Cover Top 10 - 1968

Top 10 - 1968

Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :

"L'étrangleur de Boston" de Richard Fleischer
"La mafia fait la loi" de Damiano Damiani
"Profond désir des dieux" de Shohei Imamura

Liste de

10 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus d’un an

2001 : L'Odyssée de l'espace
8
1.

2001 : L'Odyssée de l'espace (1968)

2001: A Space Odyssey

2 h 40 min. Sortie : 27 septembre 1968 (France). Aventure, Science-fiction

Film de Stanley Kubrick

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

De l’invention de l’arme dans le désert fauve de la préhistoire au combat titanesque avec un ordinateur Cyclope, des somptueuses valses astrales à l’empyrée où la mort permet une renaissance matricielle, Kubrick associe le temps et l’espace comme les deux rimes d’un poème psychédélique et rend au cinéma sa vocation mythique. Aucun film ne laisse aussi fourbu, drogué, subjugué, impuissant à communiquer son expérience mais conscient d’avoir éprouvé le vertige infini de l’homme face à son propre mystère.

Il était une fois dans l'Ouest
8.5
2.

Il était une fois dans l'Ouest (1968)

C'era una volta il West

2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Contrairement à ce qu’alléguèrent les puristes, cette saga grandiose ne sonne pas la négation du western mais sa transfiguration, en conjuguant la lenteur lancinante du cinéma japonais, le dépouillement du néoréalisme italien et le sens du décor hollywoodien. Le génie de l’ornementation – véritable chorégraphie de la mort, de la vengeance et de la traîtrise – s’y accorde au lyrisme emphathique d’une plainte funèbre sur la fin des mythes de l’Ouest sauvage. Rarement chant du cygne fut si beau.

Rosemary's Baby
7.6
3.

Rosemary's Baby (1968)

2 h 16 min. Sortie : 17 octobre 1968 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Roman Polanski

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Complot contre l’innocence. Les sorciers de Manhattan tissent leur toile autour de la fragile Rosemary, dont la suspicion relève peut-être de la paranoïa, et dont le cauchemar intangible pénètre les zones enfouies du subconscient. La terreur pure envahit une bâtisse victorienne au passé plus que funeste. L’écran est peuplé de monstres ironiques qui prennent le visage de mémères confectionnant de terribles desserts. Et la comptine du générique devient à la fin du film la berceuse de Belzébuth.

Je t'aime, je t'aime
7.1
4.

Je t'aime, je t'aime (1968)

1 h 34 min. Sortie : 24 avril 1968. Drame, Science-fiction

Film de Alain Resnais

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Pour aimer ce film, qui téléscope un passé si simple, un futur bizarrement antérieur et un présent heureusement continu, il faut aimer le temps. Saynètes et associations de mouvements y forment un ensemble kaléidoscopique qui nous déroute puis nous rattrape par une pirouette. La raison scientifique la dispute à l’onirisme, la survie passe par l’imaginaire, le récit est un jeu permettant de supporter l’inéluctable du conditionnement. Une œuvre follement libre et stimulante, riche et originale.

La Nuit des morts-vivants
7.4
5.

La Nuit des morts-vivants (1968)

Night of the Living Dead

1 h 36 min. Sortie : 21 janvier 1970 (France). Épouvante-Horreur

Film de George A. Romero

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le grossier shérif, les gens insensibles de la télévision, les bureaucrates de Washington survivent, et la famille, le héros, les valeurs traditionnelles de l’Amérique mordent la poussière. Ce cauchemar cru a donc valeur de parabole : entrailles, chairs dévorées, corps mutilés touchent le nerf d’une époque malade, le monde s’effondre tandis que l’image se désintègre en photogrammes isolés, et le réalisme brut qui se substitue au gothique attendu est celui de la menace la plus contemporaine.

L'Enfance nue
7.6
6.

L'Enfance nue (1969)

1 h 23 min. Sortie : 22 janvier 1969. Drame

Film de Maurice Pialat

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

François est un bloc de souffrance muette, dite, montrée, touchée du doigt, avivée par le regard de la caméra, mais jamais expliquée. Pas de regret dans son regard, ni de haine ou d’indifférence. Épousant cette incompréhension mate, Pialat travaille à la désarticulation des plans, à leur totale indépendance. Ce premier film d’une lancinante douleur nous redit sans cesse que si le monde existe sans nous, il nous échappe comme le jeune héros ne cesse de s’échapper de là où on tente de l’enfermer.

La Honte
7.7
7.

La Honte (1968)

Skammen

1 h 43 min. Sortie : 30 avril 1969 (France). Drame

Film de Ingmar Bergman

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le maître poursuit sa douloureuse traversée des ombres – à cette époque, c’est peu dire que son inspiration est noire. Un homme et une femme se voient propulsés au sein d’une guerre incompréhensible qui ébranle les fondements de leur humanité. Effondrement moral, silence de l’artiste perdu devant une réalité qu’il ne maîtrise plus, conception démystifiée de la vie qui met au premier plan le corps et les pulsions... : joyeux programme, mais sans complaisance ni dramatisation, brutal et essentiel.

Le Plongeon
7.8
8.

Le Plongeon (1968)

The Swimmer

1 h 35 min. Sortie : 18 septembre 1968 (France). Drame

Film de Frank Perry

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Maillot de bain moulant et pieds terreux, Lancaster (superbe) débarque dans le backyard d’une résidence huppée du Connecticut. Départ d’une intrigue conceptuelle où sont démontés l’hypocrisie sociale, le mensonge, le délaissement, la vanité d’une vie vouée à la consommation. Cette quête aux multiples niveaux de lecture fait s’interroger sur les notions de fantasme, de folie, d’aliénation, et convoque les concepts du nouveau départ et de la jeunesse éternelle. On conviendra que ce n’est pas rien.

Mémoires du sous-développement
7.2
9.

Mémoires du sous-développement (1968)

Memorias del subdesarrollo

1 h 37 min. Sortie : 16 avril 1974 (France). Drame

Film de Tomás Gutiérrez Alea

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Suivre une heure et demie durant les macérations critiques et désabusées d’un intellectuel bourgeois déçu par son héritage social et par le bilan castriste n’est a priori pas ce qu’il y a de plus sexy. Fort d’une verve stimulante tenant autant de la satire que de la déploration, Alea dépasse pourtant la dimension théorique de son sujet, organise une vivante réflexion sur l’actualité de la révolution, et témoigne d’une assimilation parfaitement maîtrisée des recherches sur l’expression filmique.

Le Démon des femmes
6.9
10.

Le Démon des femmes (1968)

The Legend of Lylah Clare

2 h 10 min. Sortie : 16 avril 1969 (France). Drame

Film de Robert Aldrich

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Au début, l’héroïne arpente rêveusement le Walk of Fame de Hollywood Boulevard, et l’ironie d’Aldrich revêt une dimension pathétique. À la fin, une horde de cerbères affamés transforme une innocente publicité domestique en cauchemar carnassier, et souligne explicitement la métaphore : c’est bien l’envers sordide du décor, sa mégalomanie, sa vulgarité, sa gloutonnerie funèbre et autiste que creuse l’auteur, en prenant un plaisir pervers à cultiver l’indistinction entre le réel et l’illusion.

Thaddeus

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