Il y a quelques jours, j'ai appris la disparition d'un auteur emblématique qui aura donné ses lettres de noblesse à l'écriture parodique, vous l'aurez sans doute reconnu, saluez donc comme il se doit, sous vos applaudissement, Mr Terry Pratchett. Cet éternel blagueur aura tiré sa révérence la veille d'un vendredi 13, ce qui ne manque ni de piment ni d'aplomb, jusqu'au bout cet écrivain qui ne se prenait pas au sérieux aura été bien facétieux.

En apprenant sa mort, alors que je ne suis moi-même pas une de ses grandes lectrices, n'ayant lu que "La Huitième couleur", le tome inaugural de sa saga du Disque-Monde où une tortue soutenant des éléphants qui soutiennent eux-mêmes une énorme galette terrestre vogue sans fin à travers l'univers, ma première pensée fut pour Woland qui vénère son oeuvre et mon premier réflexe fut ensuite de chercher l'un de ses romans dans ma bibliothèque. Enfin, bibliothèque est sans doute un bien grand mot quand on sait que chez moi les livres se divisent en seulement deux catégories, celle des livres à lire, "classés" horizontalement dans ma montée d'escalier, et celle des livres lus et "à céder", rangés verticalement dans des cartons dans mon dressing.

Au bout de ma quête, je n'ai pas trouvé de roman pratchettien mais j'ai mis la main sur "Les feux de l'armure" d'Olivier Boile. Et, là, je me suis dit que je ne trouverais pas de meilleure occasion de m'y plonger, quel feeling ! En effet, je ne croyais pas si bien dire avant de me marrer à chaque page de cet harmonieux alliage de Disque-Monde/Princesse Bride/Monty Python/Kaamelott, au point de faire fuir mon chat qui, décidément, n'arriverait pas à pioncer tranquillement ce jour-là, et de suffisamment attiser la curiosité de mon mari pour lui faire partager quelques savoureux extraits de ma lecture.

J'ignore si c'est parce que ma culture historique est essentiellement axée sur le Moyen Age que j'ai été aussi réceptive aux calembours et aux détournements drolatiques dont Olivier Boile a truffé le récit des improbables aventures de son improbable héros, le chevalier Godefroi de Brouillon, seigneur de Quatre-Fontaines, mais le résultat est bien là : je me suis follement amusée à suivre ses pérégrinations de la forêt de Cher-Houde à l'Orient-Très-Lointain.

Je connaissais déjà le style d'Olivier Boile pour avoir eu le grand privilège de lire l'épreuve d'un de ses romans mais, là, avec la lecture des "Feux de l'armure", j'ai pu agréablement conforter mon opinion tant sur son talent d'écrivain que sur sa capacité à réellement mettre de la fantaisie dans un récit fantasy.

Achevant ma lecture, je me dis qu'Olivier Boile ne peut être qu'un émule du grand Pratchett, et, qui plus est, un émule à sa hauteur. Ses gags qui, sans l'appui d'un vrai travail stylistique et d'une bonne construction narrative, n'auraient pu constituer qu'une série poussive de blagues vaseuses dignes de mon paternel, s'avèrent être une fresque pleine d'entrain et de fraîcheur qui entraîne le lecteur dans un univers onirique dont il aurait grand tort de se priver car, c'est bien connu, le rire, c'est la vie, n'est-ce pas Terry ?
Gwen21
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le 15 mars 2015

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