Les Targaryens sont des bons Aryens

Derrière ce titre un peu cucul on revient vite aux habitudes sanguinaires de l'auteur de GoT. En grande forme ce dernier nous relate la fameuse "danse des dragons" sous la forme d'une chronique monastique très condensée. On n'est pas sur le rythme de croisière adopté dans GoT ni dans celui des nouvelles chevaleresques de Dunk et l'Oeuf. Ici on peut avoir 3 grosses batailles par page et une demi douzaine de personnages majeurs zigouillés en une phrase.
Bref il y a énormément de matière, de quoi faire un GoT bis si George avait adopté le format adéquate et surtout s'il avait eu le temps et l'envie de se replonger dans une saga.

Le problème qui ressort avec ce condensé d'histoires c'est la difficile intelligibilité du truc au vu du nombre gigantesque de personnages et de faits d'armes. Même en étant familier avec l'univers de Westeros il n'est pas évident de se faire un tableau clair des événements sans carte et surtout sans arbre généalogique à disposition.
En plus de porter des noms similaires voire identiques ces Targaryens qui s'entre-déchirent sont tous plus ou moins consanguins comme le veut la coutume. Donc ça devient vite complexe quand Bidule est la tante mais aussi la femme de Trucmuche tout en étant la mère de Trucmuche II et la cousine de Muchetruc IV, même les telenovelas mélodramatiques ne font pas aussi compliqué.

Au fil du récit le problème se résout un peu tout seul étant donné l'hécatombe de personnages. Cette guerre de succession familiale fait donc la part belle aux Targaryens mais aussi à leurs dragons, les deux se faisant plutôt rares dans la série mère. Dégainer autant d'éléments légendaires dans une nouvelle aurait pu passer pour du fan service mais la qualité de l'oeuvre est le signe d'une démarche bien plus sérieuse de la part de l'auteur. Je crois même qu'il est prévu que sorte une saga étendue sur les Targaryens mais on connaît la lenteur de plume du bonhomme.

A l'heure où HBO multiplie les projets de spin off à GoT pour pallier la fin de sa poule aux oeufs d'or cette nouvelle n'aurait pas à rougir de la comparaison. L'élément rédhibitoire à ce projet c'est surtout le budget énorme qu'il faudrait pour matérialiser autant de dragons à l'écran. J'avais d'ailleurs peur que les rapports de force soient tronquées avec autant de dragons mais George R.R Martin est le maître de l'équilibre, puis les dragons c'est trop classe.