The Golden Age of Hip-Hop Albums

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Subliminal et fondant, le hip-hop de A Tribe Called Quest est une drogue douce et dure à la fois, qui s'adresse à l'âme et aux poils érectiles sans passer par le cerveau. L'addiction est instantanée et sans rémission possible. Et c'est très bien comme ça.

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Foutraque et rentre-dedans. Les Beastie lâchent tout et c'est une claque énorme. Qu'une même bande, aussi à l'aise avec un sampler qu'avec des amplis, ponde le groove hippopotamesque de 'So What'Cha Want' puis dégoupille dans la foulée une grenade punk comme 'Time for Livin'' fut en outre une sacrée révélation. Du grand écart stylistique considéré - et pratiqué - comme un des beaux-arts. Jamais plus un disque n'élargira comme celui-là mes horizons musicaux.

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Apogée de la production pléthorique du Wu-Tang 90s, ce disque intégralement produit par le grand RZA est à l'image de sa pochette : tranchant comme un katana, vaste et glacial, sombre et hostile comme l'espace intersidéral.

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Le Bob Dylan du rap ? Un premier disque parfait.

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Reportage en zone de guerre, au coeur des ghettos, au coin de rues désolées, sous les piles taggées de ponts lépreux, sur les sièges défoncés de carcasses calcinées, ce disque a un goût de cendres, de sueur et de gnôle. Un monument du rap hardcore. (Et le plus beau son de caisse claire de l'histoire du rap.)

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Virtuoses du freestyle, voire du hors-piste, trois kets se la jouent gangsters déjantés sur des tracks mortels (Grazzhoppa for ever !) et placent brièvement Bruxelles sur la carte du rap. Un disque belge ET dangereux. (Tout arrive.)

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Gros succès commercial, ce premier album est un peu snobé par les puristes. Tant pis pour eux. Dans le genre G-funk suave et moelleux, il est la référence.

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Les productions lugubres et envapées de DJ Muggs sont sans pareilles pour planter le décor d'une Californie plongée dans les ténèbres. Les cordes pleuvent, les sirènes hurlent, les flingues fument, les cendres brasillent, B-Real nasille, on ferme les yeux, on expire et on se pâme.

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Afrocentrisme et breaks funky. Cet album lettré et groovy, le plus politique et le plus musical de la liste, ajoute un nouveau chapitre, extrêmement brillant, à l'histoire de la "great black music".

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Supergroupe associant Prince Paul et RZA à deux illustres inconnus. Bénéficiant d'une production magnifique, où les beats assassins se parent de mille détails gothiques (violon crissant, piano désaccordé, choeurs et cris de vierges en nuisette), '6 Feet Deep' invente à lui seul le rap horrifique ou horrorcore. Dans le genre dérangé du cerveau, personne, depuis, n'a fait pire.