Mon Top 1957

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Pietro Germi était décidément très fort, capable de toucher à tous les genres, et même de faire l'acteur comme ici où il est plus que convaincant. "Le Disque rouge" est un mélo social comme seuls les Italiens savaient en faire, un drame familial où un petit bonhomme adorable finira inexorablement par vous laisser en larmes.

Cannes Classics a bien fait de lui donner une seconde chance car c'est un grand film trop peu cité parmi les immenses réussites du cinéma transalpin.

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Pour rester dans le cinéma italien, j'ai enfin pu découvrir ce film d'un metteur en scène un tantinet plus connu que Pietrangeli, un certain Federico Fellini.

Trêve de plaisanterie, que c'est fort, déchirant, cruel. C'est du mélo pur jus, mais de la race des flamboyants, pas des pleurnichards.

On se bat, on rit, on pleure, on tempête avec Cabiria, on voudrait juste la prendre dans nos bras pour la consoler et surtout la protéger.

Il y a parfois des rencontres magiques entre un rôle et une artiste, et là Giulietta Masina et Cabiria semblaient devoir se rencontrer et se confondre.

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Alors ici par contre ça pétille fort, et pas que dans le Champagne, le couple Cary Grant - Deborah Kerr fait dans la malice, l'élégance, la flamboyance.

Il suffit parfois d'un petit rien, comme passer de Michel Marnet à Nickie Ferrante, et soudain tu vois en Terry McKay la femme de ta vie...


Ce que je disais à propos du film original...

Quitte à enfin découvrir "Elle et lui" de Leo McCarey, autant faire d'une pierre deux coups et enchaîner le film de 1939 et son remake de 18 ans son cadet, en commençant par le plus ancien.

L'efficacité du récit vient clairement de la prise de risque, du mélange étonnant entre légèreté et gravité, et une fois n'est pas coutume, j'ai pris plus de plaisir dans la première partie, en mode comédie romantique succulente, que dans la seconde, mélodramatique et un peu trop appuyée à mon goût. Mais ma passion coupable pour le Champagne rosé n'est probablement pas étranger à l'affaire...

Du beau monde a travaillé sur ce film, Rudolph Maté et Edward Dmytryk entre autres, et ça se voit car le film est techniquement remarquable.

Je vais oser le dire, le talon d'Achille de ce très bel objet réside à mes yeux dans l'interprétation du duo Irene Dunne - Charles Boyer, à tel point que je n'ai jamais vraiment réussi à croire en leur histoire d'amour.

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Curieusement Alexander Mackendrick est un réalisateur resté dans les mémoires, avec pourtant à peine une dizaine de films à son actif et selon moi pour la plupart loin d'être inoubliables. Sa filmo continue d'être programmée dans des tonnes de cycles de cinéma de patrimoine, en particulier son "Tueurs de dames", sans que je ne comprenne vraiment pourquoi.

Alors j'avais laissé traîner ce "Grand Chantage" dans mes étagères depuis des années, et il faut avouer qu'il traine joliment ce gros coffret Wild Side. Mais truc incroyable il faut l'ouvrir pour réellement se régaler, car le film qui se trouve à l'intérieur est une sacrée expérience qui ne dit pas son nom, avec ses aspects de film noir archi-classique sans meurtre, avec sa manière classieuse de nous faire croire qu'un coup de théâtre va débouler dès la scène suivante. Mais non, jamais ceci n'advient car cette curiosité sait se contenter d'être beau, énigmatique, il fait partie de ces films où il ne se passe pas grand chose et qui pourtant vous scotche.

Un drôle d'objet donc, avec un duo d'enfer, Burt Lancaster et Tony Curtis, aussi énigmatique que ce récit qui m'a furieusement fait penser au "Gouffre aux chimères" de Billy Wilder. Ne me demandez pas pourquoi ce serait trop long à expliquer. Je peux juste vous donner envie en disant que ce sont deux grands films.

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"Les Sorcières de Salem" est à la fois un grand film politique et un grand mélodrame. Sa dénonciation du maccarthisme est d'une force indéniable, mais le souffle romanesque permet à ces 2h25 de n'être en rien un pensum allégorique.

Et quel bonheur de voir le couple Montand-Signoret se donner la réplique !

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Ce Chaplin n'est pas parfait, la mécanique est moins huilée que dans ses chefs-d’œuvre incontestés, la satire parfois un peu lourde, et pourtant j'aime beaucoup beaucoup ce film, probablement pour une seule raison : l'émotion que provoque sur moi le vieillissement de l'acteur, la fragilité qui va avec. C'est déchirant le temps qui passe car il n'épargne personne, pas même les génies...

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Même si cette adaptation de Zola n'est pas mon Duvivier préféré le Julien était tellement fort qu'il parvenait à faire de Gérard Philipe un acteur plus qu'honorable.

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Après avoir enfin découvert (et adoré) "Fat City" il était temps que je me livre à une autre séance de rattrapage, cette fois en compagnie de celui qui a signé mon film préféré sur la boxe, Robert Wise. Et je n'ai pas été déçu car même si ce "Marqué par la haine" est plus classique formellement que "Nous avons gagné ce soir", même s'il swingue moins, il est d'une grande efficacité, mis en scène au cordeau et interprété par un tout jeune Paul Newman parfait dans la peau de Rocky Graziano, tête brûlée que seul l'amour pouvait sauver.

NB : Amusant de voir Steve McQueen dans sa toute première apparition (plus que fugace) à l'écran.

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J'ai failli adorer ce film, et nul doute que ça aurait été le cas s'il avait fait une heure de plus, pour avoir le temps de développer son volet politique, volet qui semble être son axe principal en ouverture avant d'être abandonné très brutalement, de ne pas expédier certaines scènes, quitte à sonner faux, du redoutable polar qu'il est finalement. Moi qui n'arrête pas de hurler sur le cinéma actuel qui gonfle inutilement les durées, qui réclame très régulièrement de gros coups de gomme dans les scénarios, là j'ai affreusement regretté l'aspect trop esquissé de nombreux passages.

Mais quel bonheur malgré tout, Fritz Lang semblant bien s'amuser à balader ses personnages, et nous spectateurs par la même occasion, dans tous les sens.

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Je me rappelais très peu de ce Hitchcock, pourtant passionnant si on privilégie l'aspect psychologique au suspense ici peu présent et n'ayant finalement que peu d'importance.

Le « Hitch » s'intéresse en profondeur à la notion de culpabilité et dissèque en quelque sorte la façon dont s'orchestre une erreur judiciaire, comment un homme pas doué pour se défendre peut voir sa vie ruinée, et celle de sa famille avec. Ou comment la machine avance inexorablement face à l'individu muet.

La ressemblance comme preuve accablante...

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J'ai enfin pu découvrir cette curiosité signée Clouzot qui prouve une fois de plus qu'il savait décidément tout faire, même un film d'espionnage d'une rare complexité avec une distribution internationale pour le moins surprenante.

On sent bien qu'il galère pour tenir son récit, et pourtant ça fonctionne, du moins si l'on aime se perdre pour mieux retrouver son chemin.

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Preuve s'il en fallait une que l'art a bien souvent été en avance sur la société, et qu'on peut être un "révolutionnaire idéologique" sans l'être formellement.

Jean-Paul Le Chanois est comme souvent sage dans la forme mais ici pas du tout dans le fond : en 1957 il évoque, décrit par le détail l'accouchement sans douleur, en mettant au cœur de son récit ultra-documenté les femmes. Avec un Gabin qui règne sur tout ça, avec bonhommie et tellement de talent.

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Ritt politique...

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Henri Decoin est selon moi un cinéaste sous-estimé, il suffit de voir par exemple "La Vérité sur Bébé Donge " ou "Les Amoureux sont seuls au monde" pour s'en convaincre.

Mais ne sachant pas vivre sans tourner il a également accouché de nombreux films alimentaires, parmi lesquels quelques petits bonbons comme ce pétillant "Charmants Garçons", inoffensif mais délicieux, où Zizi Jeanmaire s'amuse et nous amuse.

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Vu récemment et pas noté donc. On va faire court : comme je vous le disais juste avant c'est "Duel dans le Pacifique" mais à la place de Lee Marvin on met Robert Mitchum, et à celle de Toshirô Mifune Deborah Kerr. A moins que ce ne soit l'inverse, à vous de choisir à qui de Marvin ou Mifune siérait le mieux le voile de Sœur Angela.

Non sans déconner c'est la même situation, et plutôt que de l'expliquer je vais laisser parler les synopsis :

- "Dieu seul le sait" : Quelque part dans le Pacifique… Seul rescapé d'un torpillage, le caporal Allison échoue sur une île qu'il croit déserte. Or, l'île a pour unique habitante soeur Angela, qui a survécu à la destruction de la mission catholique à laquelle elle appartenait. Les japonais débarquent sur l'île, les obligeant à se cacher et à s'entraider...

- "Duel dans le Pacifique" : Vers la fin de la guerre dans le Pacifique, un officier de marine japonais, rescapé d'un naufrage , s'est réfugié sur un atoll désert. Un matin, il voit un canot pneumatique échoué sur le rivage. Un soldat américain a débarqué à son tour… Sur l'île déserte, les deux ennemis s'opposent bien vite pour la possession des vivres et de l'eau douce soigneusement recueillie par le Japonais depuis des semaines.

C'est donc là aussi une histoire de différence, de deux êtres diamétralement opposés que les éléments hostiles vont obliger à s'apprivoiser, etc etc. Perso mon cœur balance en faveur du Boorman, plus abouti selon moi.

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Comme toujours Gilles Grangier ne fait de miracles en terme de mise en scène mais comme toujours il fait le métier, comme souvent Gabin a la gifle facile et comme souvent il fait d'un film mineur quelque chose qui se regarde avec grand plaisir.

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Au rayon romance italienne bien bien mélo (Ce qui n'est pas un gros mot dans ma bouche), je voudrais Luchino Visconti. Et à la clé une autre (plus relative celle-ci) déception, car malgré l'immense Marcello, la sublime "Gervaise de René Clément, Maria Schell, malgré Dostoïevski et une qualité esthétique indéniable, je n'ai jamais vibré ni souffert avec ces personnages, ni même été touché par la mélancolie ambiante.

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J'ose à peine l'avouer mais j'ai été déçu. Certainement parce que j'attendais trop du duo Stanley Donen - Audrey Hepburn qui m'avait précédemment envoyé si haut sur l'échelle du plaisir avec le grandiose "Voyage à deux"

Ça se laisse certes regarder mais le récit s'avère assez souvent laborieux et même la reine Audrey ne semble pas toujours s'y sentir très à l'aise.

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Beaucoup de mal avec les 2/3 du film (ce qui est forcément très long), mais la dernière partie est splendide, quand George Stevens accepte enfin de s'éloigner de la grande fresque à l'Américaine pour basculer dans de l'intime, de la douceur. Et ce couple, cet amour, mon cœur de midinette n'y a pas résisté...

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Au premier abord cette histoire de chasse aux bisons n'a rien de très sexy, et pourtant c'est à la fois assez spectaculaire et noir, et chose trop rare dans le western à mon goût, une étude psychologique pertinente des tréfonds de l'âme humaine.

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On pourrait classer ce John Ford comme un petit John Ford, au sens modeste du terme, et c'est justement tout ce qui fait l'intérêt de ce film qui attire instantanément la sympathie avec sa manière de ne pas se prendre pour un autre. Ça brasse les genres, traitant de sujets pas joyeux joyeux dans une ambiance de feel good.

A ranger à côté d'autres Ford très attachants comme par exemple le formidable "La Taverne de l'Irlandais" où John Wayne avait l'air de se régaler tout autant. On peut le comprendre car il a pour partenaire une certaine Maureen O'Hara.