Quelques travers mais ça reste du solide

Un bon roman à n’en pas douter. Ceci dit, après avoir lu tant de livres de cet univers, je crains que ce cinquième hors-série de Esslemont retombe dans quelques travers de ses premiers livres, qu’il avait su gommer efficacement dans le quatrième.


Ici les prémices n’ont jamais été aussi prometteuses. Une jungle profonde et épaisse, peuplées de tribus et de créatures, contrôlée par une puissante sorcière ? Des mercenaires et des soldats qui s’y enfoncent, s’y entremêlent et s’affrontent ? Un prince et une princesse s’alliant au mépris du danger ? Des Tiste Liosan continuant de jouer un discret mais important rôle ? Rien que ce setting ô combien plaisant offre de l’immersion et prouve combien ce monde avait encore des secrets à révéler après plus d’une quinzaine de livres.


Cela m’a aussi fait plaisir la fameuse Crimson Guard (bien que Kyle manque à l’appel), et surtout K’azz et Shimmer. Comme de juste, leur parcours au sein de cette jungle de Jacuruku constitue également pour eux une opportunité de se retrouver et de se redéfinir, tout comme de s’apercevoir que malgré leur expérience, ils peuvent encore être dépassés par les événements. Jatal et Andanii possèdent une dynamique intéressant et prouvent que même des personnes connaissant mieux les lieux peuvent être submergés par ses ramifications. T’riss effectue aussi des apparitions plus discrètes, et c’est sa « servante Seguleh » Ina qui se révèlera le mieux.


Mais quand je parlais des « travers », c’est-à-dire là où le bât blesse, je faisais référence à certains personnages plus « faibles ». Saeng et Hanu nous aident à nous familiariser avec les tribus locaux mais paraissent errer là où l’histoire souhaite qu’ils se rendent. Quant aux malazéens, même si les pouvoirs de Sour et Murk sont fascinants, je trouve que ce duo comique/stupide manque d’originalité et de substance, donnant la désagréable impression qu’il fallait respecter un quota de malazéens dans chaque histoire.


La force de ce roman repose à l’avenant sur les descriptions. Les scènes d’action, plus rares cette fois-ci, se révèle encore efficaces, et la jungle est dépeinte dans ses moindres détails, donnant lieu à des scènes souvent organiques et horrifiques (jusqu’au pauvre gars dévoré par des araignées). Tout comme le quatrième livre, assez d’éléments sont jetés pour annoncer une suite, et l’élément central, Ardata, joue ici un rôle plus symbolique mais prenant son sens dans les dernières péripéties.


Pas son meilleur, pas son pire, ce roman d’Esslemont reste une lecture solide, je l’aurais juste moins apprécié que beaucoup d’autres fans.

Saidor
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Collection simple de romans fantasy et Liste de livres lus en l'an 2021

Créée

le 16 mai 2021

Critique lue 35 fois

Saidor

Écrit par

Critique lue 35 fois

Du même critique

Shadow and Bone : La Saga Grisha
Saidor
7

De la YA fantasy, mais en bien

Les séries fantasy se multiplient ces derniers temps. Féru du genre, je ne peux que saluer le principe, toutefois je dois tempérer mon enthousiasme face à l’acceptation de l’âpre réalité : c’est un...

le 27 avr. 2021

14 j'aime

1

The End of Evangelion
Saidor
5

L'opposé de l'inverse donne l'égal

Ainsi s'achève "réellement" l'une des séries d'animation japonaise les plus cultes des années 1990. Une vraie fin pour satisfaire des fans mécontents par la première version, presque à juste titre...

le 16 juil. 2017

14 j'aime

1

Adventure Time
Saidor
5

Je n'accroche pas

Contrairement à Regular Show et Gumball, dessins animés que je déteste au plus haut point, j'arrive quand même à comprendre le succès de Adventure Time et je pense que si il faut regarder un dessin...

le 14 août 2015

12 j'aime

7