Les livres de l'année 2018

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Je suis partagé parce qu'à bien des égards, le projet intéressant, plaisant à lire et à suivre, puisque grosso modo les 2/3 tiers du livres sont un seul et même dialogue. Mais cette retenue dans le style, comme sur le fond d'ailleurs, m'a globalement frustré. J'aime cette idée qu'au soir de leurs vies, deux vieux amis que tout oppose désormais, qui ne se sont plus vu depuis près de 40 ans, se retrouvent pour une ultime discussion où ce qui les rongent depuis tout ce temps va être libéré. Ou du moins énoncé. Car la conclusion de tout cela m'apparaît un brin faiblarde...

Je recommande néanmoins, je peux comprendre son plébiscite, juste que ça manque de coups d'éclats pour moi. De sémillantes, trop petites néanmoins, braises philosophiques pour une palabre au coin du feu.

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Sympathique.
Pas à la hauteur de sa réputation néanmoins.
Une première partie mollassonne mais pas dénuée d'intérêt, ensuite le "twist" au coeur du livre et tout reprend vie subitement. Une écriture épurée, brute, parfois saisissante mais qui à mon sens n'effleure que souvent le propos. Le coté tragique est lui bienvenu et sied si bien à cette région isolée du monde.

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Et c'est le drame...
À mon grand étonnement, j'ai détesté ce livre. Je m'y suis ennuyé comme jamais. Je me suis totalement perdu en époques, lieux, personnages, etc... Faut dire que c'est d'une confusion assommante, d'une écriture tellement plate et austère, vraiment !
Rien ne m'est apparu dans ce classique de la science-fiction et je dois dire que vu la réputation du livre, et la hauteur de vos notes, j'en suis franchement désolé.
Je suis loin d'être hermétique à ce genre, mais vraisemblablement au style d'Asimov.
Inutile de dire que je ne poursuivrais pas plus les pérégrinations spatiales.

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Un livre qui raconte davantage la philosophie de vie de l'Amiral que ses exploits en mer. Je préférais lorsque dans Ocean Song's par exemple, sa philosophie apparaissait en filigrane, aux gré de ses aventures. Ici, on aurait presque l'impression qu'il se force à réfléchir, du coup, il donne parfois dans la banalité, voire même la mièvrerie.
Mais heureusement, c'est Kersauson aux commandes, pas de la petite bière hein, il cause de l'Océan comme personne et divulgue notamment une description dantesque du Cap Horn, Dès qu'il revient à l'eau, c'est formidable, quand il louvoie sur le plancher des vaches, on le sent moins à l'aise.
Hormis cela, j'abonde plus que jamais à l'hédonisme Kersausonien.

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Long et dense comme la steppe infinie d'Asie centrale.
Un livre sur l'orgueil et la destinée, et qui raconte en plus de son histoire, un monde qui n'existe probablement plus.
Ma seule réserve étant sur le fait que le livre s'étire inutilement.

Je vais peut-être étayer cela si je trouve du temps entre 2 matchs de coupe du monde.

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Comme toujours chez Conrad, une histoire d'hommes perdus dans une nature impitoyable. Et comme toujours dans ses livres, il cisèle si bien les portraits, notamment le capitaine MacWhirr, un homme si "court" pour reprendre la traduction d'André Gide. On a tous connu un tel homme au cours de notre vie.

Court, dense, difficile, on apprivoise jamais complètement le monstre conradien, mais à sa compagnie, on entrevoit à chaque fois de fabuleux et gargantuesques récits.

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Voir ma critique.

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Très intéressant que de lire ce journal de bord, méticuleusement ajourné par de Bougainville, même si la prolifération en détails de coordonnées géographique ou de vocabulaire maritime nuit parfois à la fluidité de la lecture. J'aurais presque aimé un coté plus romancé, même si l'explorateur en adéquation sans doute avec l'esprit des Lumières, n'hésite pas à s'interroger sur les conditions des hommes et esclaves du bout du monde, notamment chez les Néerlandais des Indes Orientales.Il s'improvise même anthropologue, bien avant que cette discipline soit théorisée, et décrit scrupuleusement les mœurs, us et coutumes des peuples rencontrés, de la Patagonie aux Chinois de Batavia (ancien nom de Jakarta).

Court mais néanmoins dense, les anecdotes sont très enrichissantes et il se dégage du livre un coté presque émouvant lorsqu'on lit sous les mots de de Bougainville, la découverte passionnée de choses et d'endroits du globe qu'aujourd'hui nous connaissons si bien.

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Un beau livre sur des thèmes qui me sont chers, à savoir l'enracinement, le temps qui passe et l'aménagement irrépressible du territoire.
L'histoire est somme toute convenue, révision du combat de David contre Goliath, avec ici un stetson pour le berger, sorte de coyote mal-léché et un casque militaire pour le géant. L'écriture n'est pas dingue, je dirais assez classique de la littérature "des grands espaces" américaine du xx siècle avec peut-être ici, plus de dialogues que de descriptions naturelles. Et c'est sans doute pas plus mal quand le style ne brille pas. Efficace, à défaut d'impressionner.

Mais la magie opère, on se prend d'affection pour ces 3 personnages, amoureux de leur terre, trop romantiques sans doute pour cette modernité qui vient, à leur pieds, envahir cet univers sec, ce désert du sud des États-Unis continuellement rôti par le soleil.

Un roman fort et concis. Rejoignez le ranch bande de chacals !

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Comme cela arrive parfois avec les livres porteurs d'une grande réputation, on en sort déçu... Je n'ai pas été entièrement convaincu par cette sorte de mi-roman, mi-plaidoyer, on sent qu'Hugo force son écriture, ses effets, et comme il ne déploie pas encore le lyrisme extraordinaire dont il sera le détenteur quelques années plus tard, eh bien, un certain pathos s'en ressent.

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Après la semi-déception du " Dernier jour d'un condamné " d'Hugo, voici un autre classique, relu cette fois-ci, qui n'est pas à la hauteur en ce qui me concerne bien entendu, de sa haute réputation...

En fait c'est très disparate comme recueil. Autant certains poèmes sont magnifiques et me parlent directement, autant certains m'apparaissent comme " ampoulés ". Faut dire qu'il y va pas avec le dos de la cuillère le Charles. C'est lourd, grave, tout pèse une tonne. Pas (toujours) ma came donc.

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Bon, il faut être conscient de ce qu'on lit ici. Évidemment, Bainville est monarchiste et nationaliste, et forcément, même dans cette version très très épurée de l'Histoire de France, met en avant davantage les Rois de Clovis à Charles X et Jeanne d'Arc, que les Républicains historiques...

Il n'empêche que c'est une bonne entrée en matière pour quiconque veut rapidement se remémorer les grandes dates. Pendant ma lecture, je comparai avec sa "Grande" histoire de France qui est elle, évidemment bien plus étoffée et nuancée. Et pour le coup, souvent contrebalancée dans les lectures de l'histoire par l'éclairage de l'autre grand spécialiste de l'Histoire de France de l'époque, Michelet, qu'on place lui souvent à gauche sur l'échiquier politique.

Trop simpliste sans doute, trop auto-centrée. Le passage sur les Croisades est quand même mythique, mais moi j'aime ce coté roman national.
À chacun de se faire son propre avis après tout.

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" Craignez le courroux de l'homme en bermuda ! "

10 ans après L'Empire du bien et l'apothéose entérinée de Cordicopolis, Muray revient, suite aux attentats du 11 septembre, nous narrer de sa plume toujours aussi ironique, quoique un peu ressassée ici, oserais-je dire, les obsèques à venir de l'occident...

Le sens de la formule s'avère encore une fois décapant, mais comme dit au-dessus, il tire trop sur la corde, et malgré tout le génie de son écriture, j'ai eu l'impression d'une redite de son précédent essai. L'épilogue, néanmoins, brillant et peut-être prophétique, est un pur régal à lire.

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Sympathique série de petits textes, imaginés et pensés à-même les bords de la Méditerranée en Grèce, berceau de la lumière pour Sylvain Tesson.

L'auteur construit sans cesse des parallèles entre l'Aventure homérique et le monde contemporain. Sa thèse, si j'ose dire, est que dans l'Illiade et l'Odyssée, tout est déjà écrit. Les siècles de littérature suivants ne feront que répéter en moins bien, selon lui, les enseignements de l'aède. Il y voit une manifestation des écueils de l'homme, et sous les murs de Troie ainsi que dans le périple d'Ulysse, on peut lire la manifestation des châtiments divins, mais pas que, pour les hommes, de tous temps enclins à détruire.

Sylvain tesson dresse en outre un hommage au paganisme et à une certaine forme d'épicurisme dans cette saison passée sous l'égide du poète grec.

Beau, concis, parfois "facile" tant l'auteur que je finis par bien connaître il faut le dire, verse parfois dans une condamnation rabâchée de son monde. Après, lorsqu'on possède le style de Sylvain Tesson. Tout passe. Littérature contemporaine majeure et écrivain qui compte plus que jamais.

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Le plus fort peut-être dans ce roman, réside dans la faculté de Joseph Kessel à nous prendre aux tripes (c'est le cas de le dire) alors qu'on pressent depuis les prémices de l'histoire, l'inéluctable fin. Mais on résiste, on réfute cette intime conclusion, on ne veut presque pas tourner la page suivante, de peur de voir surgir ce qu'on redoute de lire. 

Ça n'a l'air de rien mais ne pas perdre en puissance malgré une issue ressentie est pour moi une sacrée gageure. Un roman très fort donc, sur la dualité homme-animal, un des grand thème de Joseph Kessel qui partage avec Jack London chez les Anglo-Saxons cette fascination profonde et mystérieuse pour les bêtes.

La petite touche en plus chez l'écrivain, ce sont ses multiples descriptions de peuples primitifs. S'ils cernaient les us et coutumes des nomades de la route de la soie dans " Les Cavaliers ", il décrit ici avec une rigueur toute littéraire la superbe des fiers guerriers maasaï, à l'ombre du Kilimandjaro. Et bien sûr, la magnifique et tragique histoire de cette petite famille, tiraillée entre instinct sauvage et désir de civilisation. 

À la fois ethnographe, pur romancier, malgré un style simple et très accessible, Joseph Kessel mérite tellement qu'on parle de lui davantage. Auteur sous-coté.