Panique
6.6
Panique

livre de Jeff Abbott ()

Si l’intérêt d’un livre se mesure au temps qu’il faut pour le boucler, Panique est assez mal barré. Non pas que ça m’ai prit des mois, non, mais j’estime qu’au-delà de dix jours pour un polar, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Là, on est plus proche des deux mois. Voyons donc ça en détail.
Evan Casher est un réalisateur de documentaire pour qui tout va bien : ses films rencontrent un certain succès et il a une petite amie attentionnée. Un jour, sa mère, photographe, lui demande de venir de toute urgence, sans lui révéler le motif de cet appel soudain. Evan, un peu inquiet, traverse un bout de pays pour retrouver sa mère, morte, ainsi que les assassins de celle-ci. Il échappe lui-même de peu à une exécution, et comprend que la vérité sur sa famille est loin d’être celle qu’il croyait. En fait, sa mère ferait partie d’un groupement d’agents secrets freelance, et elle lui aurait envoyé la liste des membres et des clients de ce réseau. Tous vous lui courir après pour avoir cette liste dont il ignore tout.
Voilà, donc, sur le papier, j’ai envie de dire « admettons » (je suis de bonne humeur). Cependant, deux points m’ennuient un peu beaucoup. Tout d’abord, j’avoue avoir horreur des surhommes, et ce qui semble acceptable pour un agent secret formé et entrainé l’ai nettement moins pour un réalisateur de documentaires. Se battre, tirer sur des gens, courir pour sauver sa peau, résister psychologiquement à un bon nombre de situations critiques, réussir à bluffer dans des situations désespérées, sans compter le fait de réaliser que tout autour de soi les gens vous mentaient depuis très longtemps, tout ça, assez rapidement, ça fait beaucoup pour un seul homme. Du coup, le capital de sympathie qu’on pourrait avoir pour Evan fond comme neige au soleil. Le deuxième point négatif, à mon sens, est celui qui a poussé l’auteur à partir dans des conspirations, des révélations et contre-révélations, si fréquentes qu’elles en deviennent un peu indigestes. Et, au final, rien de bien transcendant ni de surprenant : Jargo est le Méchant (ça, on l’avait bien compris), la CIA sont les Gentils (malgré les fausses pistes, ça non plus n’est pas bien surprenant), Carrie, la vraie-fausse petite amie d’Evan est véritablement amoureuse de lui, le père d’Evan est une machine à tuer mais voulant protéger son fils (et on ne parvient même plus à comprendre exactement pourquoi et de qui) et est le frère de Jargo (on s’en doute assez rapidement). On multiplie les pistes, mais au final, on est quand même devant quelque chose de très très convenu, et c’est franchement dommage. Dommage, parce qu’il y avait de l’idée, que certaines scènes avaient un réel potentiel, mais qu’il est souvent gâché par des détails. Le coup de l’ordinateur contenant toutes les révélations a peine caché et protégé, ou l’évasion de la voiture en démontant les sièges, ça casse un peu le délire. Quant au final, où Evan parvient à bluffer Jargo alors que sa petite amie et son père gisent en sang et torturés, là, on en reste presque sans voix.
Au final, un polar qui passe le temps, mais vraiment sans plus, et qui ne restera pas dans les mémoires ou ne motivera pas une seconde lecture.

Chat-alors
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le 24 août 2017

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