Voici, comme son nom l'indique, un livre qui tente, dans un premier temps, une définition précise et exhaustive de l'Etat Social.
Définition encore jamais réellement formulée jusque là, alors même que sa pratique existe depuis des siècles et pas seulement en France, bien au contraire.

Une définition salutaire selon son auteur puisqu'il démontre ensuite combien les outils de l'Etat social (qu'il regroupe en 4 piliers: la protection sociale, la réglementation des rapports de travail, les services publics et les politiques économiques) demeurent aujourd'hui encore, malgré les coups de boutoir incessants qu'il subit, la seule alternative crédible à l'idéologie funeste du néo-libéralisme.

La leçon est d'autant plus intéressante qu'elle cherche loin dans l'Histoire à retrouver les concepts, les idées, les pratiques qui ont forgé ses modes opératoires.

Ramaux explicite pour le profane les différentes théories économiques et, à l'écart de tout dogmatisme, tente de garder le meilleur des contradicteurs du Capitalisme, (Marx, Keynes, etc…) tout en montrant aussi leurs limites.

L'Etat Social n'est donc pas un ouvrage d'économie technique (bien que largement étayé par des données statistiques et autres graphiques tous plus édifiants les uns que les autres) mais bien un manifeste politique. Avec comme point de mire la volonté de restaurer autant la maitrise du politique sur l'économique que les instruments d'une réelle démocratie. Ramaux démontre d'ailleurs parfaitement comment les deux sont liés.

Evidemment sera abordée la mondialisation économique, et sa folie dérégulatrice. La démolition en règle des traités qui ont, pour notre pire cauchemar, fondé l'union européenne.

Une lecture que je vous recommande chaudement donc, si vous voulez apprendre par exemple que près d'un tiers du revenu des français lui est versé par l'Etat (de quoi réhabiliter l'impôt et les cotisations en tout genre, parce qu'ils sont au fond un moyen terriblement juste et efficace de redistribuer les richesses) ou encore à comprendre que les fonctionnaires, aussi mal jugés soient-ils, produisent plus de richesse qu'ils n'en coûtent au pays. Et même un principe simple: l'Etat, contrairement à tout autre forme d'organisation privée, reverse intégralement les sommes qu'il perçoit au bénéfice de ceux qu'ils ponctionnent.

Christophe Ramaux est avant tout un universitaire. Mais pour le situer un peu, il est intéressant de savoir qu'il a participé au programme politique du parti de gauche jusqu'à la présidentielle de 2012 Et qu'il a ensuite quitté le parti suite au désaccord qui l'opposait à Mélenchon concernant les prises de position de ce dernier sur le plan économique et notamment monétaire. (Pour la faire courte Mélenchon ne voit toujours pas quel est le problème avec l'euro et la BCE… )
antoninbenard
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le 3 avr. 2014

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Antonin Bénard

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