Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Réaction aux idées des Lumières et aux mouvements révolutionnaires de l'époque, la Législation primitive de Bonald cherche à expliquer les fondements de la civilisation humaine à travers une réflexion sur les principes naturels et rationnels de la législation. Dans cet ouvrage, la famille occupe une place centrale, présentée comme le socle de la société. Bonald soutient que la structure et l'organisation de la famille sont le reflet de l'ordre social et moral de la société.

J’ai toujours aimé l’idée des lois fixes, indiscutables, imperméables aux caprices des gens. Je me retrouve donc dans ce texte lorsque Bonald explique que les lois naturelles sont la base de toute législation morale, civile et criminelle chez tous les peuples. Elles sont les fondements du genre humain et sont surtout antérieures à la naissance des villes et des empires. Bonald soutient que les lois naturelles sont nécessaires à la conservation de la société, tandis que les lois non naturelles, telles que celles qui donneraient au peuple le pouvoir, sont destructrices de la société.

J’aime également beaucoup comment il souligne l'importance de la stabilité dans la société. Il affirme que si le pouvoir et la volonté ne sont pas fixes, l'action et les ministres ne le seront pas non plus, ce qui conduit à une instabilité et à la destruction de la société. Il soutient que la fixité est synonyme de force, de stabilité et de conservation, tandis que la variation est synonyme de faiblesse, de mutabilité et de destruction. Simple mais ça fonctionne. C’est autre chose que les vicissitudes des mandats républicains et l’instabilité inhérente qui en découle.

Bonald tient et croit dur comme fer à son système de vérités philosophiques. Il répète que les trois idées générales de cause, moyen et effet englobent l'ordre universel des êtres et de leurs relations. Allant même jusqu’à défier les savants de trouver un être qui ne rentre pas dans cette catégorie fondamentale.

On retrouve cet ordre tripartite dans le pouvoir : roi, ministre et sujet reflètent l'ordre général cité plus haut et leurs relations s’appellent société. Il soutient qu'il n'est pas possible qu'un individu existe en dehors de cette catégorie sociale. Selon Bonald, ces concepts de pouvoir, ministre et sujet, qui peuvent prendre différents noms selon le type de société dont ils font partie, correspondent de manière harmonieuse aux idées universelles de cause, moyen et effet.

L’ordre est bouleversé par les novateurs de toute espèce, les hommes avides de domination qui imposent au peuple, comme des lois, leurs propres opinions, et veulent faire une doctrine générale de leurs sentiments particuliers. Des tocards fortunés et vénérés pour leur fortune, en somme. C’est cette vénération que je pointe du doigt, dévouement qui n’existe qu’à travers l’excès de libéralisme qui domine ma société occidentale aujourd’hui.

Bonald critique justement la décadence de la famille, la corruption des parents et des législateurs, ainsi que l'absence de valeurs morales et de véritable repentir dans la société contemporaine.

Si l'idée selon laquelle la société devrait compter sur le pouvoir domestique et l'éducation des parents pour transmettre les lois primitives et les principes fondamentaux de la morale et de la société est son cheval de bataille, il affirme que la Révolution et ses idées ont, par l’intermédiaire des législateurs, corrompu les mœurs du peuple, pour qui la notion de famille est devenue obsolète et le mariage sacré et indissoluble, une convention temporaire basée sur l'intérêt et le plaisir, et ne servant que les plus forts.

L'auteur exprime des doutes sur la capacité des parents à offrir une éducation adéquate à leurs enfants. Il souligne les difficultés rencontrées par les pauvres pour donner une éducation appropriée à leurs enfants, car ils sont souvent accablés par la cupidité et la misère. De même, Bonald remet en question l'éducation que reçoivent les enfants des riches, car il estime que même dans le passé, lorsque des valeurs morales étaient plus présentes, certains puissants étaient dévoyés par le pouvoir et la vengeance, et offraient des expiations pour leurs actions injustes.

Bonald critique également la société contemporaine où la richesse et les plaisirs sont privilégiés, même au détriment de ceux qui ont été injustement traités. Il accuse la société de choisir l'oubli des maux commis en s'abreuvant de plaisirs et en fondant des lieux de débauche. Il dénonce l'idolâtrie des artistes inutiles et des courtisanes effrontées, dévotion envers des particuliers, contraire donc à l’ordre.

Malgré une forme très scolaire, on y trouve des idées légitimistes et contre-révolutionnaires intéressantes, une critique de la décadence des mœurs permise par trop de liberté. Un combat dans lequel je me retrouve, même si les nuances de la réalité y sont balayées.

Ubuesque_jarapaf
9

Créée

le 5 janv. 2024

Critique lue 5 fois

Critique lue 5 fois

Du même critique

Leftoverture
Ubuesque_jarapaf
9

Pain de grande qualité

Tout le monde connaît Carry on Wayward Son, c’est un morceau mythique qui donne forcément envie de découvrir ce que Kansas sait faire d’autre. C’est dans cette optique que j’ai écouté Leftoverture,...

le 22 sept. 2023

3 j'aime

Considérations sur la France
Ubuesque_jarapaf
9

Remettre l’église au centre du village

Quel intérêt d’être royaliste légitimiste aujourd’hui ? Aucun, si ce n’est pour le folklore et pour se mettre en marge de la société de la consommation sans être un saltimbanque qui se drogue. Quel...

le 25 sept. 2023

2 j'aime

Kleo
Ubuesque_jarapaf
1

Belmondo, Seagal, Norris et Bruce Lee ne font pas le poids.

J’aurais pu mentionner Popeye aussi, mais celui-ci ne devient invincible qu’une fois après avoir ingurgité des épinards, faiblesse qui l'exclut donc de la perfection. Bugs Bunny, j’y ai pensé aussi,...

le 21 oct. 2022

2 j'aime

2