Gingo
7.5
Gingo

livre de Sarah Cohen-Scali ()

Paris. Futur proche. Après une rébellion contre Internet, la ville a été séparée en deux. D’un côté, les blancs : Des ultra-connectés vivant dans une société idéalisée où l’assistance numérique simplifie la vie dès la naissance. C’est simple, le Blanc n’est jamais seul, mais épanouie et loin des soucis. Une vie idyllique en somme. De l’autre, les bleus : Les déconnectés, les rebelles. Bref, les pestiférés de la société dépendant des blancs. Surveillée à outrance, le désir d’enfant est étudié jusqu’à plusieurs générations en arrière afin d’être sûre que le couple désireux ne possède pas le « gène de la rébellion ».


C’est sous cette société dystopique que Gingo commence. Ecrit pour un public jeune, le roman se veut humain et profond au style simple mais efficace et s’ancre très bien dans notre société contemporaine. J’ai surtout aimé la psychologie des personnages adultes qui est mise en avant, avec une mère active et actrice de sa vie et celle de son enfant. D’abord dépassée par la différence de Gingo, cette dernière fini par devenir une véritable lionne avec des questionnements intéressants et profonds. Ainsi, ce n’est pas les traditionnels adolescents qu’on aurait pu attendre dans ce type de dystopie jeunesse, mais bien les adultes. C’est qui me fait dire d’ailleurs que GINGO joue avec les frontières de son public. Tantôt adolescent, tantôt adulte.


Cependant, le roman souffre d’un défaut important à mes yeux qui m’a empêché d’avoir un vrai coup de cœur. Le manque de développement suite aux nombreux événements dans la Cité. Je ne comprends pas comment on peut, dès les premières pages, développer un univers si dense et rester autant en surface par la suite. Peut-être est-ce la faute au public visé ? C’est souvent ce que l’ont reproche à ce type de roman. Pour moi, ça m’a vraiment laissé sur ma faim.


Gingo est un roman qui bouscule la perception de l’Humain, des différences et de l’amour filial. Je n’ai absolument pas de sens maternel (et c’est même totalement abstrait pour moi), pour autant, j’ai vraiment été surprise des sentiments ressentis. Petite ombre, le traitement relativement en surface qui aurait mérité plus d’approfondissement avec un allongement d’une bonne centaine de pages. Mis à part ce petit point, il serait dommage de ne pas découvrir Gingo qui est une petite perle.


https://museaurania.wordpress.com/2019/12/13/gingo-sara-cohen-scali/

Musea_uranie
8
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le 15 déc. 2019

Critique lue 72 fois

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