Le dernier roman de RDSM ne comporte pas moins de 483 personnages. Dont un chien, deux chats, une vache, quelques psys, un coiffeur, une caissière, un stewart, des blondes, des bruns, des mamies, des nouveaux-nés, des pas-encore-nés, des déja-morts, des queutards, des peine-à-jouir, des pédés, des blasés, des amoureuses, des curés, et même Matt Damon.
Chacun ne passe la tête que le temps d'un paragraphe, le temps de dire à qui il pense, ou ce qu'il voit, et hop il se fait chiper la parole (intérieure) par ce voisin proche ou lointain. 483 tranches de vie débitées sur les chapeaux de roues : regrets, joies, rêves, imprécations, questionnements… des bribes qui font la ronde pour dire la vie comme elle va, la vie comme elle nous file entre les doigts.
C'est léger comme une bulle de savon sur laquelle des enfants souffleraient pour qu'elle ne retombe jamais, acidulé comme un bonbon passant de bouche en bouche. Art de la transition, du contrepoint et des faux-semblant, RDSM s'amuse à entrechoquer la banalité de nos quotidiens pour écouter la jolie musique qui s'en dégage. 483 romans en moins de 150 pages, on se demande toujours face à une bonne idée pourquoi personne ne l'avait eu avant.