Les Juifs à l'époque hellénistique II.

Le Deuxième Livre des Maccabées reprend les mêmes évènements que dans le premier livre, mais avec un style et un point de vue différents. Il remonte aux préliminaires de la persécution d'Antiochus Epiphane, narre les rivalités et luttes d'influences entre membres du clergé. Judas Maccabée le résistant présenté comme un ascète qui se nourrit de quelques herbes dans le désert.
Narration de l'installation des cultes païens (religion grecque). Récit pathétique du martyre d'Eléazar, le vieillard, et des sept enfants d'une mère héroïque, tous victimes de leurs refus de manger du porc.
Le persécuteur Antiochus Epiphane aurait eu tendance à se convertir au judaïsme peu avant sa mort. Victoires de "Maccabée" (non autrement désigné).

L'auteur de ce second livre est un apologiste, soucieux de servir le judaïsme par une philosophie de l'Histoire. Son oeuvre est précédée de deux lettres qui auraient été écrites par les Juifs de Jérusalem aux Juifs d'Egypte pour les encourager à célébrer avec eux la fête de la Purification du Temple, qui coïncide avec celle des Tabernacles. Elles sont surchargées de faits merveilleux sur le feu sacré au temps de Néhémie, le sort du Tabernacle et de l'Arche d'Alliance au temps de Jérémie.

L'auteur est un helléniste qui écrit pour des lecteurs de langue grecque (alors que le premier livre avait probablement été originellement rédigé en hébreu). Il prétend que son livre n'est qu'un abrégé de l'ouvrage de Jason de Cyrène, inconnu par ailleurs.

L'auteur, Juif rigoureux, souligne les vertus attachées au respect de la Loi par les personnages dont il parle. C'est dans ce livre que, pour la première fois, on trouve dans l'Ancien Testament l'affirmation d'une croyance à la résurrection, avec celle de l'efficacité de la prière et des sacrifices pour ceux qui sont tombés en état de péché. Le christianisme n'est plus très loin.

L'auteur connaît peu le théâtre des opérations et la topographie de Jérusalem. Son livre est probablement antérieur de peu à l'ère chrétienne, mais toujours avant la prise de Jérusalem par Pompée en 63 avant Jésus-Christ.

Le contraste entre les deux livres des Maccabées présente, pour un esprit moderne, l'opposition entre une recherche positive de la vérité historique (pour le premier livre) et la complaisance pour le fidéisme ouvert au merveilleux (pour le second livre). Mais cette lecture simpliste, courante chez les lecteurs "modernes" avides de condamner toute dérive irrationnelle, est moins sensible dans le détail des récits.

Ainsi se terminent les livres historiques canoniques de la Bible.