Carton et polystyrène

La comparaison vaut ce qu'elle vaut, mais je pense qu'on ne peut pas y couper.
Donc : le Visiteur du Futur, en tant que série, m'a d'abord plu par son côté débrouille, son humour gentiment grassouillet, son scénario, ses personnages bien sûr, mais surtout, surtout par sa réalisation simple, honnête et malgré tout de qualité ; une réalisation qui s'étoffe au fur et à mesure, sans pour autant perdre l'humilité des premiers épisodes. Poursuivre la série en livres, pourquoi pas, c'est une bonne idée, à condition de respecter les éléments ci-dessus, transposés à un univers littéraire.
Malheureusement, je ne trouve pas que ce soit le cas. J'ai le sentiment d'un manque d'efforts, assez flagrant. D'un travail littéraire réduit à apporter des blagues et quelques descriptions à un scénario bien léger. Hélas, une bonne histoire ne peut pas se réduire à quelques adverbes et verbes de dialogues. Je trouve la forme très maladroite, en fait. Quel besoin y a-t-il de faire quasiment un paragraphe par phrase ? Quel besoin y a-t-il de faire souligner les grosses ficelles scénaristiques par le narrateur ? C'est vu et revu. Pour une série qui a toujours cherché l'originalité, ça la fout mal... Et puis l'adoption de Castafolte comme narrateur principal, ne m'a pas convaincue non plus.
Le caractère amateur, amusant et adorable au début de la série, est ici assez mal-venu, car entre temps le Visiteur s'est professionnalisé. Revenir aux bricolages des débuts donne un peu l'impression de nier tout le travail et le chemin accompli jusque-là. Et vraiment, c'est dommage... Enfin, tant pis ! Je place parfois mal mes exigences...