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Et oui voilà: Bill Ransom a du terminer seul cet ouvrage, son vieil ami Frank Herbert étant décédé (en 1986) juste avant sa rédaction finale.

Nous reprenons le récit de cette planète Pandore bien plus près du livre précédent que lors des autres interruptions. Seulement une trentaine d'année ont passé depuis la récupération et l'ouverture des caissons hyber par Avata. Et nous retrouvons un clone du bien connu Raja Flatterie, le psychiatre-aumônier de l'expédition initiale, à la tête de la planète. Le directeur - comme il se fait appeler - n'a plus rien du Flatterie de Destination Vide ou de celui de L'incident Jésus et agit en véritable dictateur afin de s'assurer une porte de sortie. Il affame et asphyxie littéralement la planète pour nourrir son programme spatial et ainsi pouvoir quitter Pandore qu'il déteste au plus haut point et sous tous ses aspects.

La voix de l'ombre, mouvement multiple, clandestin et rebelle, va tenter de contrecarrer ces plans personnels du Directeur. Cela fait des décennies que le mouvements élabore, en-dehors des zones de contrôles, la récupération et la survie de ceux dont le système du directeur a décidé de se passer. Ensuite vient un évènement inattendu: Ben Ozette, journaliste, libère et s'enfuit avec de Crista Galli à la faveur d'un reportage sur cette denrière. Crista Galli, fille naturelle de la mer et considérée comme un déesse par les pandoriens, retenue à dessin par Flatterie qui abuse les populations en construisant son propre mythe autour de sa "protégée".

Voilà pour le pitch de l'histoire. On y retrouve tous les thèmes chers à Frank Herbert: manipulations politiques, religieux et psychologiques, recherche de la survie immédiate et à long terme des individus et des groupes, différentes formes de rejet de l'autre, apparition d'une conscience personnelle et collective, génétique etc etc. Mais la nouveauté ici est l'accent mis sur l'importance des canaux de la communication. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que nous suivons principalement Ben et Béatriz, tous deux journalistes, dans leurs déboires respectifs (côté pouvoir et côté contre-pouvoir).

L'histoire est dense et profonde comme pour les tomes précédents et l'attachement aux personnages important tant au niveau du suivit de leur pensées que de leurs aventures physiques. Mais il y a une toute petite étincelle en moins qu'avant peut-être, les personnages sont plus pragmatiques, un rien moins viscéralement engagés. Peut-être. Il y a bien Ben Ozette qui met le feu aux poudres sur un coup de tête, pour le reste presque tout est dans la retenue et l'attente du bon moment. C'est certainement voulu pour partie, comme une sorte de maturité chez certains qui ne veulent plus se précipiter vers un nouveau cycle de violences. Et certainement involontaire pour partie aussi; il y a comme un sentiment de re-visionnage, de passage en revue, de mélancolie presque qui se mêle à la trame du récit - avec l'intervention de bon nombre de personnages des épisodes précédents en références ou carrément présents. Sentiment sans doute renforcé ou alimenté par le fait de savoir que c'est bien le dernier livre qui sera jamais signé par ce maitre de l'anticipation.

Une tête de chapitre qui reprend les 3 derniers volets:
"C'est la seule chose que Nef nous ait jamais demandée ; c'est la seule signification que la véNefration ait jamais eue : découvrir notre propre humanité et nous en montrer dignes." - Kerro Panille, Les Guerres des clones

Et je terminerai par la citation qui entame le dernier chapitre :
"Tant de choses passent à côté de notre intérêt simplement parce qu'elles ne trouvent pas en nous suffisamment de surface pour s'accrocher. La seule chose à faire, dans ces conditions, est de multiplier les facettes de notre esprit afin qu'un plus grand nombre de thèmes y trouvent place en même temps." - José Ortega y Gasset
Fredk
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le 24 juil. 2014

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