Périodiquement, j'aime me plonger dans un roman explorant la légende arthurienne, c'est un reste de nostalgie de mon enfance et de mon émerveillement devant le film grand spectacle "Excalibur" réalisé par John Boorman. Et comme j'apprécie Bernard Cornwell pour son sens du rythme et de la mise en scène, je me suis plongée dans le premier tome de sa saga consacrée à Arthur.
Bien que je sache qu'avec cet auteur il faille s'attendre à une épopée belliqueuse, j'avoue avoir eu un peu de mal en commençant ce premier opus extrêmement viril et guerrier. Nous sommes immergés dans l'Angleterre du Vème siècle de façon tout à la fois brutale quoique poussive et les premiers chapitres ont failli me faire renoncer - ce qui fut le triste dénouement de ma précédente tentative avec "Les histoires saxonnes" consacrées aux Vikings.
Mais au final, j'ai bien fait de m'entêter à digérer les innombrables noms bretons - gallois, gaéliques, ce que vous voudrez - à faire pâlir d'envie les Polonais et les Tchèques réunis. De l'action, il y en a, beaucoup. Des aventures, aussi. Des rebondissements, tout autant même si la plupart sont prévisibles quand on connaît d'autres romans de Cornwell. Une dose de manichéisme, c'est inévitable. Un héros attachant et brave, au cœur ardent, c'est Derfel, le narrateur, que l'on suit depuis l'âge de douze ans. Un orphelin saxon attaché à Arthur, chef de guerre ambitieux ayant une définition bien à lui de la loyauté.
Les rares figures féminines sont toutes intéressantes à leur manière et j'ai apprécié le traitement que fait l'auteur de ses héroïnes. J'ai aussi apprécié la bonne dose de magie/mysticisme due à la présence des druides et notamment de Merlin, cet énigmatique et puissant personnage. Bref, comme je le disais, j'ai bien fait de persévérer et je lirai certainement la suite très bientôt. Toutefois, âmes sensibles, abstenez-vous si les coups de lances à tout-va et les flots d'hémoglobine vous rebutent.