Bande dessinée et Art contemporain, la nouvelle scène de l'égalité

Résumé : Peut-on exposer la bande dessinée ? En 1967, lorsque pour la première fois en France, une institution importante, le Musée des Arts Décoratifs à Paris, organisa une large exposition consacrée à la fois à la bande dessinée et à l'art contemporain, le mélange des genres parut loin d'être évident. Sur plus de 250 pages, le catalogue aucun texterend compte de la réciprocité de leurs influences respectives. Pour vaincre les réticences, il y eut, dans les années 80, quelques tentatives pour mettre en scène de la bande dessinée transposée en trois dimensions. On élabora alors des scénographies-parcours qui oscillaient entre esthétiques du train fantôme et celle du mini-golf. Elles imposaient aux visiteurs de circuler autours d'éléments de décors reconstitués en volume, du bunker d'Enki Bilal à l'astrnef de Mézières et Christin. Quoique l'on puisse conclure de ces initiatives, nous faisons aujourd'hui le pari des oeuvres et prenons le parti stimulant de montrer celles-ci telles qu'elles sont; peu importe qu'elles soient exposées à l'horizontale, à la verticales, en plan incliné, au plafond, au sol ou sur les murs. Nous situerons les images dans une autre dimension pour faire de l'exposition, tout simplement, un moment de plus dans la vie de l'oeuvre. le catalogue sera une exposition en soi et traduira cette approche où la bande dessinée est traitée d'égal à égal.