Rosy est de cette génération lorraine partagée entre germanophones et francophones, où le souvenir de l'annexion allemande est toujours bien vivace, dans tous les esprits. Un souvenir qui devient même une aversion pour certains. Et la jeune fille est une des victimes de ce ressentiment, essuyant insultes et coups. Et pourtant ce n'est pas ce qui la fait le plus souffrir. Sa maison bombardée, elle reste des jours entiers, terrées dans les décombres, à ressasser sans cesse son passé à elle. Tous ces noms, ces figures, ces odeurs ou ces bruits qui lui étaient familiers sont autant de flèches qui la lacèrent. Nathalie Hug nous offre ici bien plus que le portrait d'une vie dévastée, car c'est bien le passé qui occupe la place centrale du livre. Se raconte-t-il à travers des lettres ? Directement par oral ? Les sens sont-ils l'unique moyen de transmission ? Un passé omniprésent qui va jusqu'à finalement prendre la place du futur, puisque Rosy n'arrive à échapper à son présent qu'en se remémorant les instants désespérément écoulés. Mais Rosy n'est elle-même « qu'un souvenir de plus, un souvenir de Peter impossible à détruire. Impossible à oublier. »

qP1
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le 12 juin 2016

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