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C'est le livre que Nathaniel Fisher reçoit des mains de sa nièce dans "Six Feet Under", petit ouvrage bizzaroïde sur les quelques faits méconnus qui entourent la vie des morts.
Mary Roach (que j'avais déjà lue dans son livre " Packing for Mars") est une journaliste spécialisée dans les sujets qui fâchent ou qui étonnent. Ce coup-ci elle nous emmène dans le monde étrange et pourtant si familier de la mort et des cadavres, de l'antiquité à nos jours.
Quand je dis de l'Antiquité à nos jours, je suis gentil, car malheureusement ce n'est pas vraiment une histoire des cadavres, mais une série de de thèmes divers (les transplantations, les plasticiens, les tests de voitures les rites funéraires, etc... ) et qui traite de ces sujets en cherchant parfois des antécédents historiques. Le livre est donc un peu décousu, mais chaque chapitre fonctionne bien isolement et chacun vaut le détour.

Mary Roach, comme la plupart des auteurs Anglo-Saxons possède une légèreté de ton qui rend possible de décrire des choses apparemment épouvantables avec un sourire aux lèvres (j'imagine si un auteur français avait tenté l'exercice...) et c'est en souriant que le lecteur parcourt ce musée des horreurs. Accrochez-vous néanmoins, car parfois certaines situations sont assez gore et on se demande comment Mary a eu le courage de les traverser (classes d'anatomie, champs de cadavres pourrissant pour la science etc...). Et pourtant en dépit de cela, c'est avec un réelle affection qu'elle déroule son sujet et que nous nous trouvons peu à peu pris de sympathie pour tous ces corps en cavale.

Les sujets sont graves mais utiles : comment les cadavres peuvent-ils nous permettre d'améliorer les voitures, d'améliorer la médecine, comment présenter décemment des cadavres aux étudiants, peut-on utiliser le sang d'un cadavre pour une transfusion, ou encore que faire d'un corps si on souhaite " revenir à la terre". Ce sont là de sujets sérieux, auxquels on pense peu. Et le miracle de ce petit livre est de nous y intéresser , avec humour et légèreté, et de nous prendre par la main pour considérer vraiment notre propre corps et ce qu'il adviendra de lui. Ce n'est pas une petite chose.

Il y a une foule de faits surprenants (sur la révolution française par exemple ou les bodysnatchers, assez peu sur la nécrophilie curieusement) et je suis tenté de dire qu'il y en a trop, et que j'en oublierai la moitié assez vite (d'où ma note moins élevé que j'aurai voulu) . C'est une limite de l'ouvrage, je crois. Mais d'un autre côté Mary Roach finit son livre en nous proposant de considérer sérieusement une expérience faite en Suède qui est le compostage humain. Pourquoi en effet perdre le bénéfice de retourner à la terre sous forme quasi-liquide et utile pour la végétation? Quand on vous brûle, très peu de valeur ajoutée retourne sous forme de cendres. Le compostage semble un moyen écologique de redonner à la nature ce qu'elle nous a donnée et la plus convaincante tentative de résurrection. Food for thought...

Voilà, un livre qui vous amusera et vous fera réfléchir , vous donnera envie de signer pour le don d'organes, et que j'ai trouvé plein de bonnes émotions et de tendresse pour ce bagage humain que nous laisserons sur cette Terre. Ni philosophique, ni choquant, mais très humain. Une lecture qui vous change un peu et qui reste avec vous quelque part.
nostromo
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes étagères se remplissent , Ikea est content..., Au risque d'apprendre quelque chose... :-) et 2014 : une année de lecture

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le 15 mai 2014

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nostromo

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