Top 15 Bandes Dessinées qui auraient mieux fait de ne pas survivre à leurs auteurs

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Spirou, c'est l'exemple typique de la création de studio, une commande de Jean Dupuis pour Rob-Vel qui est reprise en 1940 (Rob-Vel emprisonné) puis 1943 par Jijé, l'auteur maison qui le refilera comme toutes ses autres séries en 1946 à un de ses étudiants prometteurs, un certain Franquin, comme quoi, parfois, les reprises ont du bon.
Seulement, Franquin s'emmerde, pis Gaston est quand même plus bandant, du coup, ça dégénère, Fournier en 1968, c'est moyen mais gentillet, Cauvin au début des 80s, c'est très mauvais mais c'est très bref et puis Tome et Janry, de 1982 à 1998, les derniers sont affreux mais avant on peut en sauver quelques-uns, l'enfer ne commence vraiment que juste après.
2004 : Munuera et Morvan pour le seul album de la série que j'ai esquivé, du coup, j'ajoute le suivant, une horreur complète, à fuir à toutes jambes.
Depuis 2010 ce sont le très mauvais Vehlmann et le d'ordinaire plus talentueux Yoann qui s'y collent et parviennent courageusement à ne jamais relever le niveau abyssal proposé par leurs prédécesseurs, en soit, un petite gageure.

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Déjà après Astérix chez les Belges, la poursuite sans Goscinny n'était pas forcément une bonne idée et la descente aux enfers des derniers albums nous laissait au moins espérer un enterrement dans les formes.

Malheureusement, profitant d'un vieillard visiblement diminué (cf les dits albums), une bande de banquiers sans vergogne ont désigné deux pigeons pour aller au casse-pipe : Jean Yves-Ferry, parfaitement incapable de comprendre l'esprit de la série ou même de réussir un seul calembour douteux et ce pauvre Didier Conrad victime ici, j'ose l'espérer, davantage du cahier des charges que d'une perte complète de talent, ce que le résultat laissait aussi envisager.

Mais sinon, parvenir du premier coup à atteindre l'invraisemblable nullité du ciel lui tombe sur la tête est comme un petit exploit en soi, les sportifs apprécieront.

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Egard P. Jacobs meurt en 1987, que Bob de Moor termine ses trois formules du prof Sato, pourquoi pas, pour le reste, passée une première tentative médiocre mais pas complètement honteuse de Van Hamme en 1996, les monstruosités s'enfilent comme des perles depuis lors et vu le succès incompréhensible de la chose, ce n'est pas prêt de s'arrêter...

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Je ne sais pas qui a eu ce soubresaut d'élémentaire pudeur en rebaptisant la série avec un "d'après Morris" (disparu en 2001) toujours préférable au mensonge éhonté, mais en vrai, la dignité humaine exigeait surtout de ne pas commettre cet album et tous ceux qui suivirent et qui suivront, sans même parler des derniers de Morris qui n'était visiblement plus en état de se défendre, même que c'était déjà bien assez triste sans en rajouter une couche.
Verdict commercial : deux fois plus de ventes qu'un Morris, tout est normal.

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Peyo meurt en 1992, son assistant et son fils reprennent le filon devenu particulièrement juteux sans jamais parvenir à approcher ne serait-ce que l'ombre du talon du maître, au scénario comme au dessin.

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Peyo avait arrêté la série en 1978, son fils n'attend même pas qu'il refroidisse pour réveiller le cadavre dès 1993 avec un tome que, Dieu merci, je n'ai pas eu l'occasion de subir. C'est Pascal Garray qui s'essaie à l'imitation, et c'est fou comme c'est difficile, en vrai, de dessiner comme Peyo.

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Depuis 1970, Peyo avait enterré la série de ses débuts après 13 albums, tous des chefs-d'oeuvre. Dès 1994 Delporte essaie de remettre ça sur pied avec Alain Maury, le fameux assistant qui reprend aussi les Schtroumpfs, très vite, le fiston vient mettre son grain de sel, c'est bien entendu un désastre complet.

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Willy Vandersteen meurt en 1990, son assistant Paul Geerts qui dirigeait déjà la série depuis quelque temps reprends le flambeau puis Marc Verhaegen au numéro 272 et encore un autre duo après, on approche les 330, c'est la malédiction des studios, comme pour Peyo, à un moment il faut choisir entre préserver l'oeuvre et sauver l'emploi de dizaines de types, Vandersteen disait clairement que cette dernière solution avait décidé de la continuité de l'oeuvre.

(Et sinon, j'oubliais, mais heureusement Garcia est là, depuis un an il y a un reboot, si, si... c'est là :
http://www.senscritique.com/bd/Bob_et_Bobette_Amphoria_tome_1/10858253#
Sur ce, je file vomir un petit peu...)

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En 1991, Will passe enfin la main sur une série qui l'aura plus emmerdé qu'autre chose pendant 35 ans, Fernand Dineur est mort en 1956, Tillieux en 1978 et Maurice Rosy est à la retraite, les derniers albums sentaient déjà le sapin, à un moment, est-il véritablement utile de s'acharner sur une charogne ?

(Et je vous épargne le spin-off sur Choc par le fiston de Will, encore un, ça devient trop douloureux...)

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Sorti un an avant sa mort voilà le dernier Buck Danny par Charlier, déjà, depuis que Victor Hubinon nous avait quitté dix ans auparavant, la série avait beaucoup souffert de l'arrivée de Bergèse au dessin qui va même tout reprendre tout seul assez vite, comme si tout cela avait le moindre sens...

(Je vous épargne une sorte de reboot vintage, Sabre sur la Corée parce que là, c'est juste de l'énorme n'importe quoi...)

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A la limite terminer le scénario commencé, pourquoi pas, mais un rapide regard sur la couverture vous montrera que la série a beaucoup souffert de la disparition de Victor Hubinon (malgré un remplaçant de luxe avec la parenthèse Jijé), alors sans le génie de Charlier, franchement, qui ça intéresse ?

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Le pire dans l'histoire, c'est que j'ai même une tendresse pour Laurent Verron, mais bon, franchement, les histoires du gosse pénible et du chien caractériel, sans le génie du trait et de l'histoire à la Roba, moi je dis qu'il pourraient bien respecter une période de deuil, il est enterré de l'année passée seulement, ce serait bien aussi d'arrêter de souiller sa mémoire.

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J'adore Greg, il a fait des milliers de trucs mais Achille c'était quand même son bébé bien à lui, avec le plus gros nez de la BD de gros nez, avec les plus abominables calembours honteux, avec des logorrhées parfaitement inimitable et bon, du coup, après 1999, essayer de l'imiter, ce n'était pas tout à fait l'idée du siècle. La bonne nouvelle c'est que la dernière tentative de résurrection en date (l'an dernier) a fait un gros bide que n'aurait pas méprisé ce bon Talon (Achille pour les dames) qui en connaissait un rayon.

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En 1968, Macherot n'est pas mort, loin de là, il a encore quarante années à subir cette paranoïaque clinique qui se devine déjà à la fin de ses séries les plus prestigieuses.
Alors, pour lui prouver que toutes les ignominies qu'il suppose ne sont pas seulement imaginaires, tout un lot de massacreurs vont s'attaquer à cette merveille : Dupa, Guilmard, Hubuc, DeGroot, Walli, Bom, même Greg se perdra un peu là-dedans.
C'est dommage, c'est le plus merveilleux petit monde de l'histoire de la BD mais croire que Dupa pouvait singer Macherot c'est comme de croire que Seron fait du Franquin ou que Sfar a du talent, c'est antinomique.

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En 1991 paraissaient les dernières images de Corto Maltes par Hugo Pratt qui allait mourir quelques années plus tard. La mauvaise nouvelle c'est qu'en octobre de cette année Casterman blasphèmera à tout-va avec une nouvel épisode par Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales, comme si quelqu'un pouvait retrouver le trait unique de Pratt... (même en tenant compte de la différence de support, ceux qui ont vu le dessin animée de Corto en tremblent encore...)

A l'automne aussi on prévoit un nouveau come-back de Tif et Tondu par Blutch, sans parler des reprises d'Alix (indépendamment d'Alix Senator), de Superdupont par Boucq (mais bon, ça on s'en fout pas mal), d'un projet de souillure du Corentin de Cuvelier, d'une nouvelle reprise de Chlorophylle et Clifton, d'un Bob Morane tout neuf, d'un Ric Hochet post-mortem et de plusieurs autres joyeusetés tributaires du tribunal de La Haye.

Et puis, en 2054, la BD connaîtra la journée la plus noire de son histoire, certains auteurs fourbes ont déjà déposé leur forfait par-devant notaire, ça s'annonce d'autant plus dégueulasse que Moulinsart risque de devancer l'appel en faisant fi des volontés d'Hergé pour quelques mois et ça promet d'être bien sale.