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Poètes francophones : préférences

Un livre par auteur.
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12 livres

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus de 9 ans

Fables
7.7
1.

Fables (1694)

Sortie : 1678 (France). Poésie

livre de Jean de La Fontaine

Shâhin a mis 10/10.

Annotation :

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
(...)
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
(...)
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

Les Fleurs du mal
8.2
2.

Les Fleurs du mal (1857)

Sortie : 25 juin 1857. Poésie

livre de Charles Baudelaire

Shâhin a mis 10/10.

Annotation :

"Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
- Mais le vert paradis des amours enfantines,

L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l'animer encore d'une voix argentine,
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?"

Alcools
7.6
3.

Alcools (1913)

Sortie : 1913 (France). Poésie

livre de Guillaume Apollinaire

Shâhin a mis 9/10.

Annotation :

"J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends"

Illuminations
8.2
4.

Illuminations (1886)

Sortie : 1886 (France). Poésie

livre de Arthur Rimbaud

Shâhin a mis 9/10.

Annotation :

"J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi."

L'Imitation de Notre-Dame la Lune · Les Fleurs de bonne volonté
7.8
5.

L'Imitation de Notre-Dame la Lune · Les Fleurs de bonne volonté (1886)

Sortie : 2001 (France). Poésie

livre de Jules Laforgue

Shâhin a mis 8/10.

Annotation :

Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent !...
La Toussaint, la Noël, et la Nouvelle Année,
Oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !...
D'usines...
On ne peut plus s'asseoir, tous les bancs sont mouillés;
Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,
Tous les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
Et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine !...

Ah, nuées accourues des côtes de la Manche,
Vous nous avez gâté notre dernier dimanche.

Il bruine ;
Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées
Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine.
Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles
Des spectacles agricoles,
Où êtes-vous ensevelis ?
Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau,
Gît sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau.
Un soleil blanc comme un crachat d'estaminet
Sur une litière de jaunes genêts,
De jaunes genêts d'automne.
Et les cors sonnent !
Qu'il revienne ...
Qu'il revienne à lui !
Taïaut ! Taïaut ! et hallali !
O triste antienne, as-tu fini !...
Et font les fous !...
Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,
Et il frissonne, sans personne !...

Allons, allons, et hallali !
C'est l'Hiver bien connu qui s'amène;
Oh ! Les tournants des grandes routes,
Et sans petit Chaperon Rouge qui chemine !...

Romances sans paroles
7.8
6.

Romances sans paroles (1874)

Sortie : 1874 (France).

livre de Paul Verlaine

Annotation :

"Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante
C'est la nôtre, n'est-ce pas ?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s'exhale l'humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas ?"

Connaissance de l'Est
7.5
7.

Connaissance de l'Est (1900)

Sortie : 1900 (France). Poésie

livre de Paul Claudel

Shâhin a mis 9/10.

Annotation :

"Au temps qu’il ne peut plus naviguer, le marin fait son lit près de la mer : et quand elle crie, comme une nourrice qui entend le petit enfant se plaindre, dans le milieu de la nuit il se lèvera pour voir, n’endurant plus de dormir. Moi de même, et comme une ville par ses secrets égouts, mon esprit, par la vertu vivante de ce liquide dont je suis compénétré, communique au mouvement des eaux. Durant que je parle, ou que j’écris, ou repose, ou mange, je participe à la mer qui m’abandonne ou qui monte. Et souvent à midi, citoyen momentané de cette berge commerciale, je viens voir ce que nous apporte le flot, la libration de l’Océan, résolue dans ce méat fluvial en un large courant d’eau jaune. Et j’assiste à la montée vers moi de tout le peuple de la Mer, la procession des navires remorqués par la marée comme sur une chaîne de toue ; les jonques ventrues tendant au vent de guingois, quatre voiles raides comme des pelles, celles de Foutchéou qui portent ficelé à chaque flanc un énorme fagot de poutres, puis, parmi l’éparpillement des sampans tricolores, les Géants d’Europe, les voiliers américains pleins de pétrole, et tous les chameaux de Madian, les cargos de Hambourg et de Londres, les colporteurs de la côte et des Iles. Tout est clair ; j’entre dans une clarté si pure que ni l’intime conscience, semble-t-il, ni mon corps n’y offrent résistance. Il fait délicieusement froid ; la bouche fermée, je respire le soleil, les narines posées sur l’air exhilarant. Cependant, midi sonne à la tour de la Douane, la boule du sémaphore tombe, tous les bateaux piquent l’heure, le canon tonne, l’Angélus tinte quelque part, le sifflet des manufactures longtemps se mêle au vacarme des sirènes. Toute l’humanité se recueille pour manger. (...) Le niveau régulateur s’exhausse ; toutes les bondes de la Terre comblées, les fleuves suspendent leur cours, et mélangeant son sel à leurs sables, la mer à leur rencontre s’en vient boire tout entière à leurs bouches. C’est l’heure de la plénitude. Maintenant les canaux tortueux qui traversent la ville sont un long serpent de barques amalgamées qui s’avance dans les vociférations, et la dilatation des eaux irrésistibles détache de la boue, allège comme des bouchons les pontons et les corps-morts."

Amers
8.2
8.

Amers (1957)

Sortie : 1957 (France). Poésie

livre de Saint-John Perse

Shâhin a mis 9/10.

Les Chimères
8.2
9.

Les Chimères (1854)

Sortie : 1854 (France). Poésie

livre de Gérard de Nerval

Shâhin a mis 9/10.

Annotation :

"Νη καλιμερα, νη ωρα καλί.

Le matin n'est plus ! le soir pas encore !
Pourtant de nos yeux l'éclair a pâli.

Νη καλιμερα, νη ωρα καλί.

Mais le soir vermeil ressemble à l'aurore,
Et la nuit, plus tard, amène l'oubli !"

Les Regrets
6.9
10.

Les Regrets (1558)

Sortie : 1558 (France). Poésie

livre de Joachim Du Bellay

Shâhin a mis 8/10.

Annotation :

"Vu le soin ménager dont travaillé je suis,
Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t’ébahis souvent comment chanter je puis.

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis,
Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante;
Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante :
Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

Ainsi chante l’ouvrier en faisant son ouvrage,
Ainsi le laboureur faisant son labourage,
Ainsi le pèlerin regrettant sa maison,

Ainsi l’aventurier en songeant à sa dame,
Ainsi le marinier en tirant à la rame,
Ainsi le prisonnier maudissant sa prison."

Poésies complètes
8.1
11.

Poésies complètes (1461)

Sortie : 1461 (France). Poésie

livre de François Villon

Shâhin a mis 8/10.

La Fable du monde
7.8
12.

La Fable du monde (1938)

suivi de Oublieuse mémoire

Sortie : 1938 (France). Poésie

livre de Jules Supervielle

Shâhin a mis 9/10.

Shâhin

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