Un roman polyphonique remarquable

Le Caire, 2011. La révolution gronde place Tahrir. Alaa El Aswany, figure emblématique de l’insurrection égyptienne, raconte le destin d’une vingtaine de personnages au cœur du printemps arabe : Asma, la jeune enseignante qui refuse de se voiler. Le Général Alouani, tortionnaire et fervent soutien du pouvoir en place. Khaled et Dania, deux étudiants en médecine qui vivent un amour impossible.

Des personnages qui se croisent et incarnent autant de facettes de la révolution selon Alaa El Aswany. En plus de dénoncer la répression du gouvernement, l’auteur a fait preuve d’un courage admirable en descendant dans les rues du Caire aux côtés des étudiants musulmans, des bourgeois coptes et des communistes désabusés.

La pluralité des opinions et des trajectoires présentée par Alaa El Aswany s’oppose à la vérité unique prônée par le gouvernement égyptien. “J’ai couru vers le Nil” donne la parole aux manifestants opprimés et lève le voile sur les pratiques barbares de Moubarak : torture dissuasive, création de chaînes de fake news, assassinat des manifestants...

Interdit de publication et jugé devant le tribunal militaire pour son courage, sa force et son talent, Alaa El Aswany livre avec “J’ai couru vers le Nil” un roman polyphonique remarquable.

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