Le livre des héros racontent les légendes des Nartes, hommes d'acier mythiques du Caucase, répertoriées et traduites par Dumézil. Les quelques uns qui ont parcouru son Loki auront des impressions de déjà-lu : Syrdron, la figure que Dumézil rapproche du Loki de l'Edda, vient de ces légendes ci.

Dans ces divers récits, chaque homme est toujours le meilleur, le plus fort ; chaque fille est toujours la plus belle (à propos de Agunda : "le regard de ses yeux noirs était comme un jour de soleil après la pluie" ; à propos de Dzerassae : "Sur son visage riaient des soleils, et sur son sein pointaient des lunes.").

On y trouve le premier homme canon de l'histoire du monde :
"En entendant les prières de Satana, Batradz entra dans une telle fureur que son acier devint tout rouge. (...) Batradz convoqua les Nartes et les emmena avec lui. Quand ils furent en vue de la forteresse, il s'arrêta et leur dit :
- Liez-moi solidement sur ma flèche.
(...)
- Placez-moi maintenant sur mon arc, tendez la corde avec tout ce que vous avez de force, et lancez moi contre la forteresse.
Les Nartes firent comme il avait dit. Batradz fila, les jambes et les bras étendus et, quand il rencontra le mur, il défonça si violemment que l'autre côté même de l'enceinte s'effondra.
- Fils de chien, crois-tu les Nartes à ce point d'impuissance qu'on puisse leur ravir leur femme ? dit-il, et, empoignant le seigneur d'Hyz, il lui broya les mains et lui arracha la tête."

Oui, les récits sont parfois emprunts d'une violence sanglante.
On y trouve des cavernes qui sont en fait des crânes de géants, des géants borgnes, à barbe multicolore ou à sept têtes, une flûte magique qui fait danser tous les animaux, même les ours en hibernation, ainsi que la Montagne Noire et la Montagne Blanche, une moustaches d'acier qui sauve la vie, des ruses et des contre-ruses, des Esprits et des Génies, des combats et de la magie étrange, des expéditions à n'en plus finir, un forgeron céleste, des maisons sous l'eau, une roue assassine, des métamorphoses et des animaux qui parlent, des enfants qui naissent dans une pierre ou un abcès (du au souffle d'une femme-grenouille) et qui dorment au ciel...
C'est bien.
slowpress
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le 18 déc. 2014

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