Mon Top 1969

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« Est-ce que l'amour fait mal ? »

« – Tu es si belle. Quand je te regarde, c'est une souffrance.
– Pourtant, hier tu disais que c'était une joie ?
– C'est une joie et une souffrance. »

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Tous les réalisateurs français qui se revendiquent de Pialat sous prétexte qu'ils pratiqueraient le « réalisme » ou le « naturalisme », termes que celui-ci détestait (comme beaucoup d'autres choses) par ailleurs, feraient bien de se pencher entre autres sur cette "Enfance nue". Ils auraient peut-être alors la modestie de coupeur leur caméra et de retourner à la recherche d'un truc qui ne s'achète pas : le talent.

« J'espère que ce n'est pas un p'tit noir comme la dernière fois, j'n'en veux pas. »

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A chaque fois que je (re)découvre un Bresson,je suis fasciné. Fasciné par cette intégrité, par cette manière de ne rien céder, de refuser l'effet et d'en faire pourtant au spectateur bien plus que tous les films qui en sont bourrés.

Et c'est donc ainsi qu'il adapte Dostoïevski, avec rigueur. Et c'est bouleversant, comme la présence inouïe de Dominique Sanda.

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Autre rareté ressuscitée grâce à la restauration, "La Belle" est un film film profondément russe bien que réalisé par le lituanien Arunas Žebriunas.

Tout est ici esthétisme pour parler de politique, poésie pour évoquer la douleur, symbolisme dans chaque objet.

Inga Mickyte, sorte de Margarita Terekhova en miniature ou en "Miroir", est cette "Belle" soudain remise en question par l'arrivée d'un petit garçon différent qui lui servira de guide pour trouver où se niche la véritable beauté.

Inga est rêveuse, elle aime Alexandre Dumas, sa mère, regarder par la fenêtre, danser pour être admirée, partager la solitude d'un berger allemand (Je suis obsessionnel mais comment ne pas ici repenser à Tarkovski ?), Inga perd son innocence et part en quête du sens de la vie.

NB : La scène introductive, littéralement obsédante, est à l'image du film, soit vous admirez la seule prouesse technique, soit vous vous abandonnez dans un regard et une ronde qui vous arracheront les larmes.

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Tout simplement une dinguerie qui mérite bien son statut d’œuvre culte car rarement un fond aura autant rejoint une forme, rarement un film aura su évoquer l'horreur de l'Histoire en usant de subterfuges de mise en scène aussi radicaux, d'effets qui enferment, effraient le spectateur à bout de souffle dès l'entame. On reconnait ici la recherche permanente du cinéma tchèque de l'époque, qui frôlait souvent avec l'expérimental, le surréalisme.

Et qui de mieux que Rudolf Hrusinsky, au visage aussi inquiétant qu'un Peter Lorre, pour incarner ainsi le Mal aux portes de l'(in)humanité...

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Je n'ai pas le temps d'en dire plus mais que ça fait du bien des artistes turbulents, que ces sales gosses, ces empêcheurs de tourner en rond ont fait du bien au cinéma et à la société toute entière.

Un OFNI qui vous poursuit au-delà de sa 118ème minute...

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La branlette est un art majeur...

Foutraque, parfois prétentieux, souvent imparfait, mais surtout terriblement attachant. Si Nouvelle Vague et Surréalisme nous avaient fait un petit, il se serait appelé "Paris n'existe pas"

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Si on m'en donne plus des comme ça, je suis capable de passer un jour du stade de quiche à celui de fan de westerns.

Tout est classe ici : la mise en scène de Robert Mulligan, touche-à-tout qui ne se prend pour un autre, préférant le travail bien fait à la révolution, la musique de Fred Karlin, ce mélange troublant de douceur et de violence, et Gregory Peck bien entendu, mais là, en accolant Peck à classe, on frôle le pléonasme.

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Redécouvrir "Que la bête meure" de MONSIEUR Chabrol sur grand écran est un grand moment. Mais quand il vous est ensuite décrypté par le monument Jean Douchet, on passe au stade de moment inoubliable...

https://twitter.com/takeshi2922/status/1086636083641794560

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La première partie est presque légère, charmante, ce duel prenant la forme d'une dispute enfantine, où le mouvement du corps se substitue au langage. Puis tout bascule au moment du spectaculaire départ de l'île, et on se retrouve alors dans quelque chose de bien plus profond et même bouleversant sur la fin.

Boorman signe là un grand film sur l'amitié au-delà de tout, une ode universelle à la différence, ou plutôt sur ce que l’œil perçoit quand l'autre devient tout simplement un humain. ( « Un instant j'ai cru que c'était un Jap' » )

Inutile de dire que le duo Lee Marvin - Toshirô Mifune y est pour beaucoup dans la réussite du film, quelle géniale idée de casting !

NB : Impossible de ne pas faire le rapprochement avec "Dieu seul le sait" de John Huston, à moins que ce ne soit parce que j'ai vu ce dernier récemment.

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Je n'avais que peu de souvenirs de "Porcherie" et en le revoyant cette nuit j'ai bien failli le détester. Car le début comporte ce qui me dérange parfois chez Pasolini, ce côté poseur qui parle aux intellos, provocateur un brin démago, ces déclamations qui ont quand même pris un sacré coup de vieux.

Et puis soudain je suis piégé, fasciné par le ping pong entre Jean-Pierre Léaud et Anne Wiazemsky que je trouvais ridicule une minute plus tôt, la joute verbale entre Lionello et Tognazzi me fait définitivement rendre les armes. Parce que c'est d'une intelligence folle, chaque mot est à sa place, jamais gratuit. Ça c'est pour le fond, mais il y a la forme et certaines scènes, certains travellings sont dantesques.

Je n'y peux rien, c'est une époque du cinéma dont je vois les tics, mais c'est comme chez Rivette ou Garrel (qui a dû beaucoup regarder "Porcherie" pour arriver à sa "Cicatrice intérieure"), je finis toujours par être impressionné, par me dire que ces gens étaient des artistes chercheurs. Et c'est à ce titre qu'ils ont laissé une immense trace dans l'histoire du cinéma, et dans mon amour pour celui-ci.

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Noiret en Moujik Man, Sami Frey en Christ Man, Gainsbourg en Monsieur Drugstore, Delphine Seyrig en Marie-Madeleine, Montand, Bideau... Le tout dans un délire politico-apocalyptique de William Klein.

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Pop, expérimental, underground, documentaire à la "Chronique d'un été", la Nouvelle Vague transgenre (dans tous les sens du terme), drôle et dramatique, gore et pas catholique, barré et esthétique, par instants dadaïste, comme si "Grease" rencontrait l'Entr'acte de René Clair, Godard, John Waters et Argento.

Totalement imparfait mais tellement passionnant et touchant à force de tout oser, de se vautrer, puis de tenter à nouveau, encore et encore. Et tenez en passant il s'agit d'un des films de chevet de notre Bertrand Mandico national, ça vous pose le potentiel de dinguerie du bordel.

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Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée Edmée...

http://youtu.be/8izKvsmFBfA

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_avec_Louis_de_Funes/554004

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Joseph Losey dirigeant Elizabeth Taylor, Mia Farrow et Robert Mitchum dans un truc interdit au moins de 16 ans, c'est quelque chose de bien bien excitant sur le papier et pourtant j'étais toujours passé à côté.

Alors j'ai sauté sur l'occasion de la sortie en salles de la version (pas trop mal) restaurée pour rattraper cette lacune.

Le résultat est pour le moins étonnant : malsain, psychanalytique, dérangeant, cette "Cérémonie secrète" parle de sexe déviant, (comme souvent chez Losey) de trouble et / ou d'usurpation d'identité, il y a un côté thriller, même fantastique dans cette façon de semer des cailloux tout au long du récit pour poser des questions sans jamais réellement y répondre.

On pense forcément au Polanski époque paranoïaque (sensation renforcée par la présence de Mia Farrow qui sortait tout juste de "Rosemary's Baby) mais surtout à Cronenberg, prince du trouble et du "faux-semblant(s)", qui a dû dévorer ce film malade et un brin sadique.