Orwell va plus loin que la simple fiction avec ce livre terrifiant. Lire 1984 est une expérience dans laquelle on ne cesse de s'interroger. On assiste aux évènements (minimes au final) en se plaçant en tant qu'acteur et de ce fait les questions surgissent en rafales.
On s'interroge sur cette société, on compare volontairement ou non avec celle actuelle, on analyse et l'on cherche des réponses. On s'interroge ensuite sur l'être humain, ses motivations, ses agissements, ses pensées... et l'on compare avec nos propres réflexions.
Rarement un livre aussi court n'aura produit autant de bouillonnement d'idées, n'aura généré de flux d'arguments aussi intense. 1984 est plus émulsif qu'un débat.
L'auteur y aborde les thèmes de manipulation des masses, de la maîtrise du pouvoir, de la résistance tant physique que mentale. Il y a bien plus de variété dans ce récit politique que l'on ne pouvait l'imaginer à la lecture du résumé voir même après la découverte des premières pages.
La fiction relatée ici est finalement simple (le seul reproche que l'on peut faire ?) , agrémentée de bien peu de fioritures, et sert finalement le développement d'un traité politique mais aussi de sciences humaines et sociales.
Cela se retrouve dans le style très direct lorsqu'il s'agit de décrire l'action mais plus disserte, plus profond quand il s'agit de réflexions et d'analyse.
Passionnant de bout en bout, Orwell nous livre ses peurs, celles d'un homme ayant vécu la première moitié du 20e siècle, marquée par les guerres mondiales et l'instabilité politique.