Empire's End conclut la trilogie de C. Wendig sur les mois suivant la destruction de la seconde Etoile de la Mort dans le système Endor. Le jeu Battlefront 2 arrive et apportera sans doute un éclairage sur les conséquences immédiates de ce revers décisif, notamment l'Opération Cinder, mais nous avons désormais en main la plupart des éléments permettant de comprendre comment l'Empire s'en est allé, pourquoi et de quelle manière il a pu, 30 ans plus tard, réapparaître sous les traits du Premier Ordre.
La montée en puissance depuis le premier tome est constante et Empire's End ose tout en matière de combats épiques et XXL, de corps à corps sanglants, de fourberies politiques, de révélations, de trahisons entre malfrats, de déchirements. Les personnages prennent singulièrement de la substance face à une adversité de plus en plus agressive. L'alternance des chapitres entre les différents protagonistes entretient un rythme satisfaisant et aucun ne tourne au pensum rapidement expédié pour retrouver un personnage plus intéressant (qui parle de Sansa et Tyrion ?).
Si Wendig maltraite salement ces personnages, il sait s'extraire de l'anecdote et résout ce que je craignais à la lecture du premier tome : il n'oublie pas l'univers et les articulations critiques qu'il se doit d'offrir au lecteur pour saisir les évolutions du contexte vers l'Episode VII, depuis l'importance de Jakku à la création de la Nouvelle République. Politique et difficile exercice de la démocratie, grands plans secrets, révélations et nouvelles clés de lecture font définitivement de la trilogie Aftermath une composition achevée, gritty, réaliste, ambitieuse loin de la naïveté des premiers films et qui sait entretenir le délicat équilibre entre les gros plans sur des trajectoires individuelles et des bouleversements galactiques irréversibles, avec ce qu'il faut de hasards et de coïncidences, sans doute voulues par la Force, pour devenir un grand roman d'aventures. En cela, il touche à l'essence même de Star Wars et de toute histoire héroïque, finalement, résumée par le célèbre mot de Churchill : "Never was so much owed by so many to so few".
Le fan service est très propre, les interludes bienvenus, les grandes figures honorées. Il n'est pas facile de faire parler Solo, Palpatine ou d'oser évoquer la destinée de Jar Jar Binks. Le clavier devait brûler les doigts de Wendig, c'est pourtant bien fait.
Et surtout, tout se résout et se conclut. Chaque personnage est traité, bouclé, intégré dans l'univers qui résulte de l'apocalypse impériale.
Enfin, les mystérieuses ouvertures et pistes révélées à la fin de la trilogie donnent envie d'y retourner, d'en savoir plus, avec en tête le souvenir de cette galerie attachante de héros improvisés, qu'il soient à la retraite, au front ou tombés au combat.
Sinjir, Norra, Temmin, Bones, Jas, Jom et même (surtout ?), Rae Sloane, we salute you.

VulcaseArkolax
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le 23 août 2017

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Lazar Baruk

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