Sans doute l'achèvement du cycle d'Omale, qui clôture cette vaste saga, et dont la qualité principale est à mon sens l'univers imaginé par l'auteur. Celui d'Omale donc, qui n'est pas tout à fait une planète, mais un petit peu tout de même. Laurent Genefort est l'auteur d'une thèse sur les livres univers, c'est dire s'il en connaît un rayon sur le sujet. Là, il a tout inventé, les races, la faune, la flore, la géographie, l'histoire les villes et maintenant dans ce dernier opus, l'espace environnant.
Malheureusement, "Les vaisseaux d'Omale", comme ses prédécesseurs et peut-être même un peu plus, pêche par une écriture terne, sans relief. Un style dépourvu d'émotion et d'humour, qui sont à mes yeux qualités essentielles d'une bonne saga de S.F. Là où un Bordage parvient à saisir le lecteur avec ses présentations succinctes mais pleines de vie des multiples planètes des "Guerriers du Silence" par exemple, Genefort nous assomme avec ses descriptions encyclopédiques d'Omale, qu'il essaime de noms tantôt chiles, tantôt hodgqins, tantôt humains, si bien que faute de lexique, on est vite perdu. Et ça dilue l'action, et ça casse le rythme. Et du coup, mêmes les moments censés être les plus forts peinent à briser l'indifférence. Ajoutons à cela un scénario cousu de fil blanc (on voit arriver la chute vraiment à l'avance) et des personnages qui manquent un peu de relief, en dépit d'efforts louables pour faire percevoir au lecteur la culture et la mentalité des chiles et des hodgqins.
Dommage en définitive que la forme empêche ainsi d'apprécier le fond de cet ouvrage qui est aussi un plaidoyer humaniste, en faveur de la connaissance, de la tolérance et contre l'obscurantisme. Qui révèle certains des secrets d'Omale, mais lui conserve sa part de mystère. Car j'aurais aimé sentir le souffle épique de la conquête spatiale venir m'apporter une bouffée d'air frais, d'autant que l'univers imaginé par l'auteur contenait tout le matériau brut pour y parvenir.