Après deux tomes dont l'intérêt allait crescendo, j'attaquais la lecture de ce troisième opus avec une voracité non dissimulée.
Mon intérêt allait être quelque peu douché par plusieurs points discutables :
L'auteur ne fait pas particulièrement preuve d'originalité dans sa trame narrative : "je suis un vampire guerrier qui vivait seul jusque là et une merveilleuse femelle me révèle à moi-même". On aurait pas déjà lu ça quelque part, non ?
On sent que ces romans sont particulièrement destinés à la gente féminine, tendance "j'ai une licence de psycho et j'aime me prendre la tête en lisant un roman d'amooour". C'est ainsi que l'on va retrouver, avec plus d'acuité encore, les hésitations sans fin d'une relation tumultueuse :
"-je suis un fou qui a trop souffert dans son corps et dans sa tête !
-mais je t'aime comme tu es !
-va plutôt chercher le bonheur auquel tu as droit avec mon frère !
-que dis-tu ?
-il est le mâle qu'il te faut.
-malgré ta faiblesse, tu es le mâle de ma vie !
-comment oses-tu me parler ainsi ?
-pardon, je ne savais pas à quel point tu avais souffert...
-mais tu ne peux pas comprendre !
-toi non plus !
-je m'en vais !
-tant mieux !
-je suis partie !
-reviens !"
Ca va un moment, mais ces tergiversations durent beaucoup trop longtemps à mon goût.
Le combat contre les éradiqueurs perd aussi un peu de son sel. On dirait qu'ils ne sont là que pour faire tapisserie et même si O subit sa fixation qui fragilise l'organisation, ce groupe demeure un simple punching ball. Et vu le nombre important de morts de part et d'autre par semaine (côté éradiqueurs et vampires civils), on se demande à quelle vitesse ils se reproduisent, sachant que ça n'a pas l'air très évident de procréer côté vampire et que les éradiqueurs ne sont pas choisis n'importe comment.

Heureusement, certains nouveaux personnages sont davantage développés (je pense à John et au révérend) et la fin est plus surprenante que d'ordinaire. L'histoire de Zadiste se révèle par lambeaux plaisants. Le côté torturé du personnage est le coeur du livre, en dépit de conséquences psychiques parfois un peu pénibles à suivre mais l'auteur ne travaille t-elle pas dans le milieu médical ?

Après une première moitié un peu longue par moments, je dois reconnaître que le dernier quart du livre ne se lâche plus : les révélations et retournements de situations apportent un regain d'intérêt bienvenu. JR Ward est prête à sacrifier certains personnages et le tout gagne en densité.

Au final, un tome un peu long au vu des développements proposés mais franchement haletant dans sa dernière partie qui assouvit la faim du lecteur de belle manière.
Apostille
7
Écrit par

Créée

le 19 avr. 2013

Critique lue 209 fois

Apostille

Écrit par

Critique lue 209 fois

D'autres avis sur L'Amant furieux - La Confrérie de la dague noire, tome 3

L'Amant furieux - La Confrérie de la dague noire, tome 3
Plume
7

Critique de L'Amant furieux - La Confrérie de la dague noire, tome 3 par Plume

Suite à l'enlèvement de Bella , le guerrier Zadiste se livre à une enquête violente et musclée qui confine au désespoir : la fureur à l'état pur. Il faut dire que Zadiste est instable, imprévisible...

le 28 mars 2011

1 j'aime

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Apostille
5

Vide dans l'espace et trou noir artistique...

J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins...

le 19 avr. 2014

86 j'aime

13

Les Garçons et Guillaume, à table !
Apostille
9

Guill'âme à nu...

Guillaume Gallienne est un acteur que j'apprécie beaucoup. Sa sensibilité à fleur de peau et la justesse des courtes interprétations, masculines ou féminines, qu'il livrait dans sa rubrique sur Canal...

le 26 nov. 2013

65 j'aime

10