Les premières phrases de romans célèbres ou accrocheuses

Généralement, mal commencer un livre, c'est risquer de perdre le lecteur dès les premières phrase. C'est pourquoi la premièrephraséologie est l'art délicat qui cherche à appâter le chaland dans ses filets avant qu'il ne file pour mordre dans d'autres hameçons.
A cette discipline, tous les ...

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7 livres

créee il y a environ 5 ans · modifiée il y a plus de 4 ans

L'Étranger
7.7

L'Étranger (1942)

Sortie : 19 mai 1942. Roman

livre de Albert Camus

Raineyd a mis 8/10.

Annotation :

«Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.»

Qui ne saura pas vous dire la première phrase de ce roman ? Sans doute la plus connue d'entre toutes

Tristes Tropiques
7.7

Tristes Tropiques (1955)

Sortie : 1955 (France). Histoire, Essai, Culture & société

livre de Claude Lévi-Strauss

Annotation :

« Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m'apprête à raconter mes expéditions. »

Loin de la figure ancienne de l'anthropologue-aventurier, Levi-Strauss s'en détache quelques peu, tout en s'inscrivant dans la même tradition.

À la recherche du temps perdu
8.4

À la recherche du temps perdu (1927)

Sortie : 1927 (France). Roman

livre de Marcel Proust

Annotation :

«Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : «Je m’endors.» Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage: une église, un quatuor,la rivalité de François Ier et de Charles-Quint.»

Quoi de mieux, bien installé au fond de sa couette, pour s'identifier au héros de se rendre compte qu'il est exactement dans la même situation que nous ?

Lolita
7.9

Lolita (1955)

Sortie : 1959 (France). Roman

livre de Vladimir Nabokov

Annotation :

«Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta: le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Li. Ta.»

On peut discuter de la qualité du bouquin - et de ses longueurs notamment - mais on peut difficilement nier, je crois, l'efficacité de l'accroche.

33 Newport Street : Autobiographie d'un intellectuel issu des classes populaires anglaises
7.4

33 Newport Street : Autobiographie d'un intellectuel issu des classes populaires anglaises

Sortie : 6 octobre 2013 (France). Biographie

livre de Richard Hoggart

Annotation :

«Ma tante Annie est en train de mourir à l'hôpital St. James
Le lecteur qui n'est pas du Nord de l'Angleterre verra peut-être dans la brusquerie de cette phrase d'introduction une tentative pour capter son attention sentimentale. Mais pour quelqu'un qui est originaire des classes populaires de Leeds, cette façon de parler possède depuis des décennies une force simple. Le possessif - «ma», ou lorsqu'on parle à l'intérieur du groupe familial «notre» - appartient à la trame de notre vie ; commencer par «Tante Annie est en train de mourir», évoquerait un monde tout différent.»

Avec son roman autobiographique, R. Hoggart nous explique tout le pourquoi de son roman en très peu de mots. D'abord, ce qui a déclenché son écriture : «Ma tante Annie est en train de mourir». Puis, tout de suite après, l'auteur sort de la narration pour analyser sa propre situation sociale, son milieu d'origine : les classes populaires de Leeds.

Bonjour tristesse
7

Bonjour tristesse (1954)

Sortie : 15 mars 1954. Roman

livre de Françoise Sagan

Annotation :

«Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.»

C'est déjà tout un programme. Encore une introduction assez connu. Elle sert entre autres d'introduction à l'émission «Remèdes à la mélancolie» d'Eva Bester. sur France Inter.

Une fille, qui danse
7

Une fille, qui danse (2011)

The Sense of an Ending

Sortie : 10 janvier 2013 (France). Roman

livre de Julian Barnes

Annotation :

«Je me souviens, sans ordre particulier :
-- d'une face interne de poignet luisante ;
-- d'un nuage de vapeur montant d'un évier humide où l'on a jeté en riant une poêle brûlante ;
-- de gouttes de sperme tournoyant dans l'eau autour d'un trou de lavabo, avant d'être entraînées tout le long de la canalisation d'une haute maison ;
-- d'un fleuve semblant soudain se ruer absurdement vers l'amont, sa vague et ses remous éclairés par une demi-douzaine de faisceaux de torches lancés à sa poursuite ;
-- d'un autre fleuve, large et gris, le sens de son courant occulté par une forte brise agitant la surface ;
-- d'une eau depuis longtemps refroidie dans une baignoire derrière une porte verrouillée.
Ce dernier souvenir n'est pas quelque chose que j'ai réellement vu, mais ce qui reste finalement en mémoire n'est pas toujours ce dont on a été le témoin.»

Avec cette longue énumération, Barnes pique notre curiosité. On se doute qu'elle doit avoir un sens, qu'il nous est pourtant impossible d'élucider, alors qu'on entre juste dans le livre. On comprend également qu'il s'agit d'un souvenir ; un thème qui sera l'un des moteurs du livre.

Raineyd

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