Mon ennemi, mon amour

Résumé : Hiver 1870, la guerre fait rage entre la France et l'Allemagne. Dans Paris assiégé, les habitants ont froid et faim. Pour avoir droit à un bol de bouillon, Lou court au théâtre de l'Odéon, transformé en hôpital par la célèbre comédienne Sarah Bernhardt. Dans ce lieu ouvert à toutes les souffrances, où se côtoient les soldats blessés - amis ou ennemis -, la jeune fille fait une rencontre qui changera sa vie à jamaisAnne-Marie Pol est l'auteur de la célèbre série Danse ! - mais pas seulement. Passionnée par l'histoire, elle aime aussi remonter le temps à la suite de personnages courageux et tendres, qui tâchent de vivre ou d'aimer malgré tout !Extrait du livre :Mardi 20 décembre 1870. Le tonnerre. Il gronde dans le petit matin, si fort que Louise se réveille. Elle l'écoute, tapie sous la couverture, en remonte même un pan sur sa tête - toute petite fille effrayée, quoiqu'elle ait déjà quinze ans. Le tonnerre Vraiment ? Dans son demi-sommeil, elle s'oblige à le croire. Elle sait bien, pourtant, qu'il n'y a pas d'orage en hiver. Le tonnerre d'aujourd'hui crache une pluie de mort, elle le sait aussi. On se bat aux environs de Paris. Tout près. Au canon. De quoi avoir peur, en effet.- Salauds de Prussifs, murmure Lou.Dire des gros mots soulage. ÿ la maison de couture où elle était petite main avant la guerre, on les appelait comme ça, les Prussiens : Prussifs, ou Pruscos. Oh là là ! Qu'est-ce qu'on rigolait, à l'atelier, malgré la trouille ! Hélas, la maison Adèle Soeurs, 2, rue du Cirque, Paris a fermé dès septembre «en attendant la paix». Depuis, Lou tâche de survivre, toute seule dans la ville assiégée par les barbares. Oui. Les Pruscos le sont. Pire que ça, même ! Mme Adèle l'affirmait haut et fort : «Des monstres sans nom.» Et, là, les ouvrières ne riaient plus. Du tout.