« Désarmer le peuple est le meilleur et le plus efficace moyen de l'asservir. » (George Mason)

Tel est le propos de cet excellent - et salvateur ! - ouvrage de Pierre Lemieux, infatigable héraut de la parole libérale depuis plusieurs dizaines d'années. D'une petite centaine de pages, l'ouvrage se dévore plus qu'il ne se lit et est émaillé de nombreux exemples, à la fois chiffrés et de faits divers. Légaliser le port d'armes : voilà une idée qui parait saugrenue, voir carrément dangereuse pour bien des gens d'aujourd'hui, surtout en France ! Je ne m'imagine pas ce cher Pierre Lemieux vanter les bienfaits du port d'armes sur France 3 ou TF1... Finalement, qu'en est-il ?


Après un bref historique où l'on voit que le fait de porter des armes s'est considérablement réduit depuis le début du XXe siècle (Là encore, avec moult faits et chiffres à l'appui) et que, petit à petit, l'État reprend du pouvoir sur les citoyens, Lemieux entre dans la vif du sujet en appuyant particulièrement sur la fait que le droit de posséder des armes est le seul et unique rempart contre la tyrannie. En effet, seul la peur des citoyens armés arrête toute sorte de tyrannie : celle de l'État (Hitler avait, selon Lemieux, hésité à envahir la Suisse pour cette raison) ou celle des criminels (qui hésiteraient bien davantage aux cambriolages ou aux attaques diverses si les citoyens pouvaient riposter)


Ensuite, il reprend les principaux arguments prohibitionnistes et déboulonnent nombre d'idées reçues sur le port d'armes aux Etats-Unis, notamment sur la corrélation entre possession d'armes et criminalité, notamment par le biais de cette citation :



Il est vrai que les armes à feu causent parfois des accidents. Encore que la moitié de ceux-ci frappent le propriétaire de l'arme lui-même. Encore que l'alcool, la noyade et la route font beaucoup plus de morts que les armes. Et que dire des accidents domestiques, du gaz et de l'électricité ? L'État doit-il contrôler toutes les circonstances de la vie et interdire tout ce qui est dangereux ?



Tout en appuyant là où ça fait mal, sur le contrôle des armes :



Le contrôle des armes à feu n'empêchera ni les fous de provoquer des drames ni les criminels de se procurer les armes mêmes dont la loi prive les citoyens respectueux du droit. Par définition, les criminels n'obéiront pas davantage à la législation sur les armes à feu qu'ils ne respectent les lois interdisant de voler et de tuer. Les mesures de contrôle des armes à feu ont ceci de remarquable qu'elles frappent les honnêtes citoyens, pour qui le coût éventuel de désobéir à la loi est énorme, plus durement que les criminels, qui sont déjà hors-la-loi et s'approvisionnent sur le marché noir. Le contrôle des armes à feu exerce une discrimination envers les honnêtes gens.



Et c'est parfaitement exact mais c'est une vérité qu'il est difficile à tenir dans notre pays où les libertés s'amoindrissent de jour en jour. Pierre Lemieux insiste sur le fait que posséder des armes est un des droits les plus fondamentaux et sans doute le premier qui prime vraiment : celui de pouvoir se défendre contre toutes les formes d'oppressions, même et surtout s'il s'agit de l'État. Infantiliser le peuple, lui prendre ses armes et l'obliger à se réfugier dans les bras de l'État paternaliste, qui l'enverra sans vergogne se faire tuer lors d'une guerre mais qui lui interdira de pouvoir se défendre dans la vie courante, n'est-ce pas d'un cynisme révoltant ? D'un autre côté, comment en vouloir aux hommes de l'État, ils ont bien peur que le peuple puisse un jour reprendre le contrôle de sa destinée. L'Histoire l'a suffisamment prouvée, si les citoyens montent aux créneaux et décident de combattre, la fin est proche pour les oppresseurs de tout poil.

Gondebaude
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le 15 mai 2015

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