Paresseux gentleman cambrioleur

Avertissement aux fans de Martin Suter, en particulier à ceux qui ont un attachement particulier pour ses premiers livres (Small world, La face cachée de la lune, Un ami parfait ...) : le risque de déception devant son nouveau roman, Allmen et les libellules, est très élevé, au moins 8 sur l'échelle de Suter. L'histoire de ce gentleman cambrioleur, flanqué d'un acolyte-majordome guatémaltèque, se veut légère, fantaisiste et pétillante. Pourquoi pas ? Mais l'intrigue est vraiment très sommaire et l'humour rudimentaire avec des dialogues qui manquent singulièrement de flamboyance. On est plus proche de la bibliothèque verte que des aventures d'Arsène Lupin et l'on soupçonne très fort l'écrivain suisse d'avoir rédigé son roman d'une main paresseuse, l'autre agrippée à un cocktail désaltérant. Hum. Et dire qu'on nous promet au moins deux nouvelles histoires dont Allmen sera le héros, dans un esprit de feuilleton, qui pourrait malgré tout être agréable, si l'auteur veut bien se donner la peine de hausser le niveau. Pas question de l'envoyer six pieds Suter avant d'avoir lu, n'est-ce pas ?