La cité
6.6
La cité

livre de Stella Gemmell ()

"Trop top" Un peu ringard comme expression mais tel furent mes mots quand je vis dans le rayonnage de la Fnac l'ouvrage de madame Gemmell. Le titre : "La Cité" est accrocheur surtout pour un professeur d'histoire qui a passé son temps a étudier grecs et autres romains (Il ne faut pas l'avouer mais la couverture me plaisait aussi grandement). Donc comme tout bon lecteur, j'ai saisit le livre et commencé à m'imaginer ces longues quêtes de héros dont la vie n'a pas été une sinécure. C'est ce qu'aurait due provoquer en moi la quatrième de couverture. A sa lecture, je m'enthousiasmais beaucoup moins. Cependant, elle était la femme du grand David Gemmell et elle avait participé à la trilogie Troie (qui entre nous est sans doute la plus grande oeuvre de David), je devais donc lui donner une chance. Il ne fallait pas oublier que l'éditeur pondait la quatrième - Bragelonne pour le coup - je ne devais pas m'y fier. Vous ai-je déjà dit que je kiffais les livres de son mari, non ? Bien, c'est le cas mari ; malheureusement pour elle.


Oui, oui, oui et oui. On ne doit pas comparer. Comparer c'est le mal car chacun est unique dans son imaginaire, dans sa création. Mais non d'un caribou enrhumé, elle s'appelle Gemmell et écrit de la fantasy... Je suis obligé de comparer surtout que Stella s'inspire clairement de son mari. L'ouvrage transpire David ; en moins bien. Bien sûr mes goûts et mon rapport à la lecture jouent dans ce jugement mais ici je ne critique pas la trame, le fond. L'histoire en elle même n'est pas inintéressante, juste suffisante pour que vous terminiez le livre. Même si j'ai un problème avec la fin qui est inexistante (Syndrome Bordage ?!) mais j'y reviendrai.


Ce livre n'est pas si mal mais 572 pages c'est trop. L'idée de base qu'une cité domine, qu'un tyran tyranise, qu'un héros souhaite lui dévisser la tête et lui chier dans le cou. Oui tout ça c'est bon sur le papier mais dans le livre cela ne tient pas vraiment et ceci en plusieurs points. Tout d'abord les personnages. Pour faire simple et court, ils sont fades, lisses, inexistants, bien d'autres adjectifs pourraient être utilisés pour les qualifier. Aucun d'eux n'est attachant au point que leurs états d'âme, leurs blessures ou leur mort ne vous attriste. "Ha quoi ? Il est mort ? Bon ok." Je suis un peu mauvaise langue pour le coup. Un seul personnage m'a fait de la peine lorsqu'il succombe mais ce qui n'est pas normal c'est qu'il soit un second rôle dans l'histoire. J'ai ressenti la même peine quand un chien meurt juste avant le dénouement du film. A ce moment on se dit : "Merde je m'y était attacher, c'est vraiment con il était cool. Bon il est mort héroïquement c'est déjà bien." Voilà exactement ce que je me suis dit en lisant sa mort. Ça ce n'est pas normal. Avec le potentiel dramatique d'un roman de Fantasy il a moyen de moyenner pour que l'on kiffe l'un des personnage au point d'avoir un peu de poussière dans les yeux.


Ensuite ces personnages sont répartis dans plusieurs intrigues différentes qui finiront par ce rejoindre pour donner naissance à la trame principale de l'histoire. C'est génial cette façon de procéder sans être tout le temps caméra au point en collant au cul du héros. Cela rend le texte plus dynamique. En théorie. Ce lieu magique où tout fonctionne. Malheureusement madame Gemmell est restée en gare quand le train partait pour ce beau pays. Les différentes intrigues se goupillent mal pour finalement donner un résultat très confus qui nous emmènera vers une fin qui l'ait encore plus mais j'y reviendrai. Le changement d'intrigue n'apporte aucun dynamisme à la lecture. Par moment on se trouve même égaré. Sans crier garde, l'auteur nous balance une nouvelle intrigue avec un nouveau personnage. OMG ! WTF ? C'est comme imaginer Sirius Black débarquer de nul part dans la tour de Griffondor et tchéker Harry lors de leur première rencontre. Mettez les tables sur les chaises à ce rythme la. Tout ceci assembler fait un gros amas d'intrigues qui essayent de s"imbriquer les unes dans les autres pour former la trame narrative des 150 dernières pages. Arriver à ce moment, munissez vous d'un sceau et écopez ! Parce que la tram, elle prend l'eau. La logique s'est tirée avec les rats sur une chaloupe et pagaie à l'unisson avec la cohérence pour fuir le naufrage inévitable que sera la fin de l'ouvrage.


Nous y voilà. La fin. J'ai souvent critiqué les fins (pas toutes, celle de Chroniques des ombres est vraiment très bien) des ouvrages de Pierre Bordage, notamment celle de Les Chemins de Damas mais celle de la Cité en plus d'être pleine d'inepties, elle laisse présager une suite. Donnez moi un flingue ! Je ne vais pas détailler les inepties mais juste dire sans faire de spoile que l'on ne comprend pas certains choix, certaines actions de personnages que l'on suit depuis le début de l'ouvrage pratiquement. A aucun moment de l'histoire les protagonistes nous livrent leur psychologie qui pourrait nous permettre de justement comprendre les choix de certains. Non, on reste là, les bras ballants devant une scène que l'on ne peut pas déchiffrer car aucun code ne nous a été donné au cours de l'aventure. Ce qui est vraiment dommage.


Ce livre n'est pas mauvais mais il ne joue pas son rôle de machine à voyager. L'histoire ne vous attrape pas pour vous faire traverser les pages et vous poser au milieu des rues de la Cité ou sur le champ de bataille au milieu des Chats Sauvages. Vous restez un spectateur qui regarde d'en haut l'aventure, ceci à cause de personnages inexistants et d'intrigues qui tout doucement posent des problèmes de cohérence. Ce qui fait ce cette ouvrage une copie bien médiocre de ce que pouvait écrire son mari.

Créée

le 30 oct. 2015

Critique lue 1.1K fois

2 j'aime

Critique lue 1.1K fois

2

D'autres avis sur La cité

La cité
M_le_maudit
9

Une héroïne de pierres et de poutres

Un roman fleuve, mais réussi. La Cité, comme son nom l'indique, relate l'histoire d'une vaste et vieille ville engagée dans un conflit centenaire avec ses voisins et anciens alliés. La Cité est en...

le 2 juil. 2014

2 j'aime

La cité
MarionDaussy
8

Grandiose, mais il manque quelque chose...

Stella Gemmell manie avec brio l’art de mettre une intrigue en place. Les personnages, les décors, les événements déclencheurs servent à amener cette idée de complot contre l’Empereur, tout est...

le 25 août 2016

1 j'aime

La cité
lddlb
7

Critique de La cité par lddlb

Alors… Je crois que j’ai rarement été aussi mitigée sur une lecture.*Tout d’abord, j’ai adoré la plume de l‘auteure, très fluide. J’ai aussi beaucoup aimé la Cité en elle-même, presque un personnage...

le 8 sept. 2023

Du même critique

L'Évangile cannibale
la_licorne_enragée
6

Critique de L'Évangile cannibale par la_licorne_enragée

La quatrième de couverture donne sacrément envie de s'imaginer des courses poursuites entre fauteuils roulants et zombies. Mauvaise pioche. Monsieur Clavel renouvelle un peu le genre en changeant les...

le 30 avr. 2015