Livres lus en 2023

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Décembre 2022- début janvier 2023. 301 p. Des débuts délicats, parce que je n'ai pas saisi tout de suite qu'il s'agissait d'une œuvre surréaliste et à plusieurs niveaux de lectures. Puis, tout doucement je me suis enveloppé de la poésie du livre. Si bien que j'ai fini par aimer, malgré moi. Certains passages restent incompréhensibles pour mes yeux trop cartésiens (la scène du mariage par exemple) mais j'ai trouvé d'autres moments très beaux et intelligents.

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Début janvier 2023 - 28p. Une nouvelle inhabituelle chez Balzac. Les personnages enfants sont exploités pour une fois. Difficile de décrire l'atmosphère, c'est juste agréable d'être là malgré l'aspect dramatique du fond du livre. Comme être au coin du feu, à la grenadière justement, cette maison de campagne bourgeoise, alors que pourtant les êtres chers s'en vont les uns après les autres. Et pourtant ce feu nous réchauffe encore.

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Janvier 2023 - 117 p. Génie torturé. Mais quelle écriture ! Pas un mot de trop. Et chaque image évoquée devient un poème dans le poème. Quelle simplicité d'expression pour véhiculer autant de sombreur. Pessoa est bel et bien le plus digne représentant des néphélibates.

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Janvier 2023 - 526 p. Sujet hautement politique que la ségrégation américaine. On met les deux pieds dans la vie de personnages dénués de stéréotypes. Puis, on avance dans le livre comme dans leurs moments de vie, leurs hauts, leurs bas. Ce livre est ce que je cherche dans la lecture : me projeter simplement dans le quotidien de personnages anodins et m'imprégner des liens avec ma vie, mes envie, mes paradoxes etc. C'est réussi avec la couleur des sentiments.

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Fin janvier - 1er février 2023 - 125 p. Livre hautement inspirant. Qui ouvre la fenêtre à pas mal de possibles et une nouvelle lecture sur la création, la déconnexion (des outils numériques par exemple) et biensur la connexion.

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Janvier - février 2023. 287p. Quand un blanc américain écrit avec l'état d'esprit d'un membre des peuples premiers américains, alors l'écriture est franche, forte, ça tape juste. Les deux premières histoires sont exceptionnelles. Ça nous transporte, ça nous transforme. On respire l'air de ces gens là, ces gens précaires, instables, à fleur de peau. Ça donne envie de vivre dans le Montana, à Boston, en Californie...

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Février 2023 - 235p. L'histoire est très (trop ?) vite racontée. À peine a t-on rencontré les personnages que nous les quittons. Livre accessible et intéressant sur plusieurs points (beaucoup de personnages féminins que l'on ne trouve pas souvent dans des livres, un point de vue nuancé sur l'Inde), mais qui reste superficiel selon moi.

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14-15 février 2023 - 18p. Nouvelle très courte. Dans son aspect (faussement ?) autobiographique, elle est intéressante. Ça pourrait être plus percutant, mais surtout ça pourrait être plus développé.

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Février 2023 - 262p. Le concept est très bien trouvé et traité avec finesse. La lecture est facile, l'écriture joyeuse. Mais ça reste peu surprenant, et la fin est plutôt attendue.

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Fin de février début mars 2023 - 183p. Un sens aiguë pour entrer dans les personnages. Des thèmes forts sont développés. Et même si ça se passe à Mayotte, on sort du livre en comprenant mieux ce qu'est la peur, la domination et le chaos. Tout cela avec une écriture concrète et sincère.

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Mars 2023 - 316p. La vie d'un homme, la vie d'un empereur, avec ces forces, ces faiblesses, ses choix de vie. Avec les 30 premières pages j'ai eu peur que ce soit trop alambiqué, trop complexe. Mais finalement j'ai lu assez vite l'histoire de la vie d'Hadrien. C'est assez plaisant de retrouver des éléments historiques et ce qui est certainement l'avis de Marguerite Yourcenar. C'est un empereur qui parle mais il y a des raisonnances avec sa propre vie, ça rend le livre passionnant.

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Février-mars 2023 - 101 p. Un principe de vie, des valeurs tournant autour du vin, de cette tulipe qu'est la femme, de la poussière que nous deviendrons à notre mort. Ce mantra est répété de toutes les manières possible, avec fougue, avec provocation, avec virtuosité. Ça touche juste. C'est d'une modernité incroyable et pourtant ça a presque 1000 ans...

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Mars 2023 - 148p. George Sand est une merveilleuse témoin de son temps. On a les deux pieds dans la campagne berrichonne. On suit les aventures de paysans. Elles sont simples mais profondes. Joli récit.

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Fin mars - début avril 2023 - 231p. Génie détraqué. Quelle liberté ! Quelle justesse dans l'écriture. Sous ses airs vaguement vulgaires, vaguement irrévérencieux, se cache beaucoup de sens. Bukowski est clair, net, et montre une certaine vérité du monde. Sa vérité à lui. La littérature sert aussi à ça, il me semble.

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Avril 2023 - 76p. Gobseck est un personnage excellent, mais le livre est lourd et pas toujours très clair. Les éléments techniques pullulent et complexifient beaucoup trop la lecture. Les personnages valent le coup. Ils sont (comme toujours ?) si bien dessinés par Balzac que c'est un plaisir de découvrir leurs histoires.

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Avril 2023 - 443p. On comprend très bien où veut en venir Émile Zola, mais ici c'est sans saveur, sans force. Le personnage principal est intéressant mais d'une monotonie affligeante. On suit Eugène Rougon et ses amis. On comprend très bien les enjeux de pouvoirs, la corruption etc. Mais c'est plat. Ça ne vaut pas d'autres œuvres de Zola. Ça manque de profondeur. Le personnage féminin subversif est original et sauve un peu les meubles. Il me reste au final une impression d'être passé à côté. De ne pas avoir su saisir l'essence de cet opus.

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Mai 2023 - 93p. Je comprends pourquoi Allen Ginsberg est un membre fondateur d'un des principaux mouvement littéraire du XXème siècle, la Beat Generation. Howl est à la fois intimiste et d'une universalité saisissante. Ça parle globalement de gens paumés, aux problématiques complexes et mal définies. Mais il y a de telles images évocatrices qu'on fini par tout comprendre d'eux.

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Mai 2023 - 142p. Des moments très hauts perchés où la poésie de Sylvain Tesson fait du bien et du sens. Des moments de colères incongrues, déplaisantes parce trop intimistes et hors-sujet. J'aurai aimé qu'il parle plus de lui, plus des gens rencontrés, plus des lieux traversés. Et moins de sa vision réactionnaire et rétrograde du monde.

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Mai 2023 - 240p. Un sujet très fort, à la fois hautement politique et intime. Ce livre a le mérite de prendre à bras le corps les thèmes de la polygamie, les violences faites aux femmes et l'emprisonnement intellectuel qui résulte de cela. Mais, est-ce un témoignage ? Est-ce une explication de cet univers ? J'ai été gêné par l'écriture qui se veut trop pédagogique. On ne cesse jamais de nous prendre par la main...

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Avril-mai-début juin 2023 - 316 p. Des idées très très intéressantes et qui font profondément réfléchir sur sa vie, ses comportements, ses choix, son avenir. Mais aussi beaucoup d'informations non sourcées, balancées comme ça, pour le plaisir de l'autrice. Il y a aussi de nombreuses répétitions, des contradictions. J'ai adoré plusieurs passages et était très mal à l'aise devant d'autres qui étaient franchement superficiels.

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Juin 2023 - 291p. C'est bien le Orwell journaliste qu'on retrouve ici. Le même que dans Hommage à la Catalogne. Il s'est infiltré, malgré lui, dans le quotidien des miséreux. Il tire de cette expérience hautement immersive un texte qui explique. On comprend bien les quêtes répétitives et parfois honteuses des "trimards" : chercher un petit boulot, chercher un logement pas cher. Mais ce qui est le plus intéressant et plaisant, ce sont les descriptions d'Orwell sur ces compagnons de galère. Il nous les présente sans oublier les détails les plus révélateurs de leur personnalité. On sent déjà le grand écrivain, qui respecte vraiment ses personnages. Bien que là, dans ce livre, ce ne sont pas des personnages, mais de réelles personnes.

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Juin 2023 - 158p. Du bon et du moins bon. Du touchant et une once d'idées fourre-tout. Mais finalement ça reste construit. Au début je me demandais où cela menait. Et puis on finit par comprendre et on rejoint Yasmina Reza dans le cours d'eau de sa réflexion. Au final les personnages gagnent en profondeur et j'ai été surpris au bout d'environ 130 pages d'enfin les comprendre.
NB : Ce n'est pas du tout un recueil de nouvelle. Mais un roman à part entière.

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Juin 2023 - 151p. Une puissante réflexion sur l'altérité. Même quand l'autre est un non-humain. Même quand l'autre nous effrait au plus au point. Nastassja Martin nous rappelle avec risque et sans conformisme que les hommes ne sont pas les seuls occupants de la Terre. Elle le fait en racontant son histoire. De son traumatisme, on en tire une leçon. C'est ce que l'on doit appeler la résilience.

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Fin juin-début juillet 2023 - 72p. Un agréable moment passé en compagnie de ces gentilhommes et de ces dames comme il faut qui racontent des histoires de leur époque. On pénétre ainsi dans un salon du début du XVIIIème siècle et on a tout le loisir de mieux comprendre les relations des gens dans ces années là.

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Mai-juin-juillet 2023 - 245p. Des poèmes qui viennent de loin, de profond, de l'inconscient d'Arthur Teboul. Il y a forcément du nébuleux parfois et même de rares moments "ratés" (si on peut dire que l'écriture automatique puisse être ratée), mais il y a aussi très souvent de grands moments oniriques. Et l'intime qui pointe le bout de son nez, avec délicatesse.

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Juillet 2023 - 140p. C'est court, c'est extrêmement bien écrit, les sensations véhiculées par l'autrice nous arrive en uppercut à la figure. Les lieux me parlent, je suis originaire du versant sud de ce département évoqué dans ce livre. L'histoire mériterait d'être développée. Les personnages aussi. Mais c'était déjà très intéressant. Soit dit en passant, je perçois dès mon premier livre de Marie-Hélène Lafon lu pourquoi elle est la référence de Cécile Coulon.

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Juillet 2023 - 566p. Comment écrire un commentaire sur ce livre protéiforme ? Il mériterait d'avoir une analyse si poussée, que je ne m'y risquerai pas maintenant. J'ai réussi à aimer ce livre même dans ces imperfections, c'est pour dire.

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Juillet-août 2023 - 152 p. À fleur de peau, Ovidie se livre et dévoile à chacun.e une réalité personnelle et collective affligeante : les hommes hétérosexuels font souffrir. Tous les hommes hétérosexuels devraient lire ce livre, pour essayer de faire moins (plus du tout ?) de mal aux femmes. Ce livre se veut subjectif mais parvient à être plus universel qu'il n'y paraît. Il pourrait même devenir un classique de lecture féministe s'il était mieux organisé.

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De mai à août 2023 - 177p. Un ton, une atmosphère, la faculté de nous mettre en quelques mots dans la scène ou le moment. Une écriture juste mais sans fioriture. Des situations, des histoires universelles, sans recherche de chutes alambiquées.

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Juillet - août - début septembre 2023. 309p. Écriture extrêmement dense qui laisse paraître de très belles idées et une description touffue des paysages, des émotions, des ressentis, des personnages. Mais c'est trop long, trop aride, trop chargé pour vraiment lire avec fluidité. L'histoire est bien, mais le style est trop précis pour moi.