Cet homme va mourir.
Sans regrets, sans remords, sans peur.
Lui qui a traversé sa vie presque en spectateur, anesthésié par une maladie infantile qui l'a privé des passions humaines.
Lui qui n'a vécu qu'à travers les autres, par procuration, percevant grâce à ses proches les grandes émotions qui portent le monde, la foi, l'engagement, l'amour, la violence...
En attendant la mort, il se souvient. Les murs recrachent les voix entendues de ses amis, lui parlent tour à tour de l'assassin, du missionnaire, du vagabond. Leurs voix se mêlent à la sienne, dans un méli-mélo sans but ni début, ultime dialogue de celui qui ne sera bientôt plus avec ceux qui sont déjà partis.

Un œuvre pleine de poésie avec de superbes passages d'une belle philosophie. Difficile d'y entrer pourtant, car le mélange des "je" et des temps tant à perdre le lecteur : est-ce le narrateur qui parle, est-ce le souvenir de l'ami qui revient ? Pas de transitions, de longs paragraphes, à peine quelques guillemets pour trouver des repères.
J'ai dû relire trois fois les premières pages avant d'accepter de ne pas tout comprendre de prime abord, de me laisser porter par le courant, d'écouter, comme le narrateur le faisait avec ses amis, cette mélopée a priori sans sens mais qui s'avère cacher de vraies pépites.

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le 4 févr. 2012

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Nathayla

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