 9 septembre 2015 (France). Drame

Film de Paolo Sorrentino

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

"Youth" de Paolo Sorrentino : le nanar mystico-grotesque d'un cinéaste banal et arrogant

L'intérêt de "Youth", gros paquebot cannois se traînant dans la durée, est de révéler enfin les limites de l'imposture Sorrentino. Si les arabesques pseudo-baroques de "La Grande Bellezza", son précédent navet, donnaient l'impression que l'auteur se complaisait ironiquement dans une sorte de laideur enluminée, "Youth" vise une retenue et un classicisme inédits.

Avec ses comédiens déguisés en gargouilles, le film se rêve en grande fresque viscontienne et en essai proustien mais reste au raz des gazons polis de son gigantesque hospice. C'est que Sorrentino, qui prend la posture du vieillard revenu de tout, n'est qu'un jeune wonderboy dont l'arrogance n'a même pas valeur de dandysme : tout chez lui sonne si faux que le grand spectacle final censé révélé le "génie" du personnage de Michael Caine se transforme en grosse choucroute pompière et dégoulinante.

Il semble que ce film ait légèrement calmé les ardeurs des fans d'un cinéaste qui, sans sa principale béquille rococo (le navrant Toni Servillo et ses mimiques plâtreuse), livré à son statut de plus en plus obséquieux de superauteur international, révèle sa grande banalité et son académisme.

La posture testamentaire d'un tel nanar, pour absurde qu'elle soit, a au moins pour mérite de laisser penser que Sorrentino cherche à se renouveler. C'est loin d'être gagné, mais ce léger craquement dans une oeuvre si figée et si repue d'elle même, sonne presque comme une bonne nouvelle.

L'Interview qui tue !
5.8

L'Interview qui tue ! (2014)

The Interview

1 h 52 min. Sortie : 28 janvier 2015 (France). Action, Comédie

Film de Seth Rogen et Evan Goldberg

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

"L'Interview qui tue" avec James Franco et Seth Rogen : un film navrant pour ados attardés

Les Nouveaux Sauvages
7.3

Les Nouveaux Sauvages (2014)

Relatos salvajes

2 h 02 min. Sortie : 14 janvier 2015 (France). Comédie, Drame, Sketches

Film de Damián Szifrón

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

C'est oublier que la misanthropie d'un Risi dissimulait un humanisme sans fond : le cinéma de Szifron s'entête quant à lui dans une espèce de médiocrité et de mesquinerie morale ouvrant sur un pur simulacre de mise en scène.

Faussement virtuose, alourdi par un interminable dernier sketch (le cliché du mariage qui se transforme en cauchemar), "Les Nouveaux sauvages" ressemble souvent à une version discount des pires comédies des frères Coen.

Ce cinéma de pacotille ne tenant debout que par son arrogance offre un tableau tellement superficiel de la société argentine contemporaine qu'il pourrait venir de n'importe où et de n'importe quelle époque : c'est de l'art sous vide, à l'ironie compassée, une espèce de machine à décrocher les bons mots sans jamais prendre le moindre risque ni ouvrir sur la moindre vision.

Il faut voir avec quelle complaisance le cinéaste s'enfonce dans les tréfonds de la comédie de mœurs la plus vulgaire et la plus laide, lors du dernier sketch, pour mesurer le degré d'impertinence autoproclamée et la dimension atrocement fake de ce petit coup dans le vide.

Zero Theorem
6

Zero Theorem (2013)

The Zero Theorem

1 h 47 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Drame, Fantastique, Science-fiction

Film de Terry Gilliam

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

"Zero Theorem" : pour en finir avec l'imposture Terry Gilliam, le Fellini du pauvre

Ou l'équivalent d'un Jeunet

1. Un Fellini du pauvre

Terry Gilliam est resté le Bouddha d'une génération de fans ayant longtemps vu dans "Brazil" l'allégorie ultime du totalitarisme. Avec son univers baroque, son goût de l'absurde et de la farce, son ambition démesurée, le film a fait de l'ex-Monty Python une sorte de Fellini pour geeks ou de Kubrick pour collégiens.

Ce fut un malentendu : à le revoir aujourd'hui, "Brazil" a pris un énorme coup de vieux avec sa métaphore pataude et ses airs de vieux jouet cabossé.

Pire, il a enfermé Gilliam dans une image de cinéaste virtuose qui n'a tenu que le temps de quelques films à la fantaisie facile et débridée (le sympa "Les Aventures du baron de Munchaüsen").



2. Le royaume du fake

"Zero Theorem" est un énième bégaiement de l'auteur : un film miteux qui tente de refaire "Brazil" avec sa métaphore lourde comme un sac de plomb (les sociétés modernes sont insensées et déshumanisantes) et sa philosophie avariée à peine plus évoluée que celle du légendaire "T'aime" de Patrick Sébastien ("l'amour seul sauvera le monde").

Les constructions visuelles moisies, le côté fête foraine aux décors en carton-pâte, les effets numériques ringards se donnent la réplique dans ce voyage visuel hideux dans un futur indéfini. Ce monde acidulé en toc, qui se rêve en grande parade onirique, révèle l'assèchement artistique d'un cinéaste qui n'a, littéralement, plus rien dans les chaussettes.

3. L'argument foireux du cinéaste maudit

Depuis que sa carrière bat de l'aile, Gilliam mise sur une image de cinéaste fou et d'artiste total dont les plus grands projets n'ont jamais pu voir le jour. Le fameux projet inachevé de "L'Homme qui tua Don Quichotte", dont est tiré un documentaire, laisse à penser que Gilliam est un grand créateur maudit.

Il y a peu, Gilliam a annoncé relancer ce projet une énième fois. Une manière de tirer à la ligne pour laisser à penser qu'un cinéaste se cache encore derrière le retraité à bout de souffle. Qui peut encore, à la vision de "Zero Theorem", penser sérieusement que le réalisateur puisse relancer sa carrière ?

4. Le triste représentant d'une époque oubliée

Gilliam est aujourd'hui le symbole d'une époque (les années 80) où régnaient la démesure et l'envie de flamber. Ses grands films mégalomanes, qui ont si mal vieilli, sont aujourd'hui des exemples assez pathétiques de ciné

Only Lovers Left Alive
7.2

Only Lovers Left Alive (2013)

2 h 03 min. Sortie : 19 février 2014 (France). Drame, Romance

Film de Jim Jarmusch

thobias a mis 10/10.

Annotation :

"Only Lovers left alive" est probablement l'une des pires épreuves de ce début d'année.

Narrant l'ennui d'un couple de dandys vampires, ce film d'une prétention nauséeuse qui se fige dans une posture nostalgique ("c'était mieux avant", semble nous dire Jarmusch en prenant sa chute pour celle de l'humanité entière), n'est qu'une toute petite chose interminable qui ne doit son salut qu'à sa sélection cannoise.

Dans ce néant flotte Tilda Swinton, l'une des comédiennes les plus aimées de sa génération. Sa carrière, pourtant, est loin de confirmer ce statut. Explications en 5 points.

1. Une carrière sans aucun rapport avec son statut

Rétrospectivement, la filmographie de cette chouchoute du grand public est tout sauf impressionnante. Ses grands films de l'époque anglaise sont "La Plage" de Danny Boyle et "The War Zone" de Tim Roth, une bonne manière de casser le mythe et de révéler l'horizon très académique de ses choix artistiques.

Aux États-Unis, Swinton a récupéré avec un opportunisme certain un Oscar pour l'académique "Michael Clayton" (George Clooney) et l'essentiel de sa carrière est composé de nanars ("Julia" d'Erick Zonca), de films moyens (de "Vanilla Sky" à "Constantine" en passant par la saga "Narnia") et de rôles ingrats lorsqu'elle joue pour de grands cinéastes (le Jarmusch de "Broken Flowers", Fincher, les Coen...).

C'est finalement bien pauvre.

2. Le film de la chute

Étrangement, c'est un film aussi médiocre que "We Need to talk about Kevin", petite machine indépendante se prenant très au sérieux, qui semble avoir donné à l'actrice son statut-culte.

Dans le sillage de sa collaboration avec Jarmusch, Swinton est apparue comme une actrice art et essai (à l'image de sa participation au film le plus poseur et le plus creux de Bela Tarr, "L'Homme de Londres") alors même que la majorité de ses films se jouent dans le milieu de tableau le plus ramolli d'Hollywood.

Coupe au carré, teint livide, regard anxiogène, Swinton joue avec pathos et complaisance ce rôle de mère éplorée : un excellent moyen de se fondre dans ce faux cinéma d'auteur à la gravité racoleuse qui lui assure une place parmi les comédiennes hors norme ou "différentes" (attention rôle de composition et personnages sur la brèche) dont le cinéma indépendant raffole.

3. Un jeu raide et limité

Il n'y a que deux horizons au jeu tout en coupes de cheveux déprimantes, raideur et pâleur maladive de Tilda Swinton : les rôles ingrats sérieux et les rôles ingrats comiques.

Alien: Covenant
5.2

Alien: Covenant (2017)

2 h 02 min. Sortie : 10 mai 2017. Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Ridley Scott

thobias a mis 4/10.

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.

Là je ne trouve pas la citation exacte (visiblement Malausa a supprimé son article, peut-être n'assume-t-il plus'davoir été un des seuls à soutenir ce film raté et que du coup ce qui suit insulte presque toute la profession) : ceux qui n'aiment pas le film sont des ados aux yeux myxomatosés par dix années de blockbusters Marvel

I Am Not Madame Bovary
6.8

I Am Not Madame Bovary (2016)

Wo bu shi Pan Jin Lian

2 h 08 min. Sortie : 5 juillet 2017 (France). Comédie dramatique

Film de Féng Xiǎo-Gāng

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Là le critique n'a tout simplement pas vu le film, il n'y a aucun jargon juridique dedans juste les mots procès et plainte.

Christophe Narbonne, Première
"Ce film expérimental tourné comme s’il était vu d’une lunette exige du spectateur une attention plus que soutenue d’autant que l’essentiel des dialogues est composé d’un jargon juridique assez contraignant : c’est comme écouter votre notaire pendant deux heures vous expliquer les subtilités de l’usufruit ou d’une succession complexe."

On the Milky Road
6.3

On the Milky Road (2016)

Na mlečnom putu

2 h 05 min. Sortie : 12 juillet 2017 (France). Drame

Film de Emir Kusturica

Annotation :

Vincent Malausa Les cahiers du cinéma

Tout semble ici si kitsch, fatigué, faux et forcé qu’il semble peu probable que Kusturica nous inflige à nouveau ce genre de mascarade sans révéler, sous le vernis décati de ses atroces visions numériques, l’obscénité idéologique de ce cinéma.

120 battements par minute
7.4

120 battements par minute (2017)

2 h 23 min. Sortie : 23 août 2017. Drame

Film de Robin Campillo

thobias a mis 10/10.

Annotation :

Là on a visiblement un règlement de compte très violent d'une mauvaise fois incroyable, un dézingage en règle complètement gratuit.. Probablement un moyen de faire parler de soi (le monsieur est metteur en scène) :

Thibaud Croisy Tribune dans Le monde

"Plombé par des dialogues creux, un jeu poussif, des scènes de sexe stéréotypées et une poésie bon marché, « 120 BPM » tient moins du chef-d’œuvre que de la mauvaise série télé. Film sans problématique, il met en scène des personnages sans contradiction (gentils militants versus méchants laboratoires) et offre une évocation ultra-superficielle de l’activisme, doublée d’une histoire d’amour consensuelle qui, forcément, se termine mal.
Comme tout cosmétique qui se respecte, le film combine les scènes festives, censées illustrer « le mode de vie gay », avec les ressorts classiques du mélo : plans dégoulinants de pathos, ralentis balourds, pédagogie des images d’archives qui doivent rappeler que tout cela n’est pas qu’un clip mais aussi « une histoire vraie ».
En dernier lieu, le scénario recycle un poncif que le cinéma a déjà exploité à satiété : la descente aux enfers de la personne séropositive, avec son lot d’images-chocs tellement galvaudées qu’il devient difficile de ne pas les trouver complaisantes. Mais au fond, peu importe, car le film est moins un produit qu’un dispositif, une épopée lacrymale conçue pour que tout le monde craque. Dans ce registre, il faut d’ailleurs reconnaître qu’il fait preuve d’une certaine maîtrise.
Envie de fuir
Face à cet objet sans pudeur, sans subtilité et, d’une certaine manière, sans cinéma, on aurait plutôt envie de fuir et de se dire que l’on n’a surtout pas envie d’être regardé par « ça » – par des images aussi pauvres, par un regard aussi vide."

The Party
6.3

The Party (2017)

1 h 11 min. Sortie : 13 septembre 2017 (France). Comédie, Drame

Film de Sally Potter

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Vincent Ostria Les inrockupstibles.

On a beau vouloir faire genre en filmant en noir et blanc pseudo stylé, et en terminant l’histoire sur un coup de théâtre facile et gratuit (même pas un twist), c’est pitoyable.

A Beautiful Day
6.3

A Beautiful Day (2017)

You Were Never Really Here

1 h 30 min. Sortie : 8 novembre 2017 (France). Drame, Thriller

Film de Lynne Ramsay

thobias a mis 6/10.

Annotation :

Jean Philippe Tessé Cahiers du cinéma

Un nanar qui se fantasme en objet clinquant et artistoïde, et tout autant l’inverse, enfin quelque chose qui traduit surtout un mépris ultra-bourgeois du cinéma.

Nettoyage à sec
6.2

Nettoyage à sec (1997)

1 h 37 min. Sortie : 24 septembre 1997 (France). Drame

Film de Anne Fontaine

thobias a mis 7/10.

Annotation :

Christophe Honoré Cahiers du cinéma

"Je ne peux pas lire que Nettoyage à sec est le film le plus sulfureux de l'année sans être terrorisé. Cinéaste subversive, Anne Fontaine? Cinéaste superbourgeoise, oui ! »

Divines
7.1

Divines (2016)

1 h 45 min. Sortie : 31 août 2016. Policier, Drame

Film de Houda Benyamina

Annotation :

Vincent Malausa. L'obs.
[...]"Divines", le choc de la dernière Quinzaine des réalisateurs, est un film à la fois lourdement naïf (au sens vulgaire, car aucune candeur ne s'en dégage) et d'une insolence très calculée.[...]De simples signes de reconnaissance (à l'image du discours inepte de la cinéaste lors de la cérémonie de clôture cannoise) qui ne valent que pour ce qu'ils sont : un simulacre de discours revendicatif, un authentique exercice d’illettrisme cinématographique, le niveau zéro de la pensée et de la conscience politique élevés en gages d'authenticité et de réalisme. [...]Alors que Benyamina filme une histoire de deal foireuse digne des "Kaïras" comme si elle réalisait "Apocalypse now" (opéra, musique classique, lamentos déchirants), tout enjeu politique disparaît dans les interstices d'un scénario semblant avoir été écrit par une ado en pleine crise pubertaire.
|...]Sous la gesticulation médiatique et les saillies hystériques, il s'agit à l'évidence pour la "combattante" Houda Benyamina de s'aplatir pour plaire au plus grand nombre et de manger à tous les râteliers. [...]

Le Talentueux Mr. Ripley
6.7

Le Talentueux Mr. Ripley (1999)

The Talented Mr. Ripley

2 h 14 min. Sortie : 8 mars 2000 (France). Drame, Thriller

Film de Anthony Minghella

thobias a mis 8/10.

Annotation :

Première
par Christian Jauberty
(...) Minghella s'attarde sur un Damon épais comme un lard (et monolithique comme un monolithe).

La Favorite
7.2

La Favorite (2018)

The Favourite

1 h 59 min. Sortie : 6 février 2019 (France). Historique, Drame, Comédie

Film de Yórgos Lánthimos

thobias a mis 9/10.

Annotation :

Les Inrockuptibles
par Ludovic Béot
S’il y a des films qui nous regardent, cela ne fait aucun doute, le cinéma de Lánthimos, ne fait que se regarder. Prostré derrière sa malice dont il se gargarise grassement, il semble condamné à rester éternellement englué dans l’admiration de son propre génie.

Le Nouvel Observateur
par François Forestier
Yórgos Lanthimos ("Mise à mort du cerf sacré") est le cancre de la mise en scène. S'il était cardiologue, le patient serait mort depuis longtemps.

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