New-York n'est pas un endroit pour Les innocents.

New-York n'est pas un endroit pour Les innocents.
Alexandra Hemingway, le sait bien :



[...] Il y avait un vieux dicton de flic qui disait que dans ce métier tout ce qu’on pouvait attendre d’autrui se résumait en un mot : rien ; et c’était encore trop en demander.


Allie ou Hemi pour les intimes.
Pour une fois, le terme fliquette ne semble guère approprié : notre Lara Croft de service dépasse les 1m80, fait du kayak sur l'Hudson River, conduit un gros 4x4 et on n'a pas intérêt à lui casser les ... pieds.
Elle semble avoir un lourd passé aussi (qu'on découvre peu à peu, mais c'était pas dans L'invisible, le premier polar du canadien Robert Pobi).
Elle a des soucis de couple, de famille, un lourd passé. Bref, dure dehors mais fragile dedans, c'est pas Robocop.
À peine quelques pages, le temps de faire la connaissance de Hemi l'impétueuse, et voilà qu'on retrouve le cadavre d'un jeune garçon d'une dizaine d'années dans l'Hudson River, les pieds sectionnés à la cheville.
Quelques pages de plus et le tableau devient franchement noir.
Le petit Tyler ne sera ni le premier ni le dernier d'une très longue liste ...
Heureusement, Robert Pobi nous épargne les scènes horrifiques où les victimes tremblent, souffrent, hurlent et agonisent. On n'a droit qu'aux conséquences, cool : juste des petits cadavres découpés vivants auxquels il manque des morceaux.
Heureusement, encore quelques pages et l'on découvre déjà le tueur de la longue série !
Le voici découpé à son tour en petits morceaux ! Aïe, quelqu'un aurait-il pris la relève, un deuxième serial-killer ?
On continue vaillamment et à peine rendu à mi-parcours tout s'éclaire : on a enfin le point commun entre tous les garçons !
Alors là, la petite voix intérieure se fait plus forte : fais bien attention naïf lecteur, ça va trop vite, Pobi est en train de te mener en zodiac sur l'Hudson River ...
Voilà, vous savez à peu près tout : un polar qui coule comme une bonne série télé, des cadavres et des assassins en veux-tu en voilà, une intrigue bien ficelée, une écriture franchement honnête, un récit de bonne facture, des flics sympas et attachants avec une fliquette qu'on a déjà hâte de retrouver dans une autre enquête ...
Robert Pobi utilise toutes les ficelles du genre, ni trop ni trop peu, mais avec un professionnalisme qu'il convient de saluer.
Bien sûr tout cela est un peu too much mais c'est pour ça qu'on est venu, alors délectons-nous sans autre prétention.
Pour celles et ceux qui aiment les fliquettes et les serial killers.

BMR
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le 11 oct. 2015

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