Le « Philosophe » Jiddu Krishnamurti aborde dans "La Révolution du silence" des sujets tels que la méditation, la nature de l'homme, la vérité, les arrières-mondes, les gourous, ainsi que de la solitude sous forme d’histoires « anecdotiques ».
Né en 1895 en Inde, Jiddu Krishnamurti publie une première fois la révolution du silence en 1970-71 alors âgé de 75 ans puis en 1995 à titre posthume par « livre de poche ».
Issu d’une famille de brahmanes, il fût découvert par Leadbeater qui lui trouvera des qualités de leader spirituel et verra en lui un messie potentiel, à l’aide de la société théosophique d’Adyar Leadbeater fit en sorte de l’éduquer et de le préparer à devenir un « instructeur du monde », une organisation à son honneur fut même crée, il s’agira de l’Ordre de l’étoile en 1911 crée par Besant, Krishnamurti y sera le centre d'attention avant d'en décider la dissolution en 1929.
Vivant des « processus » (euphémisme) de façon répétée depuis l’âge de 17 ans, celui-ci sera touché par une/la « lumière », l'exposition répétée à cette lumière affectera ça pensée tout le long
de sa vie (cherchez le processus Krishnamurti si cela vous intéresse vraiment, il serait trop laborieux d’en parler dans cette critique.)
En 1925 Krishnamurti apprends la mort de son frère, cet événement affectera profondément sa foi en la théosophie et qui le brisera, de cette expérience émergera une nouvelle vision du monde, celle-ci se formera lentement, 5 ans après les événements précédemment cités, celui-ci dissoudra l’ordre de l’étoile en 1925-29 déclarant que la vérité était illimitée donc impossible à organiser.


Krishnamurti restitue alors tous les dons qui lui ont été faits, argent, propriété, notamment un château en Hollande de 2000 hectares, il passe alors le reste de sa vie à tenir des dialogues et des conférences publiques à travers le monde.
De 1940-à 1944 il s’abstint de s’exprimer en public, prêt de 4 ans de silence,
il passe ses 4 années à travailler à Arya Vihara fonctionnant comme une ferme en partie autosuffisante, en 1944 il reprendra la parole en public et s’évertuera à continuer la tâche ardue qu’est la sienne, le partage de connaissance, et ce jusqu’en 1985-86, années durant lesquelles il fera ses adieux au « monde » par un arrêt "total" de ses entretiens.


Kyslegion Tousse


Le contexte de l’œuvre ayant été fait, nous pouvons passer à l’analyse, il s’agira avant tout de ma compréhension du texte et de ma réflexion en conséquence dudit texte.


*Méditation.
La méditation présentée par Krishnamurti ne peut pas être un passe-temps ni un loisir que l’on puisse préparer, méditer consiste à « vaguer » en dehors du monde, à en être "extérieur" pour lui donner un sens.
L’acte méditatif intentionnel ne peut-être que le fruit de l’imagination, la méditation par la pensée est impossible, il est question lorsque l’on médite de « négation », de négation de l’expérience, il est évident que l’expérience est liée à la pensée, une certaine « innocence » est requise.
La pensée ne peut ni concevoir ni formuler la nature de l’espace, tout ce que formule la pensée contient les limites de sa propre frontière, la pensée ne peut percevoir que sa propre projection et tracer ses propres frontières, la quête méditative trouve le fantôme de ce que l’on à été, et ce qui a été est la mort de ce qui est.
L’esprit méditatif observe sans définir à l'aide de mots l’objet de sa pensée, l’interrogation personnelle devient alors inutile si elle est définie en tant qu’interrogation, la méditation n’est pas un acte dans l’isolement, la méditation est profondément liée aux hommes.


Nature de l’Homme.
La nature de l'homme, qu’est-ce réellement ? Est-ce qui le rattache aux hommes ? Est-ce le « Je » "dissociable" de l’humanité ?
Krishnamurti nous présente l'homme « culturel », c’est-à-dire l'homme qui « est » par sa culture,
la culture l'essence de notre être, notre identité, notre personnalité.
Peut-on encore parler de « Je » alors ? Peut-on parler de déterminisme ?
Il certain que la vérité ne se trouve pas dans l’homme ni dans la pensée, la méditation semble être une l’alternative dans cette quête du « véritable » qu’entreprends Krishnamurti durant presque toute sa vie, la pensée nous fait redouter ce qui est changeant alors qu’elle-même est changeante, peut-on chercher ce qui est permanent au moyen de ce qui ne l’est pas ?


Vérité
La vérité est quelque chose d’ardemment cherché par les philosophes (dont Krishnamurti se refuse l’appartenance), elle semble être multiple au premier abord et sujette à diverses interprétations, elle est façonnée par l’expérience et par la logique de la pensée, elle ne semble pas être accessible même à travers la méditation, la vérité est peut-être cet état de « vide » qu’est la méditation ?


Dans le doute, l’on demander une réponse à un "maître" dont il est aisé de faire le lien entre Gourous et Philosophes, la lecture de philosophes tels que Nietzsche ou Platon peut nous « ravir », nous
donner l'impression d'avoir acquit de nouvelles connaissances, impression qui s'exprime par un sentiment de fortification et de grandeur, « un esprit noble engrandit le plus petit des hommes » non ?
Pourtant, n'est pas là un acte d’assouvissement ? Un brossage dans le sens du « poil » ?


N'utilise t'on pas l'auteur et son livre pour combler nos espérances ou nos envies ?
Lorsque l’on cherche un guide en toute logique, cela veut dire que l’on est perdu, un individu égaré est t’il le mieux approprié pour désigner un guide sur le chemin de la qu’est la vie/philosophie ?
Gourous.
Krishnamurti semble à s’y méprendre en être un, bien qui préfère que l’on ne le voie pas une telle image en lui.
Le gourou dit « Je sais », le gourou disant qu’il sait en vérité ne sait pas.
La vraie connaissance ne s’acquière pas par un professeur, mais par soi-même, l’on doit être sont propre maître et propre élève, la vérité n’a pas de voie qui y mène, il faut être égaré pour trouver.
Cependant l’on cherche tout de même un « Gourou » pour nous guider, cela traduit-il de la peur ? De la fainéantise peut-être ? Voir un arrière monde ?
Arrières Mondes.
Les arrières monde abordés par Krishnamurti (pour reprendre l’expression de Nietzsche) est similaires à la méditation par la pensée, la méditation « voulue », « forcée » englobe les fantaisies d’esprits fuyant le réel devenu trop insupportable.
Les religions proposent justement un « chemin » pour la vérité, or cela est impossible.
Il est prétentieux de ne pas connaitre une prétendue « vérité » sans en avoir pris connaissance, dans ce cas-ci, celui qui prétend être athée ne l’est pas, pour être athée ou agnostique il faut avoir connaissance des « religions » (pour ne pas dire secte), dans le cas contraire l’on n’est pas athée, mais ignorant.
Solitude.
La solitude, acte prétendu... Solitaire, n’en est pas vraiment un.
Il est évident que l’homme en sa pensée n’est pas réellement seul, il est entouré de personnages, de personnes, d’expériences, de sentiments qui l’accompagnent toute sa vie.
Toutefois l’on peut ressentir le besoin de se retirer du monde, pourquoi ?
Il existe une beauté évidente dans la solitude à quiconque sait faire preuve d’observation, les prétendus ermites ne renoncent pas réellement à la compagnie des hommes, auquel cas ils renonceraient aussi à la culture ainsi qu’aux « acquis » qui les accompagnent durant leurs périples d’ermites.
L’isolement est le propre de la vie, il représente l’état du monde, chaque être humain par son activité égocentrique s’isole lui-même qu’il soit marié ou non, qui parle de coopération ou non, lorsque l’isolement devient extrême il en survient des névroses qui produisent si l’on à du talent, l’art ou la littérature pour ne citer que ses deux exemples.
De là émergent un certain « pouvoir », une qualité d’austérité de frugalité, la coopération est nécessaire pour peu que l’on veuille vivre, dans une relation gourou-disciple il n’y a aucune coopération, le gourou détruit le disciple et le disciple détruit le gourou.
Cette division hiérarchique faisant partie de la structure sociale et mondaine, renoncer au monde revient alors à se retrouver « pris » à nouveau dans la mondanité.
C’est encore s’attacher aux hommes de chercher une réussite spirituelle ou philosophique, l’isolation n’est pas une solution à cette vanité. Être seul est nécessaire, ce n’est pas être dans un état d’isolement, être seul, c’est être un étranger.*

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le 28 juin 2015

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