Avec Goodbye Billy, Laurent Whale signe un thriller de qualité. Après s’être fait jeter du F.B.I., Dick Benton se voit affecté en tant que chef d’une équipe d’archivistes à la bibliothèque du Congrès. Une mise au placard en bonne et due forme ? Pas tant que cela, car cette équipe peu conventionnelle est affûtée et dispose de moyens et de connaissances impressionnants pour investiguer sur les secrets et les non-dits de l’histoire étasunienne ; ils se nomment eux-mêmes les Rats de poussière.

Ainsi, en enquêtant sur les origines d’un candidat républicain, ils vont tomber sur une fortune acquise de façon douteuse. Il y serait question de mafia, mais également d’un certain William H. Bonney, plus connu sous le nom de Billy the Kid. Seul problème : il aurait été abattu par le shérif Pat Garrett en 1881, alors pourrait-il encore intervenir en 1934 ? A moins que l’histoire ne soit pas celle qui est écrit dans les ouvrages sur le Far West.

D’autant que des descendants ou des individus ayant croisés le Kid commencent à se faire assassiner. Sans compter que l’équipe se trouve la cible d’individus qui pourraient être des gangsters ou des sbires d’une quelconque agence fédérale, à moins qu’il ne s’agisse des deux. Et pour compléter le tout, il semblerait qu’au sein même des Rats de poussières, certains membres ont de vieux contentieux à régler, mais avec qui ?

Le récit suit plusieurs trames narratives en parallèle, passant de nos jours avec Benton et les membres de son équipe à ceux qui sont bien décidés à leur mettre des bâtons dans les roues par tous les moyens, tout en remontant également au temps où, à partir de 1880, va s’inventer la légende de Billy the Kid, la vraie légende. Et cette construction est particulièrement réussie, car on peut facilement y croire. Ainsi, dans les ateliers d’écriture, on dit souvent que ce que le lecteur demande peut se traduire par « Mentez-moi, mais faites-le bien ». Ici, c’est documenté et la faille, si elle existe, ne m’est pas apparue.

Les scènes d’action sont nombreuses et ne lésinent pas sur la violence, sans la rendre outrancière. Le chapitrage est court, comme il se doit pour tout thriller qui se respecte et l’auteur manipule parfaitement les cliffhangers entre les différents moments-clés de l’histoire. Le style est propre et l’histoire se suit aisément tout en nous réservant assez de surprises pour rester fidèle au genre. La couverture des éditions Critic nous présente des plans annotés du Texas ainsi qu’une photographie d’époque du Kid. Particulièrement réussie, elle est l’œuvre de Ronan Toulhoat – serait-il parent avec L’orfèvre du roi Gradlon ? - qui nous donne réellement l’envie d’ouvrir ce livre. Au final, nous avons là un magnifique thriller historique.
Bobkill
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le 6 oct. 2014

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