Ce second roman publié en français par Albin Michel et en fait le premier de l'auteur, Chris Womersley. Et quelque part je le comprends assez car, même s'il est très bien, je l'ai trouvé un peu moins prenant et abouti que le fameux Les affligés. Mais il faut avouer que La mauvaise pente est un très bon roman noir qui se déroule dans une ambiance angoissante avec en toile de fond trois hommes, tous porteurs d'une solitude et qui vont se retrouver mêler les uns aux autres.


Lee est un jeune voyou d'une vingtaine d'années qui vient de sortir de prison. Wild est un médecin qui fuit suite à une accusation d'erreur médicale. Enfin Josef est un vieux gangster qui était en prison avec le premier.


Tout commence dans un motel d'on ne sait quelle région ni même d'on ne sait quel pays (l'Australie ?). Lee est blessé par balles et est inconscient sur son lit. La patronne du motel somme le nouvel arrivé, le médecin qui cherche à se cacher, à soigner le jeune et à l'emmener avec lui. D'une corvée imposée, les deux hommes commencent à s'apprivoiser et à presque apprécier la compagnie. Car les deux en ont beaucoup sur la conscience et la valise pleine de dollars qui accompagnait Lee ne laisse rien présager de bon. Alors à deux la quête d'anonymat paraît plus accessible et la rédemption plus proche encore.


Toute l'intrigue navigue entre un Wild pétri de regrets (car avec une famille laissée en même temps que sa profession) et un Lee revanchard qui serait bien prêt à tuer pour reprendre sa place dans la société. Et dans l'ombre s'approche le redoutable Josef qui lui aussi pourrait faire couler le sang. Dans ce jeu de piste, les trois hommes vivent à l'écart de tout, bien loin des femmes, des considérations existentielles ou même des moindres projets sur l'avenir. La mauvaise pente c'est avant tout de l'ultra réalisme représenté par de l'argent en pagaille, des blessures jamais cicatrisées et de la survie au jour le jour.


Je suis allée voir le film The Rover ce week-end (avec le bellâtre Pattinson) et j'ai tout à fait retrouvé l'atmosphère aride de ce roman. Il n'y a pas de lien mais dans l'amitié de deux hommes forcés de cohabiter, les deux trames s'entremêlent. Dans les deux, un homme plus âgé prend son cadet (qui pourrait être son fils) sous son aile et l'apprentissage est avant tout celui d'une vie où peut primer la confiance.

Melopee
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le 28 juin 2016

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