All Clear reprends là où Black Out s'était arrêté. Petit rappel donc : 2060, le voyage temporel est devenu une réalité. Réservé aux historiens qui l'utilisent pour approfondir leurs connaissances sur les divers évènements passés, ces voyages obéissent à quelques règles simples mais importantes. Une personne ne peut voyager qu'une seule fois à une période donnée. On ne peut pas voyager aux points de divergences, les évènements clés de l'Histoire. C'est dans ce contexte que nos héros (Polly, Eileen, Michael, Ernest, Mary) sont partis découvrir l'Angleterre du début de la seconde guerre mondiale durant la période du Blitz : l'évacuation de Dunkerque, l'évacuation des enfants dans le nord du pays et le blitz de Londres. Malheureusement les points de transfert ne fonctionnent plus et nos héros sont donc coincés. Dans le futur, Mr Dunworthy et Colins cherchent une solution pour ramener tout le monde, Black Out s'achevant sur l'arrivée de Mr Dunworthy à Londres en plein bombardement...
Le livre est toujours bien documenté et on suit la vie et le quotidien pas souvent raconté dans les livres d'histoires. Après un premier tome assez lent et très descriptif cette suite tape plus du côté enquête. Toutes les pièces savamment mise en place par Connis Willis s'emboite au fur et à mesure. Lentement mais sûrement, ce que l’on prenait pour des incohérences et paradoxes temporelles se révélant ne pas en être. Si l'on pouvait reprocher au premier tome de ne pas parler de ce qui se passe du côté d'Oxford pour le sauvetage des historiens, cette fois-ci les personnages de Colin et Mr Dunworthy sont mis plus en avant et participent à ce jeu de reconstitution des morceaux. De même si dans Black Out le coeur de l'action principale se déroulait en 1941 durant le blitz, on comprend enfin dans All Clear toute l'importance qu'ont Ernest et Mary. Et que dire des terribles Alf et Binnie qui s'avèrent bien plus important que de ce simple personnages secondaires perturbateurs.
Si l'on conserve l'aspect documentaire historique intéressant, All Clear conserve également le défaut de Black Out : un rythme lent. Si les morceaux se recollent bien au fur et à mesure avec de bonnes surprises pas vraiment attendues on regrette cependant que le gros de se recoupement ne se fasse grossièrement que dans le dernier quart du roman (qui fait dans les 930 pages).
Une excellente conclusion au diptyque Blitz qui en conserve aussi bien la qualité / richesse de documentation que le problème de rythme.