Top 10 Films selon lhomme-grenouille

Annotation :

Ce film là, je pense qu'il restera au sommet de mon top des films préférés.
A vie.

La première fois que je l'ai vu, je ne savais pas quoi en penser. Et puis, au fur et à mesure des jours et des mois, il s'est mis à me travailler. Il m'a tellement travaillé que j'ai été amené à le revoir une deuxième fois et là, ce fut la révélation.

Ce que je trouve d'unique dans ce film, c'est cette capacité à parvenir à jouer de l'énigme par l'épure et tout cela au service d'un cheminement qui nous montre à quel point nous ne sommes rien face à la mécanique de l'univers, mais en même temps à quel point on occupe une place de spectateur conscient qui fait de nous des êtres à part.

Depuis je ne suis jamais retombé sur une œuvre capable d'avoir une telle hauteur de vue.
Un pur chef d’œuvre à mes yeux.
MON film.

Annotation :

Encore de la science-fiction au sommet de classement, mais comment faire autrement ?
Ce genre fait partie de ceux qui permettent de générer les meilleurs questionnements métaphysiques, et à ce petit jeu-là "Blade Runner" se pose comme une pièce maitresse.

Mais au-delà de ce qui est dit, il y a aussi tout ce que ce film est parvenu à signifier. La survivance de la chair et de la vie au milieu d'un monde minéral et synthétique ; un monde écrasant et étouffant. Mais aussi et surtout la capacité à donner vie aux choses sitôt on laisse un minimum la vie et la création s'exprimer. Car ce film est presque l'antithèse d'un film kubrickien. Chacun y a mis sa patte et sa personnalité : de Vangelis dans sa composition très marquée aux improvisations de Rudger Hauer que Scott a eu l'intelligence de laisser s'exprimer.

J'entends d'ailleurs parfois des voix s'insurger contre Scott ; contre le fait qu'il n'est pas un vrai auteur et qu'il n'est au fond qu'un orchestrateur de talents qui ne sont pas le sien. Face à cela j'aurais tendance à justement répondre cela : le talent de Scott, sur des films comme "Alien" ou ce "Blade Runner" n'a-t-il justement pas été d'être capable de mettre en symbiose tous les talents qu'il avait à sa disposition pour leur permettre de transcender le matériau premier qui était à leur disposition ?
...Ma question est, vous l'avez compris, bien évidemment totalement rhétorique. ^^

Annotation :

Difficile de ne pas évoquer David Lynch dans les premiers films de mon classement, et notamment ce "Lost Highway" en particulier.
Ce film, c'est celui qui m'a pleinement ouvert à cette voie qui consiste à transmettre les choses à travers les spécificités propres au médium cinéma.

L'intérêt de "Lost Highway" est au-delà de l'histoire qu'il raconte. Il se trouve dans le sentiment qu'il triture, dans le miroir qu'il tend, dans le jeu habile qu'il opère avec les codes.
Tout ça n'est pas gratuit. Tout ça c'est pas de la simple insolence à vouloir casser les règles de papa comme ont pu le faire les trublions de la Nouvelle vague. Non, il y a au bout de ce film une transmission qui s'opère et qui ne peut se résumer par la seule diégèse ou les seuls mots.
Pour le coup, on a vraiment à faire là à du pur cinéma jusqu'au-boutiste. Et j'adore ça.