Marie-Blanche
7.4
Marie-Blanche

livre de Jim Fergus (2011)

En 1995, Jim Fergus rend visite à sa grand-mère maternelle, Renée, alors âgée de 96 ans. Cette visite ne se veut pas cordiale mais plutôt amère. L'amertume qu'un homme peut nourrir lorsqu'il est en mesure de mettre des mots sur des maux. Les siens et ceux de sa mère qu'il a perdu alors qu'il n'était encore qu'un enfant avec pour fil d'Ariane cette grand-mère tyrannique et calculatrice héritière d'une famille aristocratique française.

Pour mieux comprendre le mépris de l'auteur vis-à-vis de sa grand-mère, Jim Fergus nous ramène à la fin du 19ème siècle, en France, dans le château familial de la Borne Blanche dans la région de Senlis où elle naquit non pas de la comtesse Henriette de Fontarce, femme de monsieur le comte son père, mais d'une des maîtresses de ce dernier. Sa naissance, secret de Polichinelle, donne le la du livre rythmé par la dualité des vies mère-fille. Renée, la mère et Marie-Blanche, la fille. Renée, froide, calculatrice et perverse. Marie-Blanche, influençable, perdue et dominée. Un chapitre sur deux pour suivre Renée dans les couloirs des châteaux français, les salons des palaces égyptiens, les salles de bal des manoirs anglais et les fêtes mondaines des communautés américaines. Un chapitre sur deux pour suivre Marie-Blanche avec ses amis fantômes dans les grottes avoisinantes du château de l'oncle Pierre, dans le dortoir des filles d'un pensionnat anglais, dans les loges de théâtre new yorkais, dans le centre de désintoxication suisse pour riches alcooliques. Une mère, une fille, deux destins liés aux destinées opposées remarquablement retracés par une plume qui s'est sûrement voulue impartiale mais qui pousse le lecteur à donner sa sympathie à Marie-Blanche ; bien que Renée, tout en étant détestable, fasse tout de même rêver. Parce que la narration d'une telle vie, si elle n'était pas le fruit d'un exutoire pour auteur sur le chemin du pardon aurait très bien pu faire l'objet d'un roman à succès. D'ailleurs ce bouquin est un succès !
MarieDmarais
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le 15 juil. 2012

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