Histoire romaine, livre I par Alligator
Critique du 14 mars 2010:
La lecture de ces premiers livres est fastidieuse. Le présent tome est volumineux. Mais la structure en petites parties permet facilement de faire des pauses. J'ai dû mettre une année à le lire. Est-ce que ce mode de lecture altère mon jugement? C'est fort possible.
Quoiqu'il en soit, j'ai le sentiment d'avoir lu plusieurs types de récit. Le style est volontiers sec, descriptif, austère et à certains moments Tite-Live se laisse aller à un certain lyrisme. Parfois j'ai même été considérablement ému par la beauté, la poésie du style. Bêtement, je n'ai pas eu le réflexe de noter ces passages.
La plupart du temps, c'est intéressant mais j'imagine que le non-amateur d'histoire s'en lassera très vite. Reste une histoire primitive romaine (jusqu'aux invasions gauloises) des plus passionnante en ce qui me concerne. Elle est compliquée. Les arcanes du pouvoir, la lente évolution des institutions politiques, sociales, culturelles et religieuses, les enjeux politiques sont explorés avec minutie.
Certes, Tite-Live cherche également à rendre son récit édifiant. Son trait est parfois pédagogique mais il ne lui déplait à plusieurs reprises de le parer d'atours poétiques pour chanter le nationalisme triomphant de Rome. Moraliste sur les bords, Tite-Live réussit tant bien que mal à montrer sage figure, à rester le plus en retrait possible mais l'on sent bien que c'est au prix d'efforts surhumains. Ou plutôt ceci : que rechercher chez un auteur antique les mêmes dispositions méthodologiques, déontologiques et intellectuelles que celles des historiens actuels relève du ridicule le plus vain. Prends ça dans ta gueule Alligator!
Aussi, c'est avec indulgence qu'il faut s'attacher à cette lecture. Profitez juste de ces mots, de ces réflexions vieilles de plus de 2000 ans. Ils viennent d'un monde pas si lointain. Cette étrange proximité ne peut que vous saisir, un trouble bien agréable, billet pour un voyage dans le temps.
Lisez les auteurs anciens au lieu de vous emmerder à lire les auteurs contemporains qui seront oubliés dans 50 ans.
Tite-Live est facile à lire. Les phrases sont plutôt courtes. Les notes de bas de page se révèlent indispensables pourtant (du point de vue technique, politique ou religieux par exemple).
