Deux pièces gracieuses mais superficielles, reposant sur un libertinage parfois fané, avec des personnages assez peu intéressants, jusqu’à ce que Musset fasse dialoguer les deux amants et se montre alors, subtil, raffiné et touchant.
On ne saurait penser à tout reste une comédie efficace, mais bien peu mémorable, tandis que la dernière scène d’Il ne faut jurer de rien, fait preuve d’un beau lyrisme, et donne enfin un peu de complexité aux personnages, notamment Cécile. Cette pièce renvoie à un thème qui pourrait sembler éculé (Valentin voulant prouver qu’une femme ne saurait être vertueuse) et à la littérature libertine du siècle précédent. Mais Musset en fait une variation intéressante, puisque les ruses du libertinage ne se jouent plus de l’amour authentique mais le prouvent, et que la jeune femme innocente n’est pas la plus naïve. Finalement, on se demande s’il s’agit d’une moralisation de certains thèmes trop scandaleux pour le prude dix-neuvième siècle, ou si cela montre une ambiguïté morale fondamentale, et Musset est assez habile en entretenant cette hésitation, plutôt qu’en assénant une vérité derrière un proverbe.