Ne vous y trompez pas, il ne s'agit en rien d'un roman, mais bien plus d'un essai relatant la rencontre d'un auteur que nous connaissons bien (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andre%C3%AF_Makine) avec un homme, une destinée illustrant les vicissitudes du XX° siècle. Surtout de cette partie du XX° siècle que l'on préfère tenir éloignée parce que sa franchise nous gêne (les mensonges, les compromis, la lâcheté ne trompent pas très longtemps face au canon d'un char de combat).
Ça n'est pas exactement une lecture légère ; plutôt une réflexion sur des sujets aussi futiles que l'honneur, la guerre, la patrie, la liberté. Les réflexions sur la frivolité de nos média (de notre temps?), sur la force de l'oubli, sur notre incapacité à nous intéresser à autre chose qu'au sale, au sexe, au déviant ou à l'argent peuvent bien sûr agacer, mais Makine n'a sûrement pas le souhait de nous convaincre. Il aimerait juste que l'on détourne nos yeux quelques instants de notre vibrionnante frivolité pour s'arrêter sur quelque chose de beau. Cette beauté, c'est la franchise d'un homme qui a cru en quelque chose, et qui a entièrement endossé les conséquences de se battre pour vivre libre. Un cacochyme auquel il reste quelques instants pour nous raconter une belle histoire, une vie (excusez l'anachronisme) édifiante.
Pierre-Guillaum
8
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le 9 mars 2014

Modifiée

le 9 mars 2014

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