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« Je suis le personnage d'un roman qui ne comprend rien à son histoire. Mais s'il comprenait, il n'y aurait pas de roman. »
Julien Green, à presque 98 ans, ne cesse de découvrir sa vie. Le dernier tome de son Journal, "Le Grand Large du soir", en est la preuve bouleversante. Julien Green a répété de multiples fois qu'il a toujours écrit la vérité ; ce que le lecteur trouve, à travers les notes quotidiennes de l'écrivain, c'est un homme qui bouillonne de vie. Le récit d'une rencontre ou d'un souvenir qui perdure, l'étrange sensation que laisse un rêve certains matins, l'émotion suscitée à l'écoute d'une musique, le rire de bêtises diverses ou la joie d'aimer, la souffrance de la perte d'un être cher sont de multiples détails de la vie d'un homme, de petites parcelles de sa longue existence. Green avait l'impression d'avoir déjà 100 ans ! car il se sentait peuplé de toutes les « Atlantides » du siècle, de mondes désormais enfouis... La vérité avouée de sa vie, ce sont le rêve incessant et la quête perpétuelle du bonheur. Les pages du Journal, à la fois poignantes et pudiques, deviennent le lieu de cette quête. Il n'y a pas d'âge pour désirer le bonheur. Ces dernières lignes de vie et d'écriture, c'est aussi je crois le long apprentissage de la mort. Elle est là, présente dans l'esprit de l'écrivain, apparaît parfois derrière les mots, entre les lignes. En témoigne d'une façon douloureuse la rupture brutale d'une phrase que Julien Green laisse inachevée dans son Journal : avant de vouloir la terminer au moment de sa rédaction, il se lève et fait une chute sans gravité. Mais à son âge, le choc de cet événement a le dessus pour quelques semaines. L'écrivain reprend ensuite son Journal, il se retrouve, mais encore fragilisé et très ému. Entre la phrase non terminée et le paragraphe suivant, il y a ce blanc de quelques semaines, témoin de son drame intérieur : l'âge physique a du mal à suivre la jeunesse de l'esprit. Mais la panique laisse progressivement la place à la compréhension de ce qui est arrivé. Et sous la plume de Julien Green, les dernières semaines de sa vie sont teintées plus que jamais de désir de découvrir, de redécouvrir, d'un élan vers la beauté et de la tentative de trouver l'apaisement.
GaryW
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le 15 févr. 2011

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